Le 2 février 2018, M. Tariq Ramadan fut condamné à Paris pour viol sur deux personnes différentes dont une d’entre elles se trouve dans une situation de vulnérabilité. Les faits reprochés au théologien remontent aux années 2009 et 2012. Cependant, l’affaire ne cesse de produire des surprises. Pendant que M. Ramadan est évacué à l’hôpital pour des soins, d’autres plaintes se dressent contre lui. Tout compte fait, les clubs de soutiens au philosophe se lèvent pour le défendre.
Deux femmes dont une est une personne vulnérable portent plainte contre le théologien musulman pour des cas de viol contre leur personne depuis les années 2009 et 2012. Ces deux femmes s’appellent Christelle et HendaAyari. La première explique avoir subi des violences brutales de la part de M. Ramadan, des coups de gifles, des relations sexuelles d’une grande brutalité. Elle explique être venue voir M. Ramadan pour des entretiens parce qu’elle voyait en cet homme un saint homme, mais au cours des entretiens il lui a conduit dans sa chambre d’hôtel pour fuir les regards des clients, aurait-il dit à la dame, qui sont tous ses connaissances et c’est de là que son visage a commencé à se transformer. Voici ce que nous dit cette dénommée Christelle : « Lorsque je me suis retournée, j’ai vu que son visage avait changé. Un visage terrifiant comme si j’avais le diable face à moi. » Quant à la seconde dont les faits remontent à 2012, M. Ramadan l’aurait étranglé afin de l’immobiliser: « Il m’a étranglée très fort et giflée violemment, car je résistais. »
Toutes ces deux femmes disent être rentrées en contact avec le théologien sur le Net, un homme en qui elles voyaient d’ailleurs un guide. Ainsi, elles vont communiquer fréquemment avec lui à travers ce réseau avant que naissent entre eux un rapport de séduction qui va finir par un rendez-vous dans sa chambre d’hôtel.
Par ailleurs, suite à ce vent violent de scandale sexuel en Occident, ces dames vont porter plainte contre Tariq Ramadan qui sera enfermé le 2 février 2018 en attendant que les enquêtes se terminent et pour éviter d’éventuelles agressions contre les plaignantes. Cependant, si Tariq Ramadan est hospitalisé depuis vendredi soir parce que souffrant d’une sclérose en plaques ainsi que d’une autre maladie inconnue qui oblige qu’il ait un suivi quotidien, d’autres plaintes continuent à s’ajouter à sa charge alors que ces avocats s’attendaient déjà à avoir gain de cause une fois que leur client serait guéri.
En effet, les avocats de « l’intellectuel controversé »portent plainte pour subornation dont l’auteur serait Caroline Fourest, adversaire juré de Tariq Ramadan et essayiste française. Les enquêtes ont pu tomber sur des traces qui montrent que cette dernière est en contact permanente avec les plaignantes indirectement. S’il n’existe aucun relevé téléphonique entre les deux plaignantes entre le 6 mai et le 6 novembre 2017, force est de constater que chacune d’elle était permanemment en contact avec un proche de Caroline, FiammettaVenner avec qui HendaAyari aurait des appels téléphoniques 156 fois et Christelle 116 fois dans cet intervalle mentionné. En outre de ce côté, il faut reconnaitre aussi que si les plaignantes affirment ne jamais se connaitre, les enquêtes montrent au contraire qu’elles se sont plusieurs fois discutées auparavant. Tous ces démentis portent à croire que le théologien est victime d’un complot contre sa personne et contre l’Islam.
Cependant, si le camp de M. Ramadan pouvait se féliciter d’avoir bientôt gain de cause, il faut comprendre que le Journal Du Dimanche (JDD) nous fait part d’une nouvelle déposition contre l’islamologue. Celle-ci vient des États-Unis et la victime est une Suissesse qui aurait d’ailleurs échangé des lettres avec la femme de l’écrivain suisse, mais aussi avec M. Ramadan lui-même. Dans les lettres échangées avec M. Ramadan, elle fait cas des menaces proférées par ce dernier à son égard. Il faut alors reconnaitre que cette nouvelle déposition risque d’aggraver le sort du théologien qui ne cesse de plaider son innocence. Ce dernier fait remonte à 2010.
De son côté, l’essayiste française, Caroline Fourest accusée d’avoir comploté contre l’islamologue décide de porter plainte contre lui : « Lassée de lire n’importe quoi et d’endurer les calomnies de Monsieur Ramadan chaque fois qu’il est en difficulté et doit rendre compte de ses actes, j’ai chargé mon avocat, Me Patrick Klugman, de porter plainte pour dénonciation calomnieuse. » L’avocat de cette dernière, Me Patrick Klugman, confie à l’AFP dimanche après-midi: « Trois juges d’instruction ont estimé que les accusations contre M. Ramadan n’étaient pas fantaisistes, mais sérieuses. Mme Fourest a eu une action citoyenne en soutenant ces femmes et n’a pas à faire l’objet d’accusations à la fois complotistes et pathétiques. » La nouvelle audience de M. Ramadan est prévue pour le 22 février 2018 s’il guérissait d’ici là.
Enfin, il serait nécessaire de chercher à connaitre qui est ce monsieur dans son histoire. Cela nous rassurera une bonne compréhension de cette affaire. Tariq Ramadan est un philosophe, écrivain et professeur d’islamologie à l’université d’Oxford aux États-Unis. Il est d’origine égyptienne, membre de la famille des « frères musulmans ». Tariq Ramadan s’est toujours battu pour la dignité de la personne humaine et pour un islam « réformiste » et non « littéraliste », c’est-à-dire radical. Cette position lui vaut beaucoup de critiques du côté des musulmans qui le considèrent comme violant les principes de l’islam. Se considérant lui-même comme « médiateur » entre l’Occident et l’Islam, Tariq Ramadan est considéré par les uns et les autres comme un « intellectuel controversé » dans le sens de celui qui tient un « double discours », mais ces critiques trouvent leur éclaircissement par les soins du théologien lui-même dans son avant-dernier livre, Mon Intime Conviction. En effet, dans ce document, il explique qu’un « médiateur est comme un pont entre deux extrémités » et chacune de ces deux le considère comme défendant la cause de l’autre. Les propos de Tariq Ramadan sur l’Occident et l’Islam, sur la laïcité dans la République sont comparables à ceux d’un Ras Bath au Mali ou d’un Karl Marx dans des siècles reculés de nous. C’est ce qui explique à un moment donné l’interdiction pour lui de se rendre en France, puis ce fut le tour des États-Unis où même présentement la route lui est obstruée. Ces quelques explications doivent nous permettre de comprendre davantage la position de cet intellectuel qui est pareille à celle de tout intellectuel qui s’attache à mieux ordonner les choses. Mais nous ne pouvons que croire comme lui-même le souligne que ceux-ci ne sont que passagers. À cet effet, nous devons donner le temps au temps.
Fousseni TOGOLA