Ils étaient 21 rapatriés maliens à descendre le jeudi 22 octobre 2015 à bord d’un avion d’Asky à Bamako-Sénou en provenance de N’Djamena au Tchad. Ces désormais anciens otages de Boko-Haram ont été accueillis à leur descente d’avion par une forte délégation du ministère des Maliens de l’extérieur dont la chef de cabinet et le délégué général aux Maliens de l’extérieur.
Composés d’hommes, de femmes et d’enfants rapatriés sur le Mali en provenance du Tchad grâce à l’accompagnement de l’Organisation internationale pour la migration (OIM), ces Maliens, à leur arrivée, étaient partagés entre la joie d’être délivrés du joug de Boko-Haram et l’inquiétude d’avoir tout perdu.
Dans un ton émouvant, le doyen des rapatriés Abdoulaye Aboubacar a retracé le film de leur calvaire du Niger en passant par le Tchad. “Nous étions tous des Maliens installés dans un village du Niger du nom de Karanga et pour ce qui me concerne depuis 20 ans avant que Boko-Haram n’investisse le village. Depuis lors, nous avons subi toutes sortes d’exactions de sa part. Nous avons tout perdu et beaucoup d’entre nous ont laissé la peau. Excédés par ces sévices, nous avons pu quitter Karanga pour un village tchadien du nom de Kayika. Et c’est de là-bas que l’Unicef nous a trouvés et nous a conduits sur son site d’accueil à Daralam, autre village tchadien. Avec nos statuts de migrant, l’Unicef nous a remis à l’Organisation internationale pour les migrants qui nous a fait venir à Bagassila toujours au Tchad. De là-bas, ils nous prenaient aussi en charge et on profitait pour faire la petite pêche parce que nous sommes des Bozos et on était logé au bord d’un fleuve. Quelques temps après, ils nous ont demandé si nous voulions retourner chez nous et notre réponse était favorable. Si vous voyez que nous avons retrouvé notre bercail aujourd’hui, c’est vraiment grâce à l’OIM”.
A la question s’ils avaient un lien particulier avec Boko-Haram, il dira qu’ils n’ont rien en commun avec Boko-Haram, car pour lui ce groupe terroriste est leur bourreau.
Mme Sidibé Mahawa Haïdara, chef de cabinet du ministre des Maliens de l’extérieur a remercié l’OIM et assuré les rapatriés de l’accompagnement de son département, car, dira-t-elle, le ministère des maliens de l’extérieur est toujours là pour eux. “Notre département a toujours été aux côtés des rapatriés, c’est pourquoi, nous avons un département qui s’occupe du rapatriement et de la réinsertion”, a-t-elle précisé.
Oumar B. Sidibé