Dans l’une de nos précédentes éditions, nous annoncions que le capitaine Moussa Dadis Camara, président de la Transition guinéenne, souhaitait quitter sa résidence somptueuse de Ouaga 2000, au Burkina Faso, pour s’installer au Mali, histoire peut-être de se rapprocher de sa Guinée natale et de mieux suivre les évènements qui s’y déroulent.
Nous écrivions également que les autorités maliennes avaient jeté leur dévolu sur Sélingué, paisible localité située à quelque 150 km de Bamako, au bord du Sankarani, un affluent du fleuve Niger, où l’ancien président Moussa Traoré et son épouse Mariam, condamnés tous deux à la peine de mort, ont été un certain temps détenus dans l’une des coquettes villas qui y sont aménagés. La recherche d’un lieu de résidence pour l’ex-putschiste qui voulait s’éterniser au pouvoir et qui en sera écarté – pour de bon on l’espère – par une tentative d’assassinat perpétré par le chef de sa garde présidentielle, le Commandant Toumba Diakité, sera le principal motif de la visite de cinq jours qu’a effectuée récemment dans notre pays le Général Sékouba Konaté, bras droit de Dadis, qui conduit le processus électoral en cours. Finalement c’est à Sébénicoro, quartier situé au sud de Bamako, en Commune IV, sur la route de Guinée (est-ce un hasard ?) que le président du Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD) a trouvé un logement à son goût.
Il s’agit d’une villa spacieuse et de haut standing, bâtie dans le domaine ayant appartenu à Feu Amadou Hampaté Ba, écrivain, conteur, philosophe et traditionniste bien connu, lequel est situé à quelque deux cents mètres de celui d’une autre célébrité, Ibrahim Boubacar Kéïta, ex-Premier ministre et ex-Président de l’Assemblée Nationale du Mali. L’endroit est calme, planté de manguiers géants et surtout à proximité du fleuve où Dadis, pour peu qu’il en sente le besoin, peut aller respirer l’air frais ou se livrer à une promenade solitaire le long de la berge. Il est sécurisé aussi. L’illustre hôte du Mali ne partage son nouvel espace de vie qu’avec la famille Hampaté Ba, peu nombreuse et vivant dans une discrétion toute bourgeoise.
Sa présence en ce lieu serait passée inaperçue si des bérets rouges n’avaient pris possession de l’immense portail du domaine et si la tente, qui leur sert d’abri à certains moments, plantée à l’entame de la cour, n’était visible de la route toute proche.
Seydou DIARRA