France: Nicolas Sarkozy sort de l’histoire, éliminé dès le premier tour de la Primaire à droite

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0 CONTRIBUTIONRÉAGISSEZ À CET ARTICLE 22000 IMPRIMERENVOYER Nicolas Sarkozy au soir du premier tour de la primaire à droite, le 20 novembre 2016 à Paris Nicolas Sarkozy au soir du premier tour de la primaire à droite, le 20 novembre 2016 à Paris - Ian Langsdon/AP/SIPA

Une bombe atomique ! L’élimination d’un ancien président de la République dès le premier tour d’une primaire… Historique ! Ce scénario catastrophe, Nicolas Sarkozyne l’a pas imaginé une seconde au cours des quatre ans qui se sont écoulés depuis son discours de perdant le 6 mai 2012 à la Mutualité. Il se réclamait alors d’« une France qui sait que la vie est faite de succès et d’échecs, et qui sait qu’on est grand dans la défaite ». Il n’avait pas fermé la porte à son retour ce soir-là, en rayant la phrase qui aurait pu être définitive… Il aurait dû se retirer. Mais pour cet homme énergique, abandonner la politique était tout bonnement impensable.

Il n’a jamais pris sa retraite. Dès 2012, Nicolas Sarkozy n’a pensé qu’à cela : revenir, défier Hollande (« ce nul »), laver l’affront d’une défaite qu’il n’a jamais admise. « À deux semaines près, j’aurais gagné » fut son mantra pendant quatre ans. Renoncer n’est pas dans son vocabulaire. De tous les candidats à la primaire, Nicolas Sarkozy était le plus « ancien » au sens où la politique coule dans ses veines depuis son premier engagement militant en 1974 à l’UDR. Même Juppé, plus âgé, s’est engagé plus tard. Sarkozy n’a jamais fait autre chose dans sa vie. L’histoire s’arrête pour lui ce soir, à 61 ans et bientôt 10 mois. C’est jeune, et il va devoir reconstruire sa vie sur une humiliation. Sur un péché d’orgueil.

Sarkozy : « Juppé ? Une popularité à la Jack Lang »

L’homme ne manque pas de ressources. Il a montré à plusieurs reprises qu’il pouvait se remettre des pires avanies. Rappelons-nous : les crachats des militants subis après la guerre perdue contre Chirac du temps où il soutenait Balladur. Il a su s’en relever. La défaite cuisante des européennes de 1999 (3e derrière la liste Pasqua), il a su s’en remettre. Mais, cette fois, sa carrière politique est terminée. Comme jadis Valéry Giscard d’Estaing, le retour était impossible. Une autre vie commence pour lui… « Il est temps pour moi d’avoir une autre vie avec plus de passions privées et moins de passions publiques », lâche-t-il ce soir, les mains sur son pupitre depuis son QG de campagne. « Je n’ai aucune amertume, aucune tristesse, » assure-t-il en appelant à voter François Fillon au second tour de la primaire.

C’était un pari fou dans une époque folle, minée par le découragement des Français, les attentats islamistes et la montée des populismes dans le monde occidental. Comme toujours, Nicolas Sarkozy affichait une confiance d’acier en son étoile. Quelques mois après son retour à la tête du parti, il recevait Le Point. Nous lui demandions pourquoi ce retour, alors qu’Alain Juppé était déjà au sommet des sondages, que la droite avait déjà son champion, qu’il suffisait de se mettre en ordre de bataille derrière le maire de Bordeaux pour renverser le pouvoir socialiste ? « Juppé, il a la même popularité qu’un Jack Lang ou qu’une Simone Veil. Elle ne se convertit pas dans les urnes. Et puis, il y a son âge… Croyez-vous que vous seriez là, devant moi, s’il en existait un plus jeune et plus brillant que moi ? » Il ne pouvait s’empêcher de rouler des mécaniques et ne pouvait imaginer que son ancien Premier ministre, son « collaborateur », François Fillon, et son ancien ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, puissent l’éliminer au terme d’une primaire dont, à l’origine, il ne voulait pas. Ce n’est que contraint qu’il accepte cet exercice de démocratie en rupture avec la tradition bonapartiste de la droite française dont le chef est désigné par acclamation…

Sarkozy n’est pas Trump

La victoire de Trump, analysée comme la victoire d’un « vote caché » ou d’une « majorité silencieuse », lui a donné l’illusion que le vent soufflait en sa faveur ces derniers jours. Or, Sarkozy n’est pas Trump. Il n’a pas son caractère de « nouveauté » ni ses excès de langage d’ailleurs (et tant mieux). Qu’il le veuille ou non, qu’il s’improvise le « candidat du peuple contre l’élite » (quand on est ami avec Martin Bouygues, Vincent Bolloré et Bernard Arnault, ça fait sourire), Sarkozy est un sortant et les Français ont décidé de se servir des primaires pour tuer, un à un, tous les sortants. Chez les écologistes, Cécile Duflot en a été la première victime. Sarkozy passe à son tour à la guillotine, avant que François Hollande ne le rejoigne.

Il avait pourtant tout prévu, Nicolas Sarkozy. D’abord, veiller à ce que l’UMP évite de faire l’inventaire de son quinquennat. Les sarkozystes, Brice Hortefeux en tête, y ont pris bien garde. En novembre 2012, le parti est à prendre. Fillon, très populaire, n’a plus qu’à se baisser pour le ramasser. Il faut absolument l’en empêcher. Sarkozy soutient Copé et met son réseau à disposition. Blessé à la suite d’un accident, Fillon ne peut faire campagne. Jean-François Copé sillonne le pays et verrouille le vote. Le 18 novembre 2012, c’est l’explosion : impossible de départager les deux hommes. Les accusations de triche fusent. La bagarre est violente et divise profondément la droite. Mais, in fine, Fillon renonce à contester le scrutin en justice. Le groupe dissident (le RUMP) qu’il a constitué à l’Assemblée nationale est dissous en janvier 2013. Soulagement de Sarkozy… Fillon laisse les clés du parti à Jean-François Copé.

Sarkozy n’a pas reconquis les retraités

En coulisse, Nicolas Sarkozy vient de remporter une manche décisive. D’autant plus qu’un an plus tard, Jean-François Copé demeure scotché dans les sondages présidentiels. En décembre 2013, dans son refuge de la rue de Miromesnil, Sarkozy biche devant ses visiteurs : « Avoir un président de l’UMP à 1 %, c’est parfait pour moi. J’ai une stratégie de retour par le haut, stratosphérique. Imagine que j’aie eu un jeune talent à la tête de l’UMP, je ne pourrais pas envisager le retour. Avec Copé, qui est nul, je suis tranquille. » Ce n’est pas si sûr, mais il ignore encore que certains, au sein du parti, se doutent que ses comptes de campagne ne sont pas tout à fait nets… Le scandale se murmure chez les fillonistes bien avant qu’il n’éclate dans la presse.

De fait, les affaires ne vont cesser de polluer l’atmosphère des sarkozystes. Aucune condamnation ne vient entacher le CV du « patron », mais il y a suffisamment de buzz négatif pour créer un climat de suspicion qui a pu conforter les électeurs de droite qui avaient des doutes à son égard. Peut-on se permettre d’envoyer à la présidentielle un candidat sur lequel pèsent tant d’instructions ? Comme l’a dit Juppé (condamné en 2004), « en matière judiciaire, il vaut mieux avoir un passé qu’un avenir ». La flèche a fait mal…

L’ancien chef de l’État avait prévu de faire trois campagnes : la première sur le « rassemblement » qui lui permet de reprendre le parti en septembre 2014 avec 65 % des voix ; la deuxième sur l’identité qui aurait dû sacrer sa campagne de la primaire et enfin, la dernière, la présidentielle, aurait été bâtie contre le Front national. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Selon Brice Teinturier, d’Ipsos, Nicolas Sarkozy a commis une erreur de positionnement : « Pour la droite, il y a deux publics essentiels : les retraités et les cadres. Sarkozy les a perdus durant son quinquennat et il ne les a pas reconquis depuis. Au fond, pour gagner, il aurait dû revenir par la gauche du parti, en apaisant les retraités et les cadres. Comme Chirac en 1995 qui a battu Balladur en le prenant par la gauche grâce à la fracture sociale. »

Fillon promet « la rupture » que Sarkozy n’a pas accomplie

Il a fait le choix inverse : s’appuyer sur son noyau dur, se montrer à l’écoute de la France périphérique pour mordre sur le vote FN, porter sur la France le diagnostic le plus en phase avec les craintes suscitées par l’islam politique, et bâtir un programme économique sur le « ras-le-bol fiscal » généré par le quinquennat Hollande. Ce faisant, il a galvanisé ses « fans », mais il n’a pas suffisamment mordu sur le FN ni reconquis ceux qui croyaient, en 2007, en la « rupture promise ».

François Fillon a réussi une fin de campagne en promettant justement cette « rupture ». Il était Premier ministre sous Sarkozy, donc solidaire d’un bilan mitigé et gâché par l’ampleur de la crise des dettes souveraines. Fillon est parvenu à le faire oublier tout en proposant un choc libéral et des garanties sur les valeurs conservatrices. C’est la première fois dans l’histoire du pays qu’un ancien Premier ministre abat les ambitions d’un ancien président de la République qu’il a servi pendant cinq ans…

Publié le 20/11/2016 à 22:13 | Le Point.fr

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23 COMMENTAIRES

  1. D’accord il part mais le danger n’est pas éteint …C’est peut-être lui qui a œuvré pour sortir Sarkozy..
    Le jour de la présidentiel il sera là …et j’ai très peur qu’il soit là d’une manière durable

  2. 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆
    SUAREZ M ÉTONNERA TOUJOURS !

    //////suarez 64
    QUE VEUT DIRE CE MOT SATAN? /////

    SUAREZ ….DEMANDES TOI DONC POURQUOI UN IMAM BIEN CONNU FAIT UN USAGE IMMODÉRÉ D’ APHRODISIAQUES ?

    SIMPLEMENT PARCE QUE SATAN L’HABITE !

  3. comme a dit un petit homme: “cass’toi pauvr’con!”

    Ce type devrait terminer sa vie en prison, pour ses crimes en cote d’ivoire et en libye, s’il y avait une justice dans le monde

  4. hhhhhhhhhh il sort par la fenetre .Ce nait pense que la france lui appartient.Il n’a plus son financier kadhaffi voila qu’il double sa classe.

  5. Quel plaisir d’apprendre que ce satan en personne est éliminé au premier des primaires républicaines!!!
    C’est n’est que le début du commencement, le pire est avenir…
    Kadhafi a droit à une petite fête dans sa tombe….

      • le Satan
        ce qui signifie «ennemi» ou «adversaire» arabe: shaitan, ce qui signifie; «Égarés», «lointain», ou parfois «diable») est un chiffre qui apparaît dans les textes des religions abrahamiques qui apporte le mal et la tentation, et est connu comme le séducteur qui conduit l’humanité égarée. Certains groupes religieux enseignent qu’il l’origine comme un ange, ou quelque chose de similaire, qui avait l’habitude de posséder une grande piété et la beauté, mais est tombé à cause de l’orgueil, de séduire l’humanité dans les voies du mensonge et du péché, et a le pouvoir dans le monde déchu. Dans la Bible hébraïque et le Nouveau Testament, Satan est avant tout un accusateur et adversaire, une entité maléfique décidément, aussi appelé le diable, qui possède des qualités odieuses.

        Bien que Satan est généralement considéré comme ayant des caractéristiques négatives, certains groupes ont des croyances très différentes.(SARKO) Dans théiste satanisme, Satan est considéré comme une divinité qui est soit adoré ou vénéré. Dans satanisme laveyen, “Satan” est un symbole de caractéristiques vertueuses et la liberté.

  6. LAISSEZ CE MEC EN PAIX, SEULS LUI ET LES AUTRES IDIOTS NE SAVAIENT PAS QU’ IL ETAIT FINI A JAMAIS, POUR LA FRANCE EN TOUT CAS….IL PEUT TOUJOURS SE PRESENTER AUX ELECTIONS PRESIDENTIELLES AU MALI CONTRE IBK ….OU POURQUOI PAS EN ISRAEL COMME PREMIER MINISTRE….OU DEVENIR LECTEUR A L’ UNIVERSITE CHEICK ANTA DIOP DE DAKAR….

    MOI JE VOUS PROPOSE DE LIRE ET COMMENTER SUR LES TRAVAUX ET REPORTS SUR L’ INDUSTRIALISATION DU MALI , LE THEME EST DE QUALITE POUR NOS SAVANTS MALIENS DE LA DIASPORA,…LES MALIENS DE L’ INTERIEUR SONT CARREMENT DEPASSES….

    http://www.maliweb.net/economie/industries/celebration-de-journee-de-lindustrialisation-de-lafrique-valorisation-label-made-in-mali-coeur-echanges-1900642.html

    SALUT AU NFP , COCO ET co ET ….

  7. Enfin le monde peut souffler un peu, ce satan2 se retire de la politique, si ce que les musulmans et les chrétiens disent est vrais je lui conseillerai de ne pas mourir. je lui souhaite un bon repos dans l’enfer avec ses collègues satan 1 et autres

  8. “…Pour rentrer à l’Elysée il faudrait en sortir, en sortir, il en sortira, mais pour rentrer ce sera une autre affaire…”(F. Hollande 2011)… ou l’exercice du pouvoir politique à la Française à partir de la base! Autrement dit, la vérité, elle se trouverait toujours quelque part au milieu…!

  9. Nicolas Sarkozy sort de l’histoire qui retiendra qui fut un vrai SATAN pour la Lybie. L’Irak, l’Egypte, la cote d’Ivoire, le Mali, La somalie, le Congo etc…. la liste est très longue. Quand il aura la chance d’être devant Dieu le jour d’interrogatoire, Ah Ah… Mais Je pense qu’il pourra réparer quelque dégât en se rendant dans ces différents pays cités sauf le Mali pour demander pardon,

  10. Je suis content qu’il ne masquera plus mon petit écran! SI jamais il tient parole pour une bonne fois! C’est pas sa première fois de promettre qu’il se retire de la vie politique! B.A.T.A.R.DE de menteur.

  11. MAINTENANT LE BANDIT QUI A CAUSÉ TOUS LES MALHEURS EN LIBYE. AU MALI VA FAIRE FACE À LA JUSTICE.

    EN RÉALITÉ SARKOZY CHERCHAIT A RETARDER LE PROCESSUS JUDICIAIRE EN SE FAISANT ÉLIRE DE NOUVEAU..

    COMME DISENT LES IVOIRIENS..LAISSEZ MOUTON BROUTER..TABASKI VIENDRA

    • Merci les kopins,
      Là place de sarkon n’est pas a la cpi mais simplement il merite comme ses semblables de Bush, Blair et consorts la CRAVATE RUSSE ET CHINOISE en même temps .
      Point…….
      A suivre pour son petit semblable Hollande, le sieur faire autrement avec la France – Afrique.
      Ces super escrocs vampires meritent les penitenciers chino-russes.
      Period……….

  12. Belle récompense pour Sarkozy. Sa place est à la CPI pour répondre des crimes contre Kadhafi et l’éclosion du jahadisme au Sahel et singulièrement au Mali.

  13. Où voulait il aller? On ne déstabilise pas sens avoir avoir des ennuies. C’est le commencement pour lui.

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