Un preneur d’otage, qui retenait encore une femme ce mardi 21 décembre dans le 12e arrondissement de Paris, a été interpellé.
PARIS – La deuxième femme encore en otage dans le XIIe arrondissement de Paris a été libérée ce mardi 21 décembre en début de matinée, a annoncé la préfecture de police.
“Le preneur d’otage a été interpellé”, a précisé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, ajoutant qu’il “n’y avait pas de blessé”. Il a remercié les agents de la préfecture et la Brigade de recherche et d’intervention (BRI). “La seconde victime est saine et sauve”, a ajouté le Premier adjoint à la maire de Paris Emmanuel Grégoire.
Le preneur d’otage a été interpellé. Il n’y a pas de blessé. Merci aux agents de la @prefpolice et notamment à la BRI. #aligre
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) December 21, 2021
Connu pour souffrir de troubles psychiatriques, le forcené, 56 ans, retenait depuis 15h30 lundi deux femmes: une mère, gérante du commerce, et sa fille. Il avait d’abord libéré indemne la mère, peu avant 22H00, après de longues négociations menées par la BRI.
Celles-ci se sont poursuivies toute la nuit dans cette quincaillerie de la rue d’Aligre, près de la Bastille, où s’était retranché le preneur d’otages, avant son interpellation peu après 8h et la libération de la seconde otage, sans faire de victime.
Le préfet de police Didier Lallement était arrivé sur place en fin de nuit.
“C’est toujours extrêmement difficile d’avoir affaire à un individu qui a un couteau, qui menace les personnes, mais il a fini par entendre raison”, a déclaré après l’intervention le préfet de police à la presse, accompagné de la procureure de Paris Laure Beccuau.
Le forcené, “manifestement déséquilibré” et avec qui il était “difficile de traiter”, a “accepté de sortir” au petit matin, a ajouté le préfet de police.
Otages “très choquées”
Une enquête a été ouverte notamment du chef de “séquestration avec pluralité de victimes”, mais “libération volontaire”, et a été confiée au 2e district de police juidicaire (DPJ).
“L’enquête va conduire à cerner le profil du mis en cause, qui en l’état de mes informations n’est pas quelqu’un qui a été un magistrat tunisien comme semble-t-il ce fut la rumeur un moment donné. C’est quelqu’un dont l’état psychologique paraît fragile, là aussi c’est sur ce point de son état de santé que porteront les investigations”, a expliqué de son côté la procureure de Paris.
La mère et la fille, séquestrées dans “un commerce familial”, sont “très choquées”, a ajouté Laure Beccuau, évoquant des “négociations délicates”.
Vu le profil psychiatrique du preneur d’otage, la piste terroriste avait rapidement été écartée par une source policière. Il était notamment connu des services de police pour avoir harcelé une médecin du quartier à son cabinet médical.
Il voulait “parler au ministre de la Justice”
Après s’être introduit dans la boutique, dont il avait fait baisser le rideau de fer, l’homme avait d’abord demandé à “parler au ministre de la Justice”, Eric Dupond-Moretti, selon la source policière.
“A la suite de la prise d’otage dans le XIIe arrondissement, le ministre a évidemment fait savoir aux négociateurs qu’il se tenait à leur disposition”, avait indiqué l’entourage du garde des Sceaux.
Le forcené s’est également entretenu, à sa demande, avec Sylvie Noachovitch, l’avocate de l’ancien jardinier Omar Raddad condamné en 1994 pour le meurtre d’une riche veuve, Ghislaine Marchal, à Mougins, dans les Alpes-Maritimes. La justice a ordonné jeudi dernier de relancer les investigations dans ce dossier, première étape avant la révision du procès.
Il voulait qu’elle le défende parce qu’il pense avoir été “empoisonné” par son médecin mais “en aucun cas pour parler d’Omar Raddad”, a confirmé l’avocate à l’AFP, précisant avoir eu affaire à quelqu’un “en grande souffrance, totalement désespéré, qui se sent très malade”.
Le périmètre de sécurité, qui a bloqué pendant toute la durée de la prise d’otage les différents accès à la rue d’Aligre, connue pour ses nombreux commerces de bouche et son marché, a été en grande partie levé peu après 9h et le quartier reprenait une vie normale.
SOURCE: https://www.huffingtonpost.fr/