Si l’Afrique est toujours globalement à la traîne en matières de technologies, médias et télécommunication (TMT), elle commence à voler de ses propres ailes, notamment dans le domaine de la musique, et sert même de modèle dans le secteur des transactions financières numériques, a souligné le cabinet d’audit lors d’une conférence de presse cette semaine à Dakar.
Des start-ups africaines dans le streaming musical, telles que Baziks Pulse en République démocratique du Congo (RDC), se frottent aux géants du secteur comme Spotify, Deezer ou Apple Music.
“C’est très intéressant car il s’agit de la production (musicale) locale. Il y a quelques années, les Africains consommaient uniquement de la musique produite ailleurs. Ce n’est plus le cas”, a relevé le directeur du département Conseils économiques de Deloitte, Sidy Diop.
Cette évolution est notamment portée par la croissance rapide du nombre de smartphones. En Afrique, le nombre d’abonnés aux “téléphones intelligents” aura quasiment doublé entre 2016 (336 millions) et 2020 (660 millions), soit un taux de pénétration prévu de 55%, selon les prévisions de Deloitte.
Si les téléphones intelligents ont encore une marge de progression, “tout le monde” possède en revanche “un mobile, voire plusieurs, aujourd’hui”, a souligné Sidy Diop.
“C’est à travers le mobile que le monde des télécoms africain trouve son véritable sens”, a-t-il ajouté. “Orange a ouvert en France une première banque en ligne 100% mobile en 2017. Pour une fois, l’Afrique est source d’inspiration car chez elle, cela existe depuis au moins cinq ans”.
“Il faudrait que l’internet se généralise, principalement en milieu rural”, a poursuivi M. Diop, pour qui il est important d’investir dans l’éducation car “l’illettrisme freine l’utilisation des nouvelles technologies”.
Les pays les plus avancés en matière de technologies sur le continent sont le Rwanda et le Ghana, tandis que le Niger ou le Burkina Faso figurent parmi les moins avancés.
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