Pour échapper aux poursuites de la justice, des prêtres impliqués de pédophilie ont été exfiltrés du continent avec le concours de leur hiérarchie, ont révélé lundi le site Mediapart et l’émission Cash investigation.
L’enquête, qui doit être diffusée mardi 21 mars à 20h55 sur France 2, met notamment l’accent sur les Frères de Saint-Jean, dont les membres sont surnommés les « petits-gris » en raison de leur vêtement sobre. Créée en 1975, cette communauté dépendante de l’évêque d’Autun, en France, est très influente en Afrique, où elle dispose de six prieurés. Pourtant, en 2014, les frères de celui de Bertoua, au Cameroun, où ils avaient élu domicile en 1987, ont dû précipitamment plier bagages.
Selon Mediapart, cette fermeture n’aurait rien de fortuit. Elle ferait suite à une série d’agressions sexuelles envers de jeunes adolescents au sein même du monastère. Des agissements qui auraient donné lieu à plusieurs plaintes, vite étouffées par la hiérarchie ecclésiastique et la justice camerounaise…
« Les prêtres ne sont pas des justiciables »
Ainsi, l’archevêque du diocèse de Bertoua, Mgr Joseph Atanga, a adressé une missive – reproduite par le site Mediapart – au frère Thomas Joachim, le supérieur des petits-gris, dans laquelle il reconnaît « avoir pesé de tout son poids » pour éviter que « les frères mis en cause (soient) traînés devant les tribunaux au risque de ternir l’image de notre Église ». À l’une des victimes présumées d’un frère, le substitut du procureur aurait répété que « les prêtres ne sont pas des justiciables ».
publié: le 21-03-2017 par jeuneafrique