Chers Présidents et chefs d’Etat, il est grand temps que vous preniez vos responsabilités afin de gérer les crises qui secouent l’Afrique ! Les actes ignobles et barbares commis à tort en Libye par les puissances occidentales nous font dire que les pays africains sont dirigés par des « Gouverneurs généraux » et non par des Présidents ou Chefs d’Etat.
Au regard de tout ce qui se passe actuellement dans notre continent, l’on est tenté de soutenir que les Chefs d’Etat et Présidents africains sont presque tous à la solde, voire à la merci des Présidents occidentaux tels que Barack Hussein Obama, Nicolas Sarkozy et David Cameron. Aussi, la pilule est bien difficile à avaler pour nous Africains de rang inférieur, car il est inimaginable, voire insupportable de constater que le sort de l’Afrique est décidé en Occident, notamment par des puissances française, américaine, anglaise, entre autres, mais hélas.
Après s’être acharnés pendant de longues années contre les rébellions, les Occidentaux, à la faveur de la crise libyenne, ont depuis lors « changé de costume » : au lieu de combattre la rébellion libyenne, ils se sont érigés en véritables soutiens des insurgés de Benghazi. Pire, ils se disent prêts à les armer pour combattre le régime de Kadhafi. Ce qui se passe en Libye est donc cas aussi frappant et instructif pour l’Afrique et ses enfants. Sinon comment peut-on comprendre que des puissances telles que : la France, l’Angleterre, les Etats-Unis et autres alliés.
La recolonisation de l’Afrique est en marche
Incroyable et inimaginable, mais vrai : un constat nous révèle que les indépendances acquises dans les années 1960 par les pays africains ne sont autres que du trompe-l’œil. Sinon, comment comprendre que cinquante ans après l’euphorie de ces indépendances, les pays africains et leurs peuples soient toujours pris en otage par les puissances occidentales ?
Vu le comportement des Occidentaux sur leur continent, les Africains sont inquiets et écoeurés face à son avenir, et il leur est difficile ce qui leur arrive ce derniers temps. Les puissances occidentales font des Africains de ce qu’ils veulent et quand ils veulent, sans qu’ils aient les moyens de s’en défendre. Après les célébrations avec éclat des cinquante ans de leurs indépendances, les Africains restent toujours à la disposition des Occidentaux en ce qui concerne leur avenir.
L’Afrique, un continent méprisé
Le mépris et l’acharnement des puissances occidentales contre le continent africain prouvent suffisamment que l’Afrique est « un nid d’hommes et de femmes impuissants et de seconde zone ». C’est dire que de nos jours, les idéaux des pères des indépendances africaines sont bafoués. A telle enseigne qu’on a l’impression que nos indépendances ont été acquises sur du faux et sans des garde-fous pour les protéger. L’Afrique souffre, et ses peuples croient plutôt à une recolonisation du continent.
Les souffrances actuellement vécues par les Libyens sont des témoignages éloquents qui laissent planer le doute sur les vraies indépendances des pays africains. En plus de leur caractère injuste, les actes commis en ce moment en Libye par Nicolas Sarkozy, Barack Hussein Obama, David Cameron et leurs alliés de circonstance démontrent au grand jour que les indépendances africaines ont été mal acquises.
Les pays africains dirigés par des « Gouverneurs généraux » et non par des Présidents et Chefs d’Etat
On a aujourd’hui l’impression que les leaders africains sont non seulement acquis à la solde des Chefs d’Etat et Présidents des puissances occidentales, mais méprisés ou non considérés par eux. Il est donc grand temps que ces « Gouverneurs généraux » d’Afrique (que les Présidents et Chefs d’Etat africains nous pardonnent) prennent leur courage à deux mains et disent « Non ! » à Sarkozy, Obama et Cameron.
Il est inconcevable les crises en Afrique soient de nos jours gérées par l’Europe ou l’Amérique. Ce sont plutôt les Africains eux-mêmes qui doivent gérer les crises qui sévissent dans leur continent, et non les Occidentaux. Il faut que les Présidents et Chefs d’Etat africains soient un peu plus raisonnables et ne laissent pas berner par leurs homologues européens ou américains, car un Président ou un Chef d’Etat africain répond au même titre, aux mêmes obligations et à la même appellation qu’un Président européen ou américain. Les leaders africains actuels doivent donc se ressourcer dans la culture et l’idéologie des pères de nos indépendances.
Et qu’allaient être les comportements et attitudes de Nicolas Sarkozy, David Cameron et Barack Obama en Afrique si les pays africains étaient dirigés par des leaders comme Ahmed Sékou Touré de la Guinée Conakry, Kwame NKrumah du Ghana, Marien N’Gouabi du Congo Brazzaville, Modibo Keïta du Mali, Haïlé Selassié d’Ethiopie, Thomas Sankara du Burkina Faso, Samuel Kanon Doe du Libéria? Allaient-ils avoir voix au chapitre en Afrique ? Certainement non ! Alors, pourquoi nos leaders actuels n’agissent-ils pas comme leurs aînés des années 1960 ? Il est donc urgent que nos Présidents et Chefs d’Etat sortent de ce carcan de domination occidentale et fassent en sorte que les pays africains retrouvent leur véritable indépendance.
Pourquoi en veulent-ils tant à Kadhafi ?
Selon certaines sources, le Guide libyen est victime de la destination qu’il a donnée à son pétrole, de son idée de créer les Etats-Unis d’Afrique et de son ambition de créer une monnaie africaine unique. De l’évolution actuelle des choses, il ressort que les Occidentaux n’ont pas « avalé » les récentes prises de position du Guide libyen concernant les destinations qu’il a données à son pétrole. Leurs leaders ne souhaitent pas non plus la création des Etats-Unis d’Afrique (un terme toujours prôné par le Colonel Mouammar Kadhafi depuis la création de l’Union africaine), encore moins l’idée du Guide de la Jamahiriya libyenne concernant la création d’une monnaie africaine unique. Voilà autant de prises de position du Guide de la Révolution libyenne du 20 septembre 1969, qui dérange plus d’un, tant en Occident qu’en Amérique.
Les idées avancées par le Colonel Kadhafi n’ont jamais été du goût des Occidentaux qui veulent disposer du contrôle des destinées du continent africain : d’où cet acharnement morbide contre Kadhafi. Mais pour l’abattre, ils ont choisi de passer par certains Libyens « opportunistes » aux origines douteuses. La preuve : cette rébellion libyenne a été montée de toutes pièces à partir de l’Occident.
Mais aujourd’hui, l’Afrique et les Africains soutiennent Kadhafi. Et ce qui est sûr, c’est que le Bon Dieu ne laissera pas l’Afrique périr ainsi.
Par Zhao Ahmed A. Bamba