Editorial. Le coup de semonce de Washington à l’égard du régime de Bachar Al-Assad, ainsi qu’à son allié iranien, est un véritable pari diplomatique.
Editorial du « Monde ». Barack Obama avait établi une « ligne rouge » sur la Syrie – l’utilisation d’armes chimiques par le régime de Bachar Al-Assad – qu’il a finalement laissé violer en 2013 sans réagir. Son successeur, Donald Trump, a pris beaucoup moins de précautions : en frappant de 59 missiles de croisière, jeudi 6 avril, la base aérienne syrienne d’où avait été lancée l’attaque aux armes chimiques deux jours plus tôt, il a appliqué de facto sa propre ligne rouge, sans avertissement préalable.
Cette frappe contre les forces syriennes résulte d’une décision unilatérale des Etats-Unis, qui n’ont pas attendu un hypothétique habillage juridique aux Nations unies. Le fondement de cette décision a été exposé par M. Trump lui-même, dans une déclaration télévisée annonçant la frappe américaine contre la Syrie.
« Empêcher l’utilisation et la diffusion d’armes chimiques mortelles relève de l’intérêt vital de la sécurité nationale des Etats-Unis, a déclaré le président Trump. Il est incontestable que, en ayant recours à des armes chimiques, la Syrie a violé ses obligations aux termes de la convention internationale » sur l’interdiction de ces armes.
Affirmer « l’intérêt vital et national » des Etats-Unis
Tout en ayant mené cette action unilatéralement, en dehors de la coalition internationale qui accompagne les Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme en Syrie et en Irak, le président américain a fait valoir qu’il agissait aussi, d’une certaine manière, dans l’intérêt de la communauté internationale. Les tentatives de ramener le « dictateur syrien » à un comportement raisonnable ayant échoué, a-t-il dit, l’aggravation de la situation dans la région et la déstabilisation qui en résultent « menacent les Etats-Unis et leurs alliés ». M. Trump a terminé son intervention par un appel assez vague « à toutes les nations civilisées » à se joindre aux Etats-Unis « pour tenter de mettre fin aux massacres en Syrie ».
Cette décision illustre la volonté d’appliquer à la politique étrangère et de sécurité le principe que Donald Trump a énoncé avec constance en matière économique et commerciale : « America First ». Il s’agit d’affirmer d’abord « l’intérêt vital et national » des Etats-Unis, puis d’essayer de rallier les alliés ensuite. La France, le Royaume-Uni, la Turquie, l’Arabie saoudite ont d’ailleurs approuvé sans tarder, vendredi matin, la frappe américaine.
La réaction américaine est ensuite remarquable par sa rapidité et son orchestration. L’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Nikki Haley, s’est dans un premier temps appuyée sur l’émotion causée par les images des enfants tués dans leur sommeil par le gaz mortel libéré au cours de l’attaque de l’aviation syrienne pour monter une offensive diplomatique au Conseil de sécurité, mercredi. Parallèlement, le président Trump a mis à profit une conférence de presse conjointe avec le roi de Jordanie, qu’il recevait à Washington, pour exprimer à son tour son indignation et avertir que de telles exactions n’étaient pas « tolérables ». Enfin, le secrétaire d’Etat, Rex Tillerson, est sorti de la réserve qu’on lui connaissait jusqu’ici pour tenir des propos très fermes vis-à-vis de la Russie, qui s’était engagée à obtenir de son allié syrien le désarmement chimique.
Un signal adressé à Pyongyang
Le tir de missiles Tomahawk de jeudi soir est venu apporter un point d’orgue militaire à cette offensive, dans laquelle on devine sans peine la main des généraux aux commandes dans l’administration Trump, en particulier le général H. R. McMaster, conseiller à la sécurité nationale, et le général James Mattis, secrétaire à la défense.
Ce coup de semonce américain à l’égard du régime de Bachar Al-Assad, ainsi qu’à son allié iranien, est un véritable pari diplomatique. La réaction très négative du président russe, Vladimir Poutine, qui a dénoncé une « agression contre un pays souverain » sur la base d’un « prétexte fallacieux », montre que Washington prend le risque de geler tout espoir rapide d’amélioration des relations avec la Russie, alors que M. Tillerson se prépare précisément à se rendre à Moscou, la semaine prochaine, pour y rencontrer M. Poutine. Et au moment où M. Trump accueille le président chinois Xi Jinping en Floride pour des entretiens qui devaient notamment porter sur la Corée du Nord, la frappe américaine est enfin un signal adressé à Pyongyang. Reste à savoir comment les dictateurs de Syrie et de Corée du Nord entendront cet avertissement.
LE MONDE | 07.04.2017 à 11h57
Ainsi , D .Trump donne raison à Hilary Clynton le considérant comme un homme dangereux qui n’hésitera pas à appuyer sur le bouton actionnant les armes nucléaires braquées sur les continents . Il a agi comme quelqu’un qui était déjà à l’affût . Sinon pourquoi ne pas diligenter une enquête internationale et en attendre les résultats . On nous cache la vérité . Toute histoire a au moins deux versions , c’est par analogie qu’on évite les présomptions . Pour quelle raison s’est il empressé , de quoi a t-il peur ? Veut il montrer à la face du monde qu’il est et reste le seul maître ? N’avait il pas promis de gouverner le monde autrement ? Qu’est ce qui justifie alors cet acharnement ? Si c’est pour persuader ou intimider le président chinois , qu’il se détrompe . Les autres continents ne sont pas des enclaves en territoire étasunien .
LES états-unis ont frappaient la SYRIE sans preuve tellement qu’ils y avait beaucoup des groupes terroristes n’importes qui peuvent faire cette bêtise pour montre le monde contre la SYRIE comme en 2003 les américains ont étaient tromper le monde pour faire la guerre en IRAQ le pays a été ko jusqu’à présent .
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