Pour la première fois, une rencontre internationale exclusivement consacrée à l’hygiène et l’assainissement regroupe experts, partenaires techniques et financiers, responsables de structures publiques et privées et d’organisations faitières, journalistes spécialisés. Objectif : dégager les meilleures stratégies susceptibles de promouvoir l’accès aux services et infrastructures.
La problématique de l’accès aux services et infrastructures d’hygiène et d’assainissement est d’une grande actualité surtout dans les pays en développement. Il est important de trouver une solution à ce problème si l’on veut parvenir à un développement harmonieux et durable. La question est au centre d’un forum mondial qui s’est ouvert dimanche à Mumbai en Inde. Plus d’un millier de participants venus des cinq continents prennent part à cette rencontre dont l’objectif est de promouvoir les infrastructures et autres ouvrages d’hygiène et d’assainissement.
Durant une semaine, experts, partenaires techniques et financiers et autres donateurs, journalistes spécialisés dans les questions liées à l’hygiène et l’assainissement, responsables de structures publiques et privées et d’organisations faitières, débattent pour dégager les meilleures stratégies susceptibles de promouvoir l’accès aux infrastructures et ouvrages d’hygiène et d’assainissement. Au menu des travaux, des exposés, des communications, des témoignages sur différentes expériences vécues, des sessions de formation des visites de terrain en milieu rural etc…
La cérémonie d’ouverture du Forum qui s’est déroulée à l’hôtel Renaissance Convention, a été marquée par plusieurs communications et exposés sur la problématique. Elle était présidée de Mme Anna Tibaijuka, présidente du Conseil consultatif pour l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement (WSSCC), l’Ong qui a initié la rencontre. Cette tribune a été l’occasion pour les différents intervenants de mettre l’accent sur l’urgence à promouvoir l’accès aux infrastructures d’hygiène et d’assainissement.
Ce Forum mondial est une initiative du Conseil consultatif pour l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement (WSSCC). C’est la première rencontre du genre jamais organisée exclusivement sur l’hygiène et l’assainissement au plan international. Dans son adresse aux participants, la présidente de WSSCC, Mme Anna Tibaijuka, a constaté que le Forum constituait un rendez-vous unique où experts, journalistes et autres acteurs s’intéressant à la question apprendront les uns des autres. Elle a relevé l’existence d’expériences de technologies à faibles coûts acceptables par les communautés pauvres des zones rurales. Mais ces technologies sont peu vulgarisées. Du coup, la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement dont l’un des volets préconise la réduction de moitié d’ici à 2015, du nombre de personnes vivant sans accès aux infrastructures de base, reste problématique.
Pour Mme Anna Tibaijuka, le rendez-vous de Mumbai est le lieu indiqué pour discuter de ces questions qui touchent aussi bien les riches que les pauvres. A sa suite, Mme Malini V. Shankar, secrétaire principale pour l’eau, l’hygiène et l’assainissement auprès du gouvernement de l’Etat de Maharashtra en Inde, a présenté la rencontre comme une occasion inouïe de montrer au monde entier l’urgence d’agir en matière de promotion de l’hygiène et de l’assainissement. Il s’agit, dira-t-elle, d’un droit fondamental pour toutes les communautés.
L’Inde, a-t-elle admis, est loin d’être un bon élève en la matière (doux euphémisme !) même si ces dernières années, le pays a fait beaucoup d’efforts en matière d’accès à l’hygiène et à l’assainissement. « Madame propreté », comme on l’appelle ici en Inde a décrit la situation qui prévaut dans certains Etats du pays. « En Inde, le problème de toilettes se pose avec une grande acuité. Dans certains endroits, la disponibilité est d’une toilette pour plusieurs dizaines de personnes. Avec une telle statistique, l’on ne pourrait aspirer à un développement harmonieux », a ainsi noté Mme Malini V. Shankar.
Pour Mme Ekele Okeke, ambassadeur itinérant de plaidoyer auprès du secteur privé au WSSCC, le manque d’argent ne peut constituer un frein à la promotion du secteur de l’hygiène et l’assainissement. « L’argent est certes nécessaire. Mais il ne doit pas constituer un handicap. Tout est question de volonté politique. Il faut revoir nos politiques actuelles. Mettre l’hygiène et l’assainissement au cœur des préoccupations en matière de développement devra nous conduire à maîtriser le problème au bénéfice de nos populations. Nous devons regarder dans ce sens en mettant toujours l’homme au centre des politiques de développement », a-t-elle préconisé, estimant que le Forum aura le mérite d’avoir suscité autant d’intérêt aussi bien auprès des gouvernements que du côté des Ong et partenaires. Le directeur exécutif de WSSCC, Jon Lane, a abondé dans le même sens sur l’enjeu de la rencontre. « C’est la première fois qu’on tient un tel panel exclusif sur l’hygiène et l’assainissement au plan mondial. Cela n’est que justice pour le secteur qui souffrait de la prédominance de l’accès à l’eau potable dans les débats, un autre défi pour le millénaire. Quand on fait une étude de par le monde, l’on s’apercevra que le nombre de personnes souffrant du problème d’accès à l’hygiène et à l’assainissement est beaucoup plus important que ceux qui sont confrontés au manque d’eau, soit près de 3 milliards de personnes de par le monde », a-t-il assuré. Les travaux du Forum sur l’hygiène et l’assainissement se sont poursuivis lundi et hier avec des plénières et ateliers thématiques.
Envoyé spécial
L. DIARRA
mercredi 12 octobre 2011