En faisant des problèmes de l’insécurité et de l’immigration son cheval de bataille, le Front National (FN) a pour ambition de pouvoir drainer opportunément dans son sillage tous les citoyens attachés au respect des valeurs socioéconomiques traditionnelles de la France. Une politique nationaliste qui conduit logiquement au protectionnisme et au refus de toute forme d’engagement vers le fédéralisme. Opposé ainsi à l’adhésion de la France à l’Union européenne, à l’Euro et à l’immigration, le Front National (FN) devient une formation politique qui, tout en continuant d’incarner les idées extrémistes de Droite, prétend lutter pour la défense des droits des classes populaires et la laïcité. Alors que la France est, avec l’Allemagne, le fer de lance de la construction de l’Union Européenne.
Cet engagement populiste du FN est certainement en train de payer. Car à la lumière des régionales 2015, il est évident que les électeurs ont choisi de redessiner une nouvelle carte politique. Laquelle sera désormais incarnée par le tripartisme politique (RDR-PS-FN) déjà ébauché depuis les Européennes de 2014 et les Départementales de cette année. En témoignent, les 29% des suffrages nationaux que les français ont préféré accordé aux candidats du Front National (FN) au premier tour des régionales. Ce qui prouve clairement leur rejet du système politique classique qui a toujours gouverné (par une alternance de Droite-Gauche) l’Hexagone depuis des décennies.
Désormais qualifié par les observateurs et les analystes politiques de tsunami politique depuis l’avènement de la Vème République, ce score obtenu, au premier tour de ces régionales, par la formation politique créée par Jean-Marie Le Pen, l’ont même amenée à réclamer le statut de premier parti de France. Ainsi, à défaut d’accéder tout de suite au pouvoir, de facto le FN a la propension de devenir un arbitre du jeu politique français. Car étant le dernier calendrier électoral avant la présidentielle 2017, ces régionales ont dépassé leurs enjeux locaux pour devenir un baromètre national. Qui n’augure pas en faveur des idées républicaines que la France a toujours défendu. Notamment à travers sa devise nationale : « Fraternité-Egalité-Liberté ».
Toutefois d’ici là, si la Droite et la Gauche classiques se remettent au travail pour remettre en confiance tous les septiques qui ont basculé dans le camp de l’Extrême Droite, elles pourraient les faire ramener à revenir à leur giron. Mais faudrait-il que la menace terroriste revienne à un niveau le plus minimal et que l’économie nationale redémarre en résorbant une grande partie du chômage.
Gaoussou M. Traoré