Au Gabon, l’opposant Jean Ping ne s’est pas présenté au tribunal où l’attendait un juge d’instruction pour être entendu à titre de renseignement dans la procédure d’un autre opposant actuellement en prison, Pascal Oyougou. Jean Ping a-t-il défié la justice de son pays ? Non, ont expliqué ses avocats dans une conférence de presse.
Jean Ping était attendu à 15 heures au tribunal de Libreville. Ses avocats s’y sont rendus en matinée pour déposer à la Cour d’appel une procédure de prise à partie du juge à l’origine de la convocation. Pour eux, le juge a commis une faute lourde en interdisant à Jean Ping de sortir du territoire.
Le dépôt de cette requête a immédiatement entrainé la suspension de toute la procédure. Le juge d’instruction ne peut plus entendre Jean Ping ni lui délivrer un mandat d’amener. « Nous nous sommes rendu compte que madame le premier juge était dans l’illégalité totale. Ce qui est surprenant dans sa démarche, c’est que non seulement elle parle d’une audition de M. Oyougou où le président Ping aurait été cité abondamment, mais en plus elle aurait pris une décision d’interdire de sortir du territoire M. Ping, en violant justement la loi de l’interdiction de sortie du territoire. il s’agit pour M. Ping de rester dans la légalité », explique Jean Remy Bantsasa, avocat de Jean Ping.
Le juge d’instruction doit être sanctionné et même traduit en conseil de discipline, a ajouté Me Eric Iga Iga. «
La cour d’appel a huit jours pour statuer. Entre temps, Jean Ping ne peut toujours pas sortir du territoire. « Ses avocats ont préféré une méthode dilatoire », a expliqué une source judiciaire contactée par RFI.