Etats Unis d’Amérique-Afrique : Les Noirs américains et nous

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L’intérêt des Noirs d’Amérique pour leurs frères d’Afrique ne date pas d’aujourd’hui. De William Dubois au révérend Sullivan en passant par Ralph Bunch. Andrew Young. Carmichoël Stockeley, Jessie Jackson et j’en passe, les Afro-Américains ont tenté à travers les générations de renouer le contact et le dialogue avec l’Afrique. Ce n’est donc pas la volonté qui fait défaut. Mais, il faut avouer que jusqu’ici, les résultats ont été médiocres, sinon catastrophiques. Pourquoi ?

 

L’Afrique n’est pas Israël. Les Noirs ne sont pas des Juifs. Je m’explique. Le peuple juif a connu, depuis l’époque de Nabuchodonosor jusqu’à l’ère nazie, des sévices extrêmes (déportations massives, exterminations systématiques) qui l’ont dispersé aux quatre coins du monde. Mais, il avait emporté avec lui des valeurs essentielles qui lui ont permis, partout où il s’est retrouvé de se recomposer selon un schéma quasiment superposable à l’image de la patrie-mère : les traditions, la langue, l’écriture et (surtout) la religion.

Ce sont ces valeurs qui ont permis aux juifs (même de couleur noire comme les Falashas d’Ethiopie), de continuer à travers les siècles et l’espace à entretenir une mystique commune qui ne pouvait qu’aboutir au retour physique ou mental vers la “terre promise” : la patrie d’origine.

L’Afrique est multiple : ce n’est pas sans raison qu’Hervé Bourges à parlé des “50 Afriques” encore que ce chiffre ne me parait pas suffisant ! C’est cette multiplicité des langues, des religions, des coutumes, des biotopes, etc qui explique une grande partie l’absence d’une mystique commune africaine. C’est elle qui explique le naufrage culturel des Noirs américains et leur incapacité à se forger une continuité identitaire avec la mère patrie.

Il faut avouer que le rythme et le tam-tam sont un bien mince héritage quand on a perdu jusqu’à sa langue et son nom !

La couleur de la peau peut être un caractère anatomique commun, mais pas nécessairement un substratum culturel.

Les Falashas ont bien quitté leurs frères noirs d’Ethiopie pour rejoindre leurs frères blancs d’Israël. Les Sonrhaï de Tombouctou sont bien plus proches de l’Arabe marocain que du Xosa d’Azanie qui, en dépit de l’apartheid partage beaucoup de plus de choses avec l’Afrikaner.

L’éclatement interne de l’Afrique ne pouvait que favoriser le démembrement sociologique de sa diapora. C’est pourquoi, il existe aujourd’hui deux types d’Afro-Américain : ceux qui aiment ardemment et passionnément l’Afrique et ceux qui s’en fichent éperdument comme de leurs vieilles chaussures trouées. Il n’y en a pas un troisième.

Le premier groupe, les militants de la cause africaine, sont une toute petite minorité.

Ce sont les miraculés intellectuels de la traite des nègres et de trois siècles de déstructuration de la personnalité.

Le second groupe, c’est l’écrasante majorité des Afro-Américains. Ce sont les miraculés physiques de l’esclavage. Ils ne gardent come souvenir de l’Afrique que la couleur de la peau et n’ont comme perspective que de fondre dans le melting-pot de l’Américain dream, le fameux rêve américain. Parmi eux, des femmes et des hommes de génie.

Comme Michael Jackson qui s’était carrément blanchi le teint.

Comme Barbara Hendrick qui n’a jamais donné un concert en Afrique et qui pourtant patronne des téléthons de charité en Europe.

Comme Bill Cosby qui n’a jamais investi un sou en Afrique alors qu’il s’était donné les moyens de racheter une des plus grande chaine de télé des USA.

Comme Ron Brown, l’homme qui a propulsé Bill Clinton lui-même dans le rang des présidentiables du parti démocrate. Mais, ces hommes et ces femmes sont, je le répète, plus occupés à s’intégrer à l’Amérique que de secourir l’Afrique.

J’ajoute même qu’ils sont plus proches de l’Amérique blanche que de l’Amérique “noire” qui, après trois siècles de présence sur le nouveau continent continue à souffrir de graves inégalités sociales.

Finalement, le lobby noir américain, si tant est qu’il existe a beaucoup plus de tâches urgentes à exécuter là-bas à New York-Harlem qu’à Kinshasa.

Les Afro-Américains de bonne volonté comme Jesse Jackson et Sullivan peuvent toujours courir. Je ne pense pas qu’ils puissent mobiliser, la machine américaine pour tirer l’Afrique du bourbier. Quelques juteux contrats de part et d’autres de l’Atlantique, pas plus. Mais ce serait déjà heureux.

 

A. Traoré

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2 COMMENTAIRES

  1. L’afrique a un pouvoir tres grand mais les africains ne savent meme pas l’utiliser pour s’en sortir .
    Je pense a sa jeunesse et au nombre eleve .Lafrique devait tout faire pour occuper cette jeunesse .
    Au beau climat et au resources naturels de l’afrique .
    En ce qui concerne la situation des noirs en Amerique une chose est sure la vie s’il n’est pas facile comme on peut le reconnaitre mais l’accumulation des vices conduisent a la destruction de l’homme
    La drogue ,l’alcool, le tabat dans le milieu Noir americain leur donne moins de chance a competir .
    Ensuite le probleme des noirs americains est une manque de famille forte .Les femmes sont partantes de rester seule avec des enfants sous leurs bras et penser que le systeme mis en place leur favorisera.Mais hellas a long terme leurs enfants racontrent des difficultes d’education .Les noirs doivent se preter a une paternite volontaire au autre de leur groupe.

  2. Bonjour A. Traoré et autres lecteurs. Heureusement pour moi, il m’arrive de tomber dans la première catégorie. Je suis un américain ascendance africaine qui est pleinement conscient des crimes sociaux commis contre nos familles il y a longtemps pour argent inventé. Je suis ici en Amérique (Tampa, FL) recherche pour mes frères africains financer mon retour à la maison au Mali, Guinée, Ghana, Togo, Libéria, Mauritanie, Niger et autres titres sur la terre-mère.

    Je travaille toujours sur mon Français, Dioula, Bamanakan, arabe, et je veux en savoir plus. L’anglais est ma langue maternelle. Je vous écris pour demander pourquoi vous et autres nous frères et soeurs de ces riches noirs américains comme des gens qui vont sortir l’Afrique et les sortir quand la plupart de vos vies similaires de plomb riche. Si vous regardez attentivement mes maîtres, vous trouverez que la portée (mentale et physique) de l’enseignement de l’histoire des noirs dans l’Amérique blanche est proportionnelle à celle de la population noire dans l’Amérique blanche.

    Encore une fois, noirs américains représentent un peu moins de vingt pour cent d’une population principalement européenne. La plupart des Américains noirs qui deviennent riches sont donc plus que probable mal éduqué et sans lien avec l’Afrique et ses peuples. Même ceux qui est intelligents avec richesse vaque de la même manière. Et pour le très peu que faire, vous et nous n’entendez pas de voir leurs grandes œuvres en Afrique sur les réseaux peut-être européens et américains en particulier. Riches et pauvres. Noir et blanc.

    Ces divisions séculaires et les détournements de l’esprit et le lieu. M. Traore, Monsieur le Président, la réalité ici, c’est que la plupart d'entre nous est conditionnée à ne pas vouloir connaître notre passé et laisser seul retour à la vie réelle en Afrique. ils ne veulent pas nous tous de savoir et d’agir collectivement sur nos vérités ici en Amérique. Esclave des patrouilles sur jusqu'à aide COINTELPRO à arrêter que le destin historique du mouvement noir en Amérique. Black Panthers, SNCC et dois j’aller sur. De Marcus Garvey complètement nouveau à Nate Turner.

    La plupart des américains (noirs inclus) ne voulons pas une forte nationalisé noir mouvement politique séparatiste au mieux et un autre American Civil war au pire C’est vraiment simple et triste que la plupart resteront esclaves comme leurs prédécesseurs à bas salaires, peu de débouchés et de temps gaspillé et provenant d’un État intrinsèquement haineux et raciste. Mais Dieu le veut, je m’élèverai hors de cela et les autres qui veulent aussi avec moi. Sera vous et les vôtres aide les nôtres maintenant ? Je suis prêt pour cela. Kabako !

    Bryan Williamson

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