« Eï –Ti –Ti, ! Eï –Ti –Ti, ! Eï –Ti –Ti ! » Naturellement, vous ne comprenez absolument rien à ce charabia. Patience ! C’est un anglophone, un Indien des Indes en l’occurrence qui scande les initiales « A.T.T » en Anglais, à l’arrivée du visiteur le samedi dernier, au Forum mondial sur la souveraineté alimentaire qui se tient en ce moment à Sélengué à 160 km de Bamako. Une visite mémorable, en tout cas, pour ces 600 participants venus de toutes les régions du globe. rn
Ils sont chinois, latinos, africains, américains, indiens, sikhs, arabes, européens…Seuls les extra-terrestres ne sont pas de la fête. Ils ont en commun les activités agro-silvo-pastorales. Et ils ont choisi Selengué au Mali pour parler de leur avenir et partant, celui de toute la planète face à la menace que représentent les politiques néolibérales sur l’alimentation, la pêche et l’agriculture. « Le temps de la souveraineté est arrivé » disent-ils.
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Les initiateurs dudit Forum définissent la La Souveraineté Alimentaire comme étant « le droit d’un peuple à définir ses propres politiques en matière d’alimentation et d’agriculture ; de protéger et de maîtriser son agriculture et de s’engager dans le commerce dans le seul but d’atteindre des objectifs de développement durable ; de déterminer son degré d’autosuffisance ; de éliminer le « dumping » de produits étrangers sur son marché ; et, de céder aux communautés locales de pêcheurs la priorité dans la gestion des ressources aquatiques. La souveraineté alimentaire promeut des politiques et des pratiques commerciales qui soutiennent le droit des peuples à une production sûre, saine et écologiquement durable. Ce système représente une forme de commerce qui va bien au-delà de l’actuel modèle qui se prête trop facilement au contrôle du secteur privé ».
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C’est sur initiative du Réseau des Organisations Paysannes et de producteurs Agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA) que l’événement de Selengué, a été possible après celui de Niamey Au Niger. Parmi les ténors du mouvement, on retrouve, les désormais célebrissimes altermondialistes françaisJosé Bové, Malienne Aminata Dramane Traoré, entre autres. Le Forum de Selengué dénommé Nyeleni 2007 regroupe les représentants non seulement les représentants des s paysans et pêcheurs, mais également ceux des peuples indigènes, des groupes de femmes, travailleurs, écologistes, consommateurs, ONGs, groupes de jeunes et même de certains gouvernement comme la Bolivie, le Venezuela et force est de l’admettre, du Mali. Et pour cause : le chef de l’Etat malien, de son propre aveu, dit partager les valeurs des altermondialistes, mais obligation de réserve étant…
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Amadou Toumani Touré dont la visite n’était pas officiellement programmé en ces lieux le samedi dernier, dut faire un détour d’une centaine de kilomètres pour participer à l’événement. Il revenait d’une visite à Kangaba. Les organisateurs du Forum ont apprécié cette disponibilité à sa juste valeur. C’est, dira le visiteur, « un honneur et un privilège pour le Mali et pour moi de me joindre à vous… Venez quand vous voulez… Vous serez toujours chez vous ! ». Nos altermondialistes et surtout les représentants des peuples indigènes ont allègrement profité de l’occasion pour faire de l’illustre visiteur, leur porte-parole auprès de ses pairs. Mission acceptée, reste à l’accomplir !
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Amadou Toumani Touré rejoint ainsi les chefs d’Etat Bolivien, Evos Morales, Cubains, Fidel Castro et vénézuelien Hugo Chavez, entre autres, jouissant de la confiance et de l’estime des paysans, éleveurs et pêcheurs du monde. Cette, le président auto-proclamé du parti de la Demande sociale (PDS) a été bien désigné. Quel honneur, certes, mais aussi quelle redoutable responsabilité !
rnB.S. Diarra“