Un gendarme a été tué le 19 février dans des heurts entre manifestants et forces de l’ordre dans la banlieue de Conakry, en Guinée. Les manifestations étaient liées à la grève des enseignants qui réclament de meilleures conditions de travail.
Un communiqué du gouvernement menaçant de sanctions disciplinaires et de non-paiement des salaires des enseignants grévistes à la fin de ce mois de février a durci la position des grévistes. Le débrayage dans le système éducatif a continué dans la plupart des villes du pays, notamment à Conakry où sont combinées des protestations liées non seulement aux résultats des élections locales du 4 février, mais aussi de la poursuite de la grève des enseignants.
En mission de maintien de l’ordre, un véhicule de la gendarmerie s’est retrouvé face à face avec un groupe d’élèves frustrés de n’avoir pas reçu de cours. Des affrontements à l’aide de cailloux ont éclaté, attirant l’attention des passants et des badauds qui ont aidé les jeunes étudiants.
Dans cette pagaille, un gendarme a reçu une pierre en pleine tempe, un choc qui lui sera fatal. Le porte-parole de la gendarmerie, le colonel Mamadou Alpha Barry : « En exécution de sa mission post-électorale, les agents déployés [Unité spéciale de sécurisation des élections, Ussel] sur l’axe Cosa-Bambéto, ont fait l’objet d’attaques. Cette attaque s’est soldée par la perte en vie humaine de l’adjudant-chef, Mohamed Chérif Soumah. Cet acte vise à mettre à mal la population guinéenne et les forces de sécurité qui ont pour mission de la protéger et de la sécuriser ».
Deux jeunes tués la semaine dernière
Après avoir arrêté le travail pendant plusieurs semaines à la fin de l’année 2017, puis observé une trêve, les enseignants sont repartis en grève le 12 février à l’appel d’une faction du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG). Les grévistes exigent une augmentation de salaire et de meilleures conditions de travail.
Deux jeunes ont été tués la semaine dernière dans des affrontements liés à cette grève, tandis que les violences post-électorales ont fait au moins sept morts depuis le scrutin local du 4 février, dont les résultats se font toujours attendre.