Le fils Ben Laden veut “renverser” le régime d’Arabie saoudite

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Hamza Ben Laden, alors âgé de huit ans, récite un poème à la gloire de l'ancien chef des Talibans, le Mollah Omar, en 2001. © FP PHOTO / AL-JAZEERA
Hamza Ben Laden, alors âgé de huit ans, récite un poème à la gloire de l'ancien chef des Talibans, le Mollah Omar, en 2001. © FP PHOTO / AL-JAZEERA

Hamza, 23 ans, fils préféré de l’ancien chef d’Al-Qaïda, appelle dans une vidéo les Saoudiens à “libérer” le pays de l’influence des États-Unis.

Cinq ans après sa disparition, la voix d’un Ben Laden vient de nouveau hanter le Moyen-Orient. Dans un message audio diffusé mercredi par SITE, le centre américain de surveillance des sites djihadistes, Hamza Ben Laden, l’un des fils de l’ancien leader d’Al-Qaïda, a appelé les Saoudiens à « renverser » le régime al-Saoud d’Arabie saoudite, et à « libérer » le pays de l’influence des États-Unis. Pour ce faire, le jeune homme, âgé de 23 ans, a incité « ceux capables de combattre » à rejoindre Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), pour ainsi « gagner l’expérience nécessaire au combat ».

Parmi les neuf fils et six filles de l’ancien chef d’Al-Qaïda, Hamza était sans aucun doute l’enfant préféré. Le jeune homme avait écrit à son père pour l’assurer de sa volonté de rejoindre le djihad. Et Oussama Ben Laden voulait même faire de lui son héritier à la tête du groupe djihadiste, selon des documents déclassifiés saisis lors du raid final du commando américain mené sur sa maison d’Abbottabad, dans le nord du Pakistan. D’après les experts, la voix de Hamza Ben Laden serait aujourd’hui plus écoutée au sein d’Al-Qaïda que celle d’Ayman al-Zawahiri, le chef de l’organisation en personne !

Branche la plus dangereuse d’Al-Qaïda

Née de la fusion en 2009 des branches saoudienne et yéménite de la nébuleuse djihadiste, Al-Qaïda dans la péninsule arabique est considérée par les États-Unis comme la branche la plus dangereuse d’Al-Qaïda au monde. Basée au Yémen, l’organisation a profité de l’affaiblissement du pouvoir central, après le « Printemps yéménite » de 2011, pour asseoir son emprise dans le sud et le sud-est du pays. Et l’intervention militaire au Yémen de l’Arabie saoudite depuis mars 2015 n’a fait que renforcer les djihadistes, d’Al-Qaïda comme de l’organisation État islamique.

Pourtant, les deux organisations menacent aujourd’hui directement la pétromonarchie saoudienne. Al-Qaïda y a mené des vagues d’attentats de 2003 à 2006, et Daech frappe le royaume, qu’il considère comme « usurpateur » des lieux saints, depuis novembre 2014. Pourtant, le royaume al-Saoud a par le passé directement financé le djihad dans les années 1980, en Afghanistan. Avec l’assentiment de la CIA, elle a armé les moudjahidine islamistes contre l’occupant soviétique.

« Organisateur » du djihad en Afghanistan, Oussama Ben Laden a participé à la création d’Al-Qaïda (« La Base ») en 1987, avant de se retourner contre ses sponsors saoudien et américain, notamment parce que l’Arabie saoudite a ouvert ses bases aux troupes américaines lors de la première guerre du Golfe de 1990. Après avoir émis des fatwas (décrets religieux) contre la monarchie al-Saoud et les Américains, Ben Laden a été déchu en 1994 par Riyad de sa nationalité saoudienne.

 PAR

Publié le 18/08/2016 à 12:40

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