Devenu au fil du temps le “Monsieur Afrique” de François Hollande, le ministre français de la Défense a fait ses adieux dimanche au continent sur un message, “ne rien céder” face au terrorisme, et un conseil pour son successeur, la “patience”.
Une trentaine de déplacements au Sahel et autant de tête-à-tête avec les chefs d’État de la région… Après avoir incarné pendant cinq ans le front antijihadiste, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian quittera son poste en mai, avec la fin du quinquennat et l’élection d’un nouveau président.
À quelques semaines de la « quille », comme il le dit souvent lui-même, sa tournée auprès de la force Barkhane (4 000 hommes), de vendredi à dimanche, a pris des airs de voyage-testament.
« Le choix du combat »
Face à des « groupes terroristes qui ne reculent devant aucun moyen », « nous avons fait le choix non de la passivité, mais du combat », a-t-il martelé devant les soldats français stationnés à Gao, Niamey ou N’djamena. « C’est ce même terrorisme que nous combattons au Levant ou dans les rues de France avec les patrouilles de l’opération Sentinelle », a-t-il ajouté.
Quatre ans après l’intervention française Serval, qui a mis en déroute les jihadistes dans le nord du Mali mais sans éradiquer la menace, a-t-il un regret ? La situation sécuritaire dans le Sahel demeure tendue. Attentats suicides – le dernier a fait 80 morts en janvier à Gao – et attaques aux « IED » (engins explosifs improvisés) continuent de frapper forces maliennes, onusiennes ou françaises et débordent vers le centre du Mali et le Niger voisin.
« J’aurais vraiment souhaité que cela aille plus vite. Mais il faut toujours faire preuve de patience, laisser le temps se dérouler », a confié le ministre aux journalistes qui l’accompagnaient.
Le clin d’œil d’IBK
La patience, c’est aussi le message subliminal que le président malien Ibrahim Boubacar Keïta lui a lancé en lui offrant vendredi une petite chaise basse sculptée. Un clin d’œil à ceux qui se mettent en « colère », se lèvent trop vite et se tapent la tête au plafond, lui a expliqué en substance « IBK ».
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