Adama Barrow, président gambien depuis fin 2016 début 2017, s’engage à faire régner véritablement la démocratie en Gambie en mettant un terme à la peine de mort qui constitue d’ailleurs une violation des droits internationaux pour la défense de la dignité de l’homme.
Sous l’ex-président gambien, Yahya Jammeh, l’existence de la peine capitale en Gambie était une réalité puisque ce dernier a eu à fusiller neuf détenus parmi lesquels il y avait deux Sénégalais. M. Jammeh gouverna le pays de façon dictatoriale durant tout son mandat. Cependant, le nouveau président s’engage dans un combat ayant pour dessein de mettre un terme à la peine de mort. C’était lors de son discours de célébration du 53e anniversaire d’indépendance de la Gambie que M. Barrow a laissé entendre: « Je profite de cette occasion pour proclamer un moratoire sur l’application de la peine capitale, première étape vers son abolition. »
Le pays a déjà signé le traité des Nations-Unies sur l’abolition de la peine de mort. Pour M. Barrow, « Cela abolira la peur et garantira l’État de droit, afin que les citoyens puissent exprimer leurs droits civiques et politiques ». M. Barrow se félicite d’avoir vaincu la dictature de M. Jammeh et à sa place ériger une véritable démocratie : « Nous avons vaincu la dictature, mais maintenir la paix pour renforcer notre démocratie reste notre plus grand défi. Cela requiert de la patience et de la tolérance. Des erreurs sont inévitables, mais nous les corrigerons au fur et à mesure qu’on essayera de parfaire la nouvelle Gambie ».
Les vingt-deux ans de dictature de Yahya Jammeh se sont marqués par une violation flagrante des droits de l’homme à travers l’application de la peine de mort. À nous en tenir à cette pratique, nous nous rendons compte qu’elle constitue une pratique criminelle visant à répondre à une situation de violence par une autre situation de violence rendant ainsi impossible de situer le criminel. Ceux qui font recours à la peine de mort doivent arriver à la compréhension que ce n’est pas en mettant à mort des bourreaux qu’ils mettront fin à la criminalité, mais plutôt transformeront tout le monde en criminel. Comme disait Mahatma Gandhi, « œil pour œil » rendrait tout le monde aveugle. Le droit doit triompher de la violence illégitime, c’est ce qu’aurait compris M. Barrow.
Fousseni TOGOLA