Face à face, Gbagbo – ADO : Inédit ! L’Afrique fière de l’Eburnie !

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Les Ivoiriens auront donc voté ce dimanche 28. Une date historique ! E n attendant le verdict des urnes, le président Koudou Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara se sont affrontés pendant deux heures d’horloge. Des échanges francs, édifiants, parfois empreints de cordialité ; des échanges  sans grand dommage. Plus de peur que de mal donc. Un signe annonciateur de l’atmosphère apaisée du scrutin et surtout de… l’après scrutin? En tout cas, c’est pratiquement toute l’Afrique de l’Ouest qui retient son souffle.           

A soixante douze heures du scrutin qui les mettait face à face, Laurent Koudou Gbagbo et Alassane Ouattara ont eu droit à la petite finale. Celle qui leur donnait le droit d’expliquer aux Ivoiriens, leurs électeurs, ce qu’ils prévoient pour eux  en cas de victoire. Le journaliste Brou Aka Pascal a eu la redoutable tâche d’assurer la police des débats. Deux heures 15 mn d’horloge ! C’était jeudi 25 novembre 2010. Un deuxième historique dans les annales du pluralisme politique africain. Le premier ayant opposé ici à Bamako en 1992, Alpha O. Konaré et feu Tiéoulé Mamadou Konaté. Mais l’histoire aura l’obligation de retenir le formidable coup réussi par les enfants du président Félix Houphouët Boigny même si, tout au long des semaines qui ont précédé le scrutin d’hier dimanche, la peur a envahi les ventres. Dieu merci ! Tout s’est passé sans heurt majeur. C’est vrai que les deux hommes  n’éprouvent aucune fraternité l’un pour l’autre.

 

Le face à face qui était attendu a un peu mal commencé. Le tirage au sort par rapport à la position des candidats face au journaliste Brou Aka Pascal sur le plateau,  la prise de parole en premier lieu et la conclusion des débats ont posé problème.  A en croire le président du CNCA(le conseil national de la communication et de l’audio –visuel), tout le monde était d’accord avant le tirage au sort. Mais voyant la tournure du tirage en faveur de Gbagbo, le camp Ouattara, à travers son représentant Ali Coulibaly, a trouvé le moyen d’accuser le CNCA, arguant que le tirage était suspect et qu’il fallait organiser un autre tirage au sort par rapport à la conclusion des débats qui revenait à Gbagbo. Gbagbo à la droite du journaliste, Gbagbo prenant la parole à la fin des débats: une faveur, un clin d’œil selon les représentants de Ouattara. 

Le CNCA a fini par avoir raison parce que ce débat était son initiative à lui et en conséquence, le camp Ouattara y était obligé. Ou il acceptait ou il n’y aurait pas de débat. La sagesse  a prévalu et Brou Aka Pascal a eu pour lui le plaisir et l’insigne honneur d’interroger ces deux très hautes personnalités.

Les deux candidats ont répondu et le studio Marie Thérèse de la RTI a brillé de mille feux. Costumes cravates impeccables,  chemises blanches, cravate bleue pour Gbagbo et rouge pour Ouattara. C’est donc à 21 h 01 que le face à face commença. La première question a concerné les motivations de la candidature des deux finalistes. Un débat civilisé ! Même si en certains endroits, des piques sont apparues. Normale, lorsqu’on connaît la nature de ce genre de débat.  C’est ainsi qu’on a vu Gbagbo accuser Ouattara d’être à l’origine du coup d’Etat de 99 et Ouattara rétorquera en estimant que Gbagbo n’a pas été élu et qu’il s’était plutôt tout juste proclamé. Ce qui n’est pas l’avis de l’adversaire de la soirée.  Sur les questions de réformes institutionnelles, de la défense nationale et de la sécurité, les deux candidats se rejoignaient en bien des points. L’événementiel dans le face à face est sans doute le décret que le président sortant a annoncé pour hier dimanche. En effet selon Laurent Gbagbo, un couvre feu était nécessaire dans la situation actuelle, qu’il fallait faciliter le travail aux forces de maintien de l’ordre et ceci dimanche à partir de 22h00. Ouattara n’y a vu aucun inconvénient même s’il a reproché tout au plus au président-candidat de ne l’avoir même pas informé par un seul coup de fil quand bien même ils entretiennent d’excellents rapports.

23h 20, fin du face- face ! ADO et Gbagbo saluent le courage et la patience du peuple ivoirien, dans un ton courtois très déconcertant. La Côte d’Ivoire est sortie victorieuse de son test démocratique, grandeur nature. On peut sans aucun risque de se tromper affirmer que, les Ivoiriens ont mis toutes les chances de leur côté pour une élection apaisée, crédible et transparente. Les deux candidats, à savoir ADO et Koudou Laurent ont agréablement surpris par la grande courtoisie dont ils ont fait montre tout au long du débat, avec parfois des accents très familiers. Qui l’aurait cru ? Espérons que les militants du candidat battu sauront raison garder et que ceux du vainqueur auront le triomphe modeste.

 

Bargondaga Samassekou

 

 

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