Gil Christ Olympio : Le deal du déshonneur

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« Oh, œuvres de tant de jours en un seul jour perdues ! ». Cette fameuse tirade contenue dans « Le Cid » (la fameuse pièce de l’écrivain français Jean Racine) sied si bien à l’historique opposant togolais, jadis leader charismatique du parti de l’Union des Forces du Changement (UFC) : Gil Christ Olympio.

 

                

En effet, en se laissant séduire par le « chant des sirènes »  du nouvel homme fort togolais, Faure Gnassingbe Essozimna,  le fils du mystique premier Président togolais, Sylvanus Olympio, vient de tout perdre en voulant tout gagner. Qui l’eut cru ?…En tant que fils du légendaire du défunt Président Sylvanus Olympio, assassiné par…feu Gnassingbe Eyadem justement, qui aurait imaginé un seul instant que Gil Christ Olympio basculerait un jour aussi bassement dans le camp du fils de celui-là même qui aurait tué son père ?

Le combat politique de Gil Christ Olympio n’incarnait-il pas l’espoir de tout le peuple togolais pour un changement d’orientation politique plus démocratique au Togo ? Comment alors comprendre que le leader de l’UFC ait ainsi « viré » aussi facilement  qu’allègrement dans le camp du régime de Faure Essozimna ? Oh attraits du pouvoir, lorsque vous nous tenez !…

Gil Christ Olympio et sept membres influents de l’UFC viennent donc…d’entrer dans le nouveau gouvernement togolais. « Quelle bassesse et quel sacrilège! », s’exclament les uns. « Quelle honte et quelle trahison ! », renchérissent les autres, tous des militants de l’UFC. En tout cas, rares sont les Togolais qui ne sont pas déçus et scandalisés par cet acte inattendu  de Gil Christ. « Le défunt père de l’indépendance togolaise, Sylvanus Olympio, se retourne aujourd’hui dans sa tombe », déclare un militant de l’UFC, ulcéré.

C’est dire qu’en basculant  dans le camp du pouvoir, le fils de Sylvanus Olympio vient, en quelque sorte, de salir  non seulement la mémoire de son défunt père, mais aussi de toute la famille Olympio. C’est du moins l’avis de bien des Togolais. Pire le « traître de l’UFC » (comme le qualifient désormais des militants du parti)  vient ainsi de tout perdre : et son honneur et sa popularité et son rang au sein de l’UFC, puisqu’il en est désormais exclu par le Bureau national du parti.

Quand on pense que Gil Christ  est celui-là même qui avait essuyé toutes sortes de déboires venant du régime de feu Gnassingbe Eyadema : tentatives d’assassinat, exil, bannissement, désaveu… D’ailleurs, sa récente candidature à l’élection présidentielle n’avait-elle pas été honteusement rejetée par la Cour constitutionnelle, pour cause de dossiers de candidature falsifiés ? 

Mais que voulez-vous ? Ne dit-on pas que la politique a ses raisons que la raison ordinaire ignore ? Et lorsque les délices du pouvoir s’en mêlent, on peut (peut-être) comprendre ce deal du déshonneur que Gil Christ Olympio vient de signer avec le nouveau régime togolais…

Le Viator

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