Les travaux de la 4Ăš Ă©dition du Forum de Crans Montana (FCM) se sont ouverts, vendredi 16 mars Ă Dakhla, avec la participation de plus d’un millier d’invitĂ©s et de responsables de haut niveau. La cĂ©rĂ©monie d’ouverture de cette Ă©dition a Ă©tĂ© marquĂ©e par un message adressĂ© par le Roi Mohammed VI aux participants. Nous vous livrons quelques extraits de cette importante adresse du Roi qui a Ă©tĂ© vivement saluĂ©e par le forum.
“Le Maroc fait de la coopĂ©ration sud-sud un vecteur de lâĂ©mergence dâune Afrique nouvelle, confiante en ses potentialitĂ©s et ouverte sur lâavenir”, affirme le message royal, soulignant quâil sâagit dâun engagement constitutionnel “inscrit en lettres dâor dans la norme suprĂȘme du Royaume”.
“Le Maroc a dĂ©veloppĂ© un vĂ©ritable modĂšle innovant de coopĂ©ration sud-sud, qui se fonde sur l’Ă©change de connaissances, de compĂ©tences, dâexpertises et de ressources, tout en associant lâensemble des sous-rĂ©gions du continent et des secteurs pertinents”, souligne le Souverain.
LâAfrique est Ă la croisĂ©e des chemins. Les transformations Ă lâĆuvre dans le continent sont multidimensionnelles. Elles esquissent une Afrique en mutation rapide, une Afrique de plus en plus Ă©loignĂ©e des stĂ©rĂ©otypes et des clichĂ©s nĂ©gatifs qui lui sont affublĂ©s.
ââLâAfrique, câest 30 millions de kilomĂštres carrĂ©s dâopportunitĂ©s. Elle dispose de la population la plus jeune de la planĂšte. En 2050, elle comptera 2,5 milliards dâhabitants, dont la moitiĂ© aura moins de 25 ans.
Cette jeunesse constitue un atout considĂ©rable si le dividende dĂ©mographique est gĂ©rĂ© intelligemment. Cette Ă©volution dĂ©mographique impressionnante gĂ©nĂšre un changement majeur de trajectoire qui transformera la donne en Afrique et dans le reste du monde. Elle constitue un prĂ©cieux atout de dĂ©veloppement et une opportunitĂ© inouĂŻe dâĂ©mergence, sur lesquels Notre Continent doit capitaliser.
NĂ©anmoins, pour progresser, lâAfrique doit rassembler toute son Ă©nergie et adopter des partenariats novateurs gagnant-gagnant.
Aussi appelons-Nous les Africains et les Africaines, et particuliĂšrement les jeunes, Ă se mobiliser, de maniĂšre rĂ©solue et dĂ©terminĂ©e, pour relever les dĂ©fis lancinants auxquels est confrontĂ© le Continent et pour sâinscrire dans la dynamique vertueuse de la croissance partagĂ©e.
Au-delĂ de cette capitalisation des ressources, lâAfrique doit Ă©galement faire usage de tous les instruments dont elle dispose pour rĂ©pondre aux attentes lĂ©gitimes de sa population. Lâun de ces outils privilĂ©giĂ©s pour lâĂ©mergence africaine est la coopĂ©ration Sud-Sud.
Le Maroc compte parmi les pays africains qui ont lâambition et la volontĂ© de faire en sorte que lâAfrique prenne en main son destin. Il nâest donc pas fortuit que le Maroc ait fait de la coopĂ©ration Sud-Sud un vecteur de lâĂ©mergence dâune Afrique Nouvelle, confiante en ses potentialitĂ©s et ouverte sur lâavenir.
Il sâagit avant tout dâun engagement constitutionnel inscrit en lettres dâor dans la norme suprĂȘme du Royaume. En effet, le Maroc sâengage à « consolider les relations de coopĂ©ration et de solidaritĂ© avec les peuples et les pays dâAfrique, en particulier avec les pays subsahariens et sahĂ©liens et Ă renforcer la coopĂ©ration Sud-Sud ».
Comme nous lâavons prĂ©sentĂ© lâannĂ©e derniĂšre dans Notre Message adressĂ© aux participants de la prĂ©cĂ©dente Ă©dition, Nous avons fait le choix audacieux de placer cette CoopĂ©ration au cĆur de notre politique africaine. Sous Notre impulsion, le Maroc a dĂ©veloppĂ© un vĂ©ritable modĂšle innovant de CoopĂ©ration Sud-Sud qui se fonde sur l’Ă©change de connaissances, de compĂ©tences, dâexpertises et de ressources, tout en associant lâensemble des sous-rĂ©gions du Continent et des secteurs pertinents ââ
 Une coopération intégrée et multidimensionnelle
PlacĂ©e au cĆur de la politique africaine du Royaume, la coopĂ©ration sud-sud “se veut intĂ©grĂ©e et multidimensionnelle“, a ajoutĂ© le Souverain, notant que “depuis 15 ans, 1.000 accords de coopĂ©ration ont Ă©tĂ© signĂ©s avec 28 pays africains”.
“Lâoffre marocaine Ă©tait unique dans son genre dans la mesure oĂč elle place lâhumain au centre de ses prĂ©occupations et combine lâĂ©conomique et le social, le culturel et le cultuel, le sĂ©curitaire et le militaire”, poursuit le Roi Mohammed VI.
Le Souverain a Ă©galement indiquĂ© que la coopĂ©ration sud-sud que le Maroc met en Ćuvre, sâexprime dans lâensemble des problĂ©matiques qui ont trait Ă la stabilitĂ© et au dĂ©veloppement du continent dont lâun des domaines dâexpression est la migration.
“Le phĂ©nomĂšne migratoire constitue une opportunitĂ© et non une menace”, a encore soulignĂ© le Souverain, notant que la crise migratoire actuelle “ne doit pas ĂȘtre vĂ©cue comme une fatalitĂ©” et quâelle appelle Ă un renforcement de la coopĂ©ration, dâabord entre pays africains, ensuite avec les pays du nord.
Autre domaine dâexpression de la coopĂ©ration sud-sud dĂ©veloppĂ©e par le Maroc est celui de la lutte contre les effets dĂ©vastateurs des changements climatiques.
Le Souverain a, ainsi, invitĂ© les pays du Nord Ă tenir les engagements renouvelĂ©s Ă Marrakech, Ă l’occasion de la COP22, notamment en matiĂšre de rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă effet de serre et de financement des stratĂ©gies climatiques des pays du Sud.
“Pour progresser, lâAfrique doit rassembler toute son Ă©nergie et adopter des partenariats novateurs gagnant-gagnant“, insiste le Souverain, appelant “les Africains et les Africaines, et particuliĂšrement les jeunes, Ă se mobiliser, de maniĂšre rĂ©solue et dĂ©terminĂ©e, pour relever les dĂ©fis lancinants auxquels est confrontĂ© le continent et pour sâinscrire dans la dynamique vertueuse de la croissance partagĂ©e”.
Dans ce message, le Roi a Ă©galement affirmĂ© que le Maroc “tient Ă©galement Ă mettre en place des projets stratĂ©giques dâenvergure”, citant Ă titre dâexemple “le gazoduc Africain Atlantique, dont lâobjectif est de refondre le marchĂ© rĂ©gional de lâĂ©lectricitĂ© ou encore lâĂ©tablissement dâunitĂ©s de production de fertilisants avec lâEthiopie et le Nigeria”.
Et le Souverain dâajouter que “câest dans ces perspectives de partage mutuellement bĂ©nĂ©fique et de consolidation des partenariats sous rĂ©gionaux existants que sâinscrit le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle, lâUnion africaine”.
MS