France’ actu : La CPA doit-elle se substituer à la CPI ?

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Le Président de la République de la Guinée Conakry, Alpha Condé, élu à la tête de l’UA

La Cour africaine de justice et des droits de l’homme devrait,  très vite prendre la place de la CPI pour juger en toute souveraineté les Africains. Cela est d’autant plus nécessaire que la distribution de la justice dans un pays donné ou un ensemble de pays, est une question de souveraineté nationale. Les pays africains en totalité évoluent dans l’Union Africaine (UA). Laquelle a prévu l’activation de sa propre juridiction, dénommée Cour Pénale Africaine (CPA)  pour pouvoir juger sans exclusive tous les citoyens africains qui seraient  reconnus coupables de crimes. La CPI serait-elle considérée comme  partiale,  pour  ne devenir qu’une « justice des blancs contre les noirs » jusqu’à ce qu’elle fasse l’objet de rejet ?

Beaucoup d’africains et d’Etats le pensent désormais. Lors du 28ème sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement à Addis Abeba, ils seraient même tombés d’accord pour une  sortie collective de l’Afrique de la CPI pour activer la CPA. Cette volonté a  eu l’assentiment d’une majorité écrasante de pays dont les dirigeants  argumentent la nécessité pour les pays africains à la quitter  pour de bon, en invoquant  sa grande partialité pour n’avoir visé, depuis sa mise en service en 2002, quasiment que des Africains dont une quantité de dignitaires.

Ces deniers font constamment l’objet d’enquêtes et de poursuites judiciaires. Un cas flagrant d’empiètement de la souveraineté nationale des Etats  africains est notamment, celui de la comparution des actuels Président et Vice-président du Kenya pour répondre à la Haye  d’accusations de crime de génocide et de crimes contre l’humanité. Les africains détiendraient-ils à eux seuls  la « palme d’or » en la matière ? Certainement pas ! Mais malheureusement, la CPI adopte visiblement depuis sa création la politique de « deux poids, deux mesures ».

Beaucoup de dirigeants occidentaux sont pourtant bien poursuivables pour des crimes de génocide et des crimes contre l’humanité pour avoir été à l’origine des foyers de tension en Afrique ou ailleurs dans le monde (Libye, Mali, Irak, Syrie, Afghanistan, Yémen, etc.). Mais aussi  et surtout, pour avoir constamment ordonné des bombardements aveugles causant la  mort  de civils innocents. Malgré tout, ces mêmes dirigeants occidentaux, à l’origine de ces bavures,  ne sont jamais  inquiétés par la  CPI. D’ailleurs nombre d’entre eux ne pourraient être jugés par  la « dite juridiction internationale ». Ce, du fait que leurs  pays n’ont jamais adhéré au « Statut de Rome », alors qu’ils sont curieusement  ses initiateurs mais aussi ses principaux bailleurs de fonds. Leur juridiction serait au-dessus de la CPI et capable de bien distribuer la justice à leurs citoyens. Par conséquent, leurs soldats qui seraient reconnus coupables de  crimes contre l’humanité perpétrés sur le continent africain ont toujours échappé, pour ne répondre, au meilleur des cas, que devant des juridictions d’exception de leurs pays d’origine.

Le fait  choquant est que, ce sont ces mêmes puissants dirigeants occidentaux, sous l’artifice des Nations-Unies,  qui ordonnent toujours à la soi-disant  juridiction internationale de poursuivre tel ou tel dignitaire africain qui ne ferait plus leur affaire. On peut,  entre autres exemples, évoquer le cas du Soudanais El Béchir (un président en exercice contre qui la CPI a lancé un mandat d’arrêt sous le diktat  américain), et de l’ancien président Libérien Charles Taylor qui purge actuellement sa peine de prison (les mêmes américains avaient en son temps obligé le Nigéria, sous peine de sanction, à le livrer à la CPI).

Mais puisque l’adhésion ou le retrait d’un Etat du « Statut de Rome », ne peut être  collectif, le fait étant qu’actuellement la majorité des pays africains est en faveur de ce retrait en dit long.

Gaoussou Madani Traoré

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