Ce samedi 18 février, 52e anniversaire de l’indépendance, est un jour d’Histoire pour la Gambie. Une cérémonie officielle et populaire, en présence de chefs d’Etat, était prévue dès ce matin à Banjul et devait saluer, à cette occasion, la prise de fonction du président Adama Barrow. Mais les festivités ont pris du retard.
Tous les acteurs de cette fête de l’indépendance, notamment l’armée, ont répété pendant trois jours pour que la réussite soit totale. Le président Barrow veut une cérémonie officielle, mais dans le même temps populaire dans un stade plein et sécurisé par la Cédéao. Car Yahya Jammeh avait délaissé cette date historique et préférait célébrer chaque 22 juillet sa prise du pouvoir.
A 10h heure locale, Adama Barrow devait normalement à nouveau prêter serment – il l’a déjà fait en catimini à Dakar en janvier – devant le peuple et une rangée de chefs d’Etat de la sous-région mais la cérémonie a pris beaucoup de retard. Il y a tellement de monde – autant dans le stade qui est plein depuis 8h du matin qu’à l’extérieur – que les délégations ont mis énormément de temps à arriver.
A la mi-journée, le nouveau chef de l’Etat gambien était donc toujours attendu, dans une ambiance néanmoins très calme, très paisible, malgré quelques petits débordements puisque beaucoup de gens ont essayé de rentrer, de forcer le passage.
Dans l’après-midi, toujours au stade de l’Indépendance, un grand concert mêlant tradition et nouvelle génération viendra conclure cette journée qui marque le lancement de cette nouvelle Gambie voulue par le président Barrow. Une Gambie plus libre, plus juste, plus démocratique.
« Voilà la nouvelle Gambie »
Si la fête et la liesse sont bien évidemment au rendez-vous, les Gambiens, notamment les jeunes regardent déjà vers l’avenir. Maba, 31 ans, diplômé en droit mais serveur, a de l’espoir. « Tous les Gambiens ont attendu ce jour. Avec l’administration Barrow et ce gouvernement, je pense que l’on va voir les choses changer. Nous sommes optimistes, le futur va être meilleur », croit-il.
Mariama a 22 ans. Elle est née lorsque Yahya Jammeh a pris le pouvoir. Son souhait : que l’économie se redresse pour stopper les vagues d’immigration. « Je leur souhaite bonne chance pour changer beaucoup de choses dans notre pays. Par exemple que les jeunes aient de bon business ici en Gambie plutôt que de partir en Europe », souligne-t-elle.
A 29 ans, Lamine ne souhaite qu’une chose : qu’Adama Barrow respecte ses engagements pour que personne ne soit tenter de reprendre le pouvoir par la force. « On a notre indépendance, on a notre démocratie, nous ne tolérerons pas que quelqu’un écrase la Gambie à nouveau. C’est terminé et définitivement terminé. Voilà la nouvelle Gambie et ce sera la nouvelle Gambie pour toujours », affirme-t-il.
Adama, petite quarantaine, chauffeur de taxi, souhaite que son pays soit réuni. « Une Gambie, un peuple, pas de communautarisme. Nous sommes une grande famille, j’en suis certain, ils vont mettre tout ça en œuvre, nous avons beaucoup d’espoir », explique-t-il.
Publié le 18-02-2017