Gambie: Jammeh campe sur ses positions, son parti conteste l’élection en justice

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La délégation de la Cédéao en discussion avec Yahya Jammeh au palais présidentiel à Banjul, le 13 décembre 2016. © REUTERS/Stringer
Quatre chefs d’Etat de grands pays d’Afrique de l’Ouest sont arrivés en Gambie mardi 13 décembre pour tenter de trouver une issue à la crise politique. Ils entendent convaincre le président sortant Yahya Jammeh de revenir sur sa décision de contester sa défaite à l’élection présidentielle. Les pourparlers se sont ouverts dans l’après-midi et aucun résultat n’a pour l’instant été obtenu.

Yahya Jammeh reste pour l’instant sur ses positions : l’élection présidentielle a été entachée d’anomalies, estime-t-il. Selon lui, la Commission électorale n’a pas correctement compilé les résultats et ses militants ont été intimidés lors du scrutin. Et pour en juger, le parti présidentiel a fait appel mardi soir à la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire de Gambie.

Problème : ladite Cour suprême, présidée par un magistrat nigérian, n’a pas siégé depuis plus d’un an et il manque quatre juges pour qu’elle puisse fonctionner. Des juges qui devraient être nommés par le président Jammeh, le transformant donc mécaniquement en juge et partie du litige.

C’est du moins l’argument de l’association du barreau gambien pour disqualifier ce recours. « Si, en temps normal, le droit à un recours existe bel et bien, le fait est qu’il n’existe à l’heure actuelle pas de panel de magistrats habilité à siéger à la Cour suprême. En l’occurrence, il serait contraire à tous les principes de la justice que le président sortant nomme des magistrats à la Cour suprême, lesquels seraient chargés d’examiner un recours déposé par lui ou en son nom », estime Shérif Tambedou, le président par intérim de l’association du barreau gambien.

C’est aussi l’argument d’Adama Barrow, l’homme qui a été proclamé vainqueur par la Commission électorale, selon le porte-parole de l’opposition Khalifa Salla : « Dans les derniers jours de son mandat, nous ne reconnaissons pas au président sortant le droit constitutionnel de nommer des magistrats à la Cour suprême de Gambie et de leur faire prêter serment, afin qu’ils jugent son affaire », souligne-t-il. Le président de la Cour suprême, de son côté, ne s’est pas encore exprimé.

Pas d’avancée de la délégation de la Cédéao

En fin de matinée, mardi, alors que les chefs d’Etat arrivaient à Banjul, Yahya Jammeh a envoyé l’armée à la Commission électorale. L’institution est bloquée. Le personnel et son président ont été priés de quitter les lieux, sans autre explication. La Cédéao a menacé d’une intervention militaire, le chef d’état-major des armées, Ousmane Badjie revient sur sa loyauté offerte à Adama Barrow la semaine passée et déclare à la presse : « Jammeh me paie, c’est à lui que je réponds ».

Dans ce climat, la délégation des chefs d’Etat de la Cédéao a fort à faire. La présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf a d’ailleurs prévenu, ce mardi soir, à Banjul : « Un accord ne pourra pas être trouvé en un jour », a-t-elle déclaré à la presse, avant de reprendre le chemin de la présidence pour continuer de discuter avec Yahya Jammeh.

Tout au long de cette journée de négociations, Yahya Jammeh a donc réussi à étouffer la Cédéao, même si la délégation reste persuadée qu’elle va aboutir à un accord. Et si la diplomatie ouest-africaine est pour l’instant tenue en échec, dans le pays, Yahya Jammeh est de plus en plus isolé : des professeurs d‘université, des avocats estiment qu’il a trahi le pays, l’ambassadeur en poste à Washington a affirmé qu’il ne le soutenait plus. La population sera peut-être le dernier rempart pour l’empêcher de rester au pouvoir.

 Par RFI Publié le 13-12-2016

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4 COMMENTAIRES

  1. Attention, les djihadistes terroristes sont bien la, toute tentative ouest africaine de régler ce dossier gambiens par la force donnera l occasion à cette nébuleuse de frapper et verser le sang des innovents.
    Que nos frères qui épousent les causes des occidentaux réfléchissent 1000 fois avant d ouvrir la boîte à pandore.
    Adama barrow ne fera pas de miracles en gambie,le peuple gambiens s est accommode avec lui comme kaddafi l était avec les libyens..
    Quel opposant à t il pu faire du miracle dans son pays une fois elue?,aucun,leur programme se résume aux règlements de cpye,et à la création de nouveaux clans de riches…
    Adama Barrow devrait chercher à rentrer dans l histoire en acceptant le recompte ou la reprise des élections et s il perdait même les gambiens lui seraient reconnaissants d avoir évite la guerre dans leur pays.
    Ami est la,EI est la,nois sommes en période de fête, cedeao ne créez pas le désordre.
    Rfi,france 24 rien que de l intox,du mensonge

    • Le problème est que adama ests soutenu par l’occident…
      Donc comme ouatarRAT, fort de ce soutien, il veut aller à la confrontation, au lieu d’accepter l’organisation d’un 2ème tour tout simplement.

      Si Barrow est sur de lui et du soutien du peuple, pourquoi il craint un 2ème tour, tout comme ouatarRAT a refusé un recompte des voies, pour faire la guerre…
      C’est quand même curieux, ces demoncrateux à 2 balles, toujours pour la violence!

  2. SI JAMAIS CETTE CEDEAO FRANCAFRICAINE MET SES BOTTES EN GAMBIE POUR DÉFENDRE LES INTÉRETS DES PAYS COLONISATEURS, ELLE VERRA, SAURA COMMENT ET COMBIEN L’ AFRIQUE ET LES AFRICAINS ONT CHANGÉ :
    NOUS PATRIOTES DE NOS CONTRÉES RESPECTIVES ALLONS PRENDRE LES ARMES POUR DÉFENDRE LA GAMBIE SOUVERAINE.

    LE BURUNDI, LE GABON , LA GAMBIE NE SERONT JAMAIS COMME LA COTE D’IVOIRE… !

    NOUS PATRIOTES AFRICAINS, ALLONS METTRE FIN Á CETTE CEDEAO-COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE- CONCUE EN INSTRUMENT POLITIQUE SORDIDE AUX MAINS ET AUX ORDRE DE LA FRANCAFRIQUE.

    DE QUEL DROIT CETTE PUANTERIE DE CEDEAO A Á FOUTRE DANS LA POLITIQUE NATIONALE DE SES ÉTATS MEMBRES ?

    ONT -ILS ÉTÉ, CES LARBINS CONGÉNITAUX DE L’OCCIDENT, ÉLUS PAR QUIQUE SE SOIT POUR NOUS IMPOSER UN TEL OU TEL PRÉSIDENT?

    COMMENT SONT- ILS ARRIVÉS Á NOUS CONSIDÉRER COMME DES ÉTATS FÉDÉRAUX D’UNE MAFFIA SUPRANATIONALE RÉGIONALE, AVEC UNE MONNAIE ET DES PASSEPORTS DITS ” CEDEAO” SANS AUCUN VOTE POPULAIRE, NATIONAL OU RÉFÉRENDUM, DE LA MANIERE COMME ON RASSEMBLE DES TROUPEAUX D’ ANIMAUX VIDES DE VOLONTÉ ?

    EN SOMME LA CEDEAO DOIT SE METTRE Á L’ÉCART POUR NE PAS SIGNER SA PROPRE MORT, PRÉMATURÉE.

    LA CEDEAO N’ A AUCUNE LÉGITIMITÉ POLITIQUE NI MILITAIRE EN AFRIQUE: ÉTANT FRANCAFRICAINE, PACOTILLE MADE IN FRANCE, CRIMINALITÉ POLITICO-ÉCONOMIQUE MADE IN FRANCE.

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