François Bayrou échappe (sans surprise) à la censure de l’Assemblée nationale

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Après le déclenchement de l’article 49-3 sur le budget et sur celui de la Sécu, deux motions de censure avaient été déposées par la France insoumise.

POLITIQUE – Ce n’est pas une surprise, mais c’est désormais officiel. Ce mercredi 5 février, François Bayrou a échappé à la sanction de l’Assemblée nationale. Le Premier ministre faisait face à deux motions de censure déposées par la France insoumise, après l’usage par deux fois de l’article 49-3 sur le Projet de loi de finances (PLF) et sur le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

Dans le détail, 128 députés se sont prononcés pour la première motion censure, celle concernant spécifiquement le budget. Ce qui est largement inférieur au seuil des 289 voix nécessaires pour faire chuter un gouvernement. En réalité, cette issue était attendue, dans la mesure où le Parti socialiste avait annoncé son refus de faire tomber l’exécutif pour permettre à la France de se doter d’un budget. De son côté, le Rassemblement national avait aussi prévenu qu’il ne voterait pas la censure au nom de la « stabilité » du pays.

François Bayrou a donc réussi là où Michel Barnier, lequel n’avait pas réussi à franchir le mur du Budget, a échoué. Il faut dire que le Palois bénéficie de conditions plus favorables que le Savoyard, puisque l’effet politique et médiatique de la chute du gouvernement précédent a considérablement rebattu les cartes et imprimé dans l’opinion.

Bayrou pas forcément tiré d’affaires
Ainsi, au mois de novembre, une majorité de Français souhaitaient la censure de Michel Barnier. Ce qui n’est pas (encore) le cas pour François Bayrou. Selon un sondage YouGov pour Le HuffPost publié début janvier, seulement 35 % affirmaient vouloir la chute du Premier ministre. De quoi soulager le maire de Pau ? Pas si vite. Selon cette même étude, 71 % des Français pensent qu’il n’y échappera pas.

Reste alors à savoir quand. Peut-être la semaine prochaine ? François Bayrou affrontera effectivement une nouvelle motion de censure (la quatrième depuis qu’il est à Matignon), déposée cette fois au titre de l’article 49-2 de la Constitution par le Parti socialiste, qui lui reproche l’utilisation du terme « submersion migratoire », imposé dans le débat par l’extrême droite. Ce qui, en théorie, la rend difficilement votable par le Rassemblement national, même si le groupe présidé par Marine Le Pen a plusieurs fois fait la démonstration de coups parlementaires défiant la cohérence politique. Pour faire chuter Michel Barnier, le groupe RN n’a pas hésité à voter un texte qui dénonçait leurs « viles obsessions » sur l’immigration.

Mais la sanction pourrait tomber à l’occasion du retour dans l’hémicycle de la très épineuse réforme des retraites ou à l’automne, lors des prochaines discussions sur le Budget. Avec une Assemblée si morcelée, les occasions de trébucher sont, en effet, nombreuses.

Source: https://www.huffingtonpost.fr/

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