Frontières de 1967: Obama persiste, signe et dit qu’il a été mal compris

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WASHINGTON (AFP) – 22:51 – 22/05/11 – Barack Obama a fermement défendu dimanche, tout en la clarifiant, son idée de deux Etats, israélien et palestinien, basés sur les frontières de 1967 adaptées, et mis en garde contre “l’impatience” que suscite le blocage du processus de paix.

Le président américain, sans bouger d’un iota sur le fond, a été bien accueilli par l’AIPAC, le principal lobby pro-israélien américain, devant lequel il a aussi insisté sur la force du lien entre Israël et les Etats-Unis.

M. Obama s’était prononcé jeudi, pour la première fois, en faveur d’un Etat palestinien dont les frontières seraient tracées sur la base des lignes de 1967, “avec des échanges sur lesquels les deux parties seraient d’accord”.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait sèchement rejeté l’idée, mais M. Obama a assuré dimanche que ses propos avaient été “mal interprétés”.

La position du président, expliquée par lui-même, “signifie que les parties elles-mêmes, les Israéliens et les Palestiniens, vont négocier une frontière différente de celle qui existait le 4 juin 1967”, tenant compte des “nouvelles réalités démographiques sur le terrain et des besoins des deux parties”.

Par ailleurs, le président américain a appelé le mouvement palestinien Hamas, désormais réconcilié avec le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, à “reconnaître le droit d’Israël à exister”, à “rejeter la violence et à adhérer à tous les accords existants”.

Ces conditions sont celles, bien connues, énoncées par le Quartette (USA, UE, ONU et Russie) pour que le Hamas puisse participer au dialogue de paix.

M. Obama a observé dimanche que sa proposition sur les frontières de 1967 n’avait “rien de particulièrement original”, et que l’idée était discutée depuis longtemps par les parties.

En Israël, les détails sur les échanges de territoires et sur le Hamas avaient été considérés comme manquants dans le discours de M. Obama jeudi.

Dans une première réaction, M. Netanyahu, qui doit parler lundi à son tour devant l’AIPAC, a dit “apprécier” le discours de M. Obama.

L’autre objectif du discours à l’AIPAC était de rassurer Israël. Le président a envoyé aux quelque 10.000 congressistes les signaux attendus, confirmant l’engagement “inébranlable” de l’Amérique envers la sécurité de l’Etat hébreu.

“Qu’Israël soit fort et en sécurité est dans l’intérêt national de la sécurité des Etats-Unis”, a dit l’hôte de la Maison Blanche, assurant qu’il “comprenait la crainte des Israéliens pour leur existence” en tant que nation.

Ces propos paraissent répondre directement aux critiques sans précédent de “Bibi” Netanyahu vendredi, quand il avait mis en cause dans le Bureau ovale les “illusions” de certains sur la situation régionale.

M. Obama a aussi rappelé que l’aide financière américaine à la défense d’Israël avait atteint sous son administration “des niveaux records”. Il a souhaité le maintien, avec l’aide des Etats-Unis, de la “supériorité” de la force militaire israélienne sur ses adversaires potentiels dans la région.

C’est au nom de ces liens exceptionnellement étroits que M. Obama a revendiqué la franchise envers Israël.

“Je sais que le plus facile, en particulier pour un président préparant sa réélection, est d’éviter toute controverse”, a-t-il dit: mais “la situation actuelle au Proche-Orient ne permet pas la procrastination.”

Rappelant son opposition à la quête palestinienne d’une reconnaissance de leur Etat à l’ONU en septembre, M. Obama a toutefois noté que les Palestiniens “identifient l’impatience que suscite le processus de paix – ou l’absence de celui-ci”. Cette impatience “s’accroît”, a-t-il insisté, non seulement “dans le monde arabe, mais (aussi) en Amérique latine, en Europe et en Asie”.

AFP

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