Exclusif – Présidence Commission africaine: Toute la vérité sur l’échec cuisant des adversaires du Tchadien, Moussa Faki Mahamat ?

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Depuis 2008, à la tête de la diplomatie tchadienne, Moussa Faki Mahamat a aussi été Premier ministre (de 2003 à 2005).
Depuis 2008, à la tête de la diplomatie tchadienne, Moussa Faki Mahamat a aussi été Premier ministre (de 2003 à 2005).

Après plusieurs mois de campagne intense, les candidats au prestigieux poste de Président de la commission africaine, ont récolté les dividendes de leurs forces et faiblesses, de leurs lobbyings et l’état de santé de la diplomatie de leurs états respectifs. Entre retard de casting à l’allumage, stratégie à l’opérette, lobbying lézardé, figuration à l’aveuglette, manœuvres à fond, Confidentiel Afrique vous livre les détails des secrets insoupçonnés de l’élection du 30 janvier 2017 bien préparée et gagnée d’avance par NDjaména. Exclusif

Les nuits ont été longues et laborieuses pour les cinq candidats en lice pour s’adjuger le fauteuil de Président de la commission de l’Union africaine en remplacement de la sud-africaine, Dlamina – Zuma . Ils ont respectivement récolté que les dividendes de leurs stratégies mises en branle, du volume de leur stature personnelle et du degré d’efficacité de leurs diplomaties. Confidentiel Afrique qui avait misé dês le départ sur la candidature tchadienne pour plusieurs raisons dictées entre autres, par les enjeux de la géopolitique du moment , ne s’est pas trompé. Le temps nous a donné raison. Dans différentes publications, nous avons écrit sans ambages et sans gants et répété avec force que le Tchad avait pris une longueur d’avance sur les pays candidats au poste de Président de la Commission de l’Union africaine. Aucun fétichisme diplomatique de notre part. Curieusement beaucoup ont essayé de nous faire porter les estampes.  Le temps nous a donné raison après le verdict des joutes dans l’antre du New Center de Conférence d’Addis Abeba. Cette raison n’était que le fruit d’un sens de lucidé et d’analyse sérieuse des rapports de force du moment entre les principales régions du continent. A l’évidence, Confidentiel Afrique surfait sur 3 indicateurs à forte puissance, prédisant la victoire nette et claire du candidat Moussa Faki Mahamat. A savoir, le leadership régional incontestable du Président Idriss Deby Itno, la grande stature diplomatique et le pedigree de Moussa Faki Mahamat qui lui donnent de bonnes béquilles en prime et surtout l’élément déterminant qu’est la géopolitique du moment où la thématique sécurité et paix joue en faveur du Tchad pour sa présence active dans les territoires en feu. C’était aussi le prix de son engagement constant aux côtés des états amis pris dans l’étau des bandes terroristes. Le Tchad est en quelque sorte, le cheval de Troie de l’armée régalienne du Sahel contre les groupes djihadistes. Le sang versé dans les champs de bataille aux coups des canons est plus sacré. Toutefois, les calculettes dans un sac de traquenard pour certains des candidats et principe de bons sens et de lucidité diplomatique pour d’autres, le verdict fut sans appel le 30 janvier dernier. Les candidats Agapito, Abdoulaye Bathily et la Botswanaise sont passés à l’échafaud – alors que la Kényane Dr Amina Mohamed s’est brillamment comportée et le Tchadien Moussa Faki Mahamat lui s’est affirmé avec éclats- confirmant les fiches diplomatiques sérieuses des chancelleries et officines annexes. Voici en dessous un fourre tout de matériaux irréfutables concoctés par Confidentiel Afrique et qui retracent la longue marche de la machine diplomatique des uns et des autres.

Moussa Faki Mahamat marche sur le parvis du New Center Conférence d’Addis Abeba

Gaffes à répétions des autorités sénégalaises

Le gouvernement sénégalais en donnant son quitus à ses plénipotentiaires pour plaider la candidature de Abdoulaye Bathily auprès de bon nombre palais africains, n’avait pas pris le soin d’étudier les terrains diplomatiques afin d’éviter des erreurs de stratégie. A l’évidence, si le Maroc qui sponsorisait le candidat du Senghor et le Sénégal ont poussé la roue pour bien mettre en selle la candidature de leur jocker, il n’en demeure pas moins que les dividendes de cette opération de charme s’est lézardée du fait de certaines postures peu recommandables des émissaires du palais de Dakar. Le Ministre de l’hydraulique, Faye Mansour et Abdoulatif Coulibaly, Secrétaire général du gouvernement étaient de véritables novices dans cette opération. Ils étaient plus enclin à porter des messages au nom du Président Macky Sall que de faire du lobbying. Aussi bien à Lusaka, à Kigali, en RDC et dans plusieurs capitales ouest- africaines, ils n’ont pas été offensifs là où ils étaient attendus. En somme, c’est toute la difficulté de la diplomatie sénégalaise qui a manqué de finesse, de tact et de sérénité. Selon des informations qui nous sont parvenues, aucun engagement ferme de la part de ces palais visités n’a été donné aux émissaires sénégalais. La naïveté de la diplomatie dakaroise les a poussés à vite s’exclamer par çi par là que tel pays ou autre – a donné son soutien à la candidature de Bathily. Ici aussi Dakar a fait les frais de son amateurisme et de l’avalanche d’amalgames incongrus.

La bourde de Macky Sall

 

Sa position vis à vis du dossier gambien en s’érigeant en donneur de leçons aux autres pays du continent n’a pas été bien appréciée. En guise d’illustration, à deux jours du vote à Addis Abeba, son discours  discours sur la démocratie et l’affaire Yaya Jammeh ont provoqué un malaise et bizuté le peu d’estime que certains pays avaient pour le candidat BATHILY.  A cela s’ajoutent les fantasmes du candidat sénégalais qui a essayé de tromper son monde en s’offrant une quarantaine de pays souteneurs pour succéder à la sud -africaine, Dlamina Zuma. De par quelle alchimie BATHILY tirait il cette légitimité et cette prétention démesurée ? Cette assurance mal placée a plus agacé bon nombre de palais, nous confie un diplomate très introduit dans les chaumières présidentielles africaines.

La Réunion de clarification des chefs d’état  de la Cedeao qui a électrocuté Dakar

Dans l’antre du New Center Conférence d’Addis Abeba, le huit clos décisif des présidents issus de la zone Cedeao, tenu la veille du vote, a précipité la défaite du candidat sénégalais. Tout s’est joué dans les mots, pour parler diplomatiquement correct. C’est le Président Issoufou Mahamadou qui a délivré la sentence, blanc dans les yeux de Macky Sall. Extraits : < < Nous avions toujours dit et répété que le Niger et ses alliés du G5 ne peuvent en aucune façon voter pour le Sénégal. Nous sommes clairs et précis >> . Le visage émacié, le chef de l’état Macky Sall n’a fait que constater les dégâts. Face à l’aveu ferme de Niamey, Dakar savait à ce moment que la Cedeao volait en éclats, afflaiblissant les chances de BATHILY pour ce qui est du report des voix de la zone Cedeao. Idem pour l’émissaire du Mali, le Premier ministre Modibo KEITA, lequel a transmis au Président Sall la position de Bamako. Extraits : Le Tchad a versé du sang pour la sauvegarde de notre intégrité territoriale. Ne pas voter pour son candidat est une trahison. On a vu l’homme fort de Nouakchott, l’infatigable Mohamed Ould Abdel Aziz très intime et très à l’aise avec le chef de l’état nigérien, Issoufou Mahamadou durant tout ce sommet. Que mijotaient ils ?. S’en mêlent Patrice Talon, Marc Kaboré et le vice Président du Nigeria, qui représentait Buhari Muhamadou, reclus à Londres. Ces illustres chefs d’état ont pris position en faveur du Président Deby Itno dans cette course à la présidence de la Commission de l’Union africaine. Depuis l’entame de la campagne, le candidat BATHILY n’était guère soutenu par Ouagadougou, Niamey, Accra, Cotonou, Bamako et Lomé. Quid de la Côte d’Ivoire ? Seul Abidjan a dû résister aux sirènes du Tchad pour ne pas gêner Macky Sall soutenu à fond par l’unique et sur pays, le Libéria de Elen Sirleaf. Au cours de la conférence de presse du ministre sénégalais des Affaires Étrangères, Mankeur Ndiaye, affirmait qu’un seul pays de la Cedeao s’est rétracté pour soutenir le candidat du Sénégal. Confidentiel Afrique peut révéler avec assurance qu’il s’agit bel et bien du Niger qui a ouvert les hostilités en faisant comprendre à Dakar le respect à la parole donnée. A l’opposé d’un discours clair- obscur du ministre Mankeur Ndiaye, la diplomatie nigérienne n’a pas pris de gants pour réaffirmer sa position. Alors que le Ghana a réussi son deal en douceur avec le Tchad en votant pour Moussa Faki avec en contrepartie lui filer un poste de Vice- Président de la Commission de l’Union africaine. Accra a bien assimilé la leçon au moment oû Dakar dormait sur ses lauriers.

 

Le Roi Mohamed VI pousse à bout l’Afrique centrale et australe à voter pour le Tchad contre BATHILY

C’est certainement la goutte de trop qui a siphonné la splendeur de la candidature sénégalaise. Beaucoup murmuraient que le Maroc voulait imposer à tout prix le candidat BATHILY lequel devrait lui ouvrir les portes du retour au sein de l’organisation panafricaine. La préférence marocaine a agacé beaucoup de pays de la region centrale et australe qui y voyaient une sorte d’hégémonisme diplomatique mal policé et non raffiné.

L’Afrique du Nord , maillon faible des autres candidats

Moussa Faki Mahamat était pratiquement le seul à sillonner les pays du Maghreb. Il les a parcouru et visités en une semaine. Il est le seul candidat à avoir serré la main au Raïs d’Egypte, Al- Sissi. Les palais d’Alger et de Tunis lui ont déroulé le tapis rouge. Tripoli en a fait son cheval de Troie. Cette onction de ces pays était un signal fort.

Les géants insulaires négligés mais adulés par NDjaména

Alors que les 4 autres candidats en lice avaient relégué au second plan cette zone, les équipes du Tchadien, Moussa Faki Mahamat elles y ont fait un tour. Ce déplacement vers cette région a permis d’emblée de lubrifier la machine de l’offensive diplomatique tchadienne. Seychelles, Ile Maurice et Madagascar ont carburé ennemis faveur du Tchad. Des voix très importantes dans la balance électorale.

La visite nocturne de Deby qui change tout

Profitant de son séjour dans la capitale éthiopienne, le Président Idriss DEBY Itno ne s’est pas reposé. Il s’est rendu chez Alpha Condé, puis chez l’homme fort de Kigali, Paul Kagamé pour les derniers réglages du sommet. Les trois ont accéléré les choses et bouleversaient la donne. Le Président namibien y a mis aussi une couche supplémentaire pour renforcer les chances de Moussa Faki Mahamat.

L’ Afrique du Sud lâche la Botswanaise et joue la carte Faki Mahamat pour donner un visage neuf à l’organisation panafricaine.

Toutefois, l’Afrique du Sud, véritable tête de pont de la région SADEC , a décidé de voter utile, au delà des considérations géographiques ou d’affinités culturelles. C’est justement une grande leçon pour les pays du continent à intégrer ce paramètre aux prochaines joutes de l’auguste organisation. La position de Jacob Zuma dénote de sa stature et de son ascendance diplomatiques aussi bien sur ses voisins que ses autres pairs africains. Une leçon d’humilité. A tout point de vue.

Burundi : La grosse interrogation ?

Jusqu’aux dernières nouvelles avant le Jour du vote, la voix du Burundi n’était pas certaine acquise à la Botswanaise et à la Kényane. Que s’est il passé. Aucune confirmation aussi que son vote est allé dans l’escarcelle tchadienne. Beaucoup d’officines s’interrogent encore.

Dr Amina Mohamet du Kenya diluée par l’hypertrophie d’une présence de son pays au sein de la Présidence de la Commission au poste de Vice Présidence. S’il est vrai qu’elle était parmi les deux favoris de cette compétition, cette vice Présidence a beaucoup érodé ses chances de s’adjuger le trône face au Tchadien. Ce qui explique d’ailleurs le report massif automatique des pays de l’Est et centrale en faveur de Moussa Faki.

Agapito, le figurant et mascotte du Maroc pour affaiblir le Tchad

En dépit des intenses manœuvres pour sortir de la course et trouver un gentlemen agreement avec NDjaména pour sauver les meubles et l’honneur diplomatique de Malabo,  le candidat Agapito a joué à fond sa candidature. Beaucoup ergotaient qu’il se savait bizuté déjà, mais peut être qu’il était une mascotte du Maroc dans ses habits de grand figurant afin d’affaiblir le candidat du Tchad. L’humiliation fut d’une ténacité et tonalité à la hauteur de l’entêtement de sa candidature.

  Une chronique de Ismael AIDARA,  Envoyé spécial à Addis Abéba

Confidentiel Afrique

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1 commentaire

  1. on verra la suite apres.nos osons esperer que son election sera benefique pour toute l afrique et que viviement l afrique taise ses inteminables querelles

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