Les câbles d’Atel- Mali disjonctent à fracas. L’opérateur de téléphonie, Alpha Télécoms, adjudicataire de la troisième licence de téléphonie de l’homme d’affaires burkinabé, Appolinaire Compaoré est toujours sans signal. Après le pool des bailleurs qui ont cassé leur tirelire pour faire démarrer ce projet et lassés de voir le bout du tunnel, Atel- Mali est sous les ponts. Son directeur général, le franco- tunisien, Moncef Mettiji vient de jeter l’éponge. Raison: divergences de stratégie et de vision avec le patron de la holding. Confidentiel Afrique qui s’est procuré un document interne revient sur les tumultes qui enveloppent cet opérateur de téléphonie devenu un pylône à haute tension. Exclusif
Décidément, les déboires continuent de s’accumuler pour l’homme d’affaires burkinabé, Appolinaire Compaoré, patron de la holding Planor Afrique. Pris dans l’étau judiciaire, suite à son contentieux avec son ex – associé, l’entrepreneur malien, Cesse Komé et la boule de colère des financiers de son projet de téléphonie au Mali et des autorités de Bamako, le veinard Appolinaire Compaoré prend un coup KO d’un de ses illustres employés, en la personne du Directeur général d’Atel-Mali, le franco-tunisien, Moncef Mettiji. Selon des informations exclusives parvenues à Confidentiel Afrique, ce lundi 3 septembre 2016, Moncef Mettiji vient de rendre sa démission après seulement quelques mois à la tête de la société de téléphonie, Atel-Mali, adjudicataire de la troisième licence. Mais elle peine à donner son signal. Pour confirmer l’information, Confidentiel Afrique a pu se procurer un document interne dans lequel le désormais ex DG écrit en justifiant son départ de la compagnie :
« Je voudrais prendre cette opportunité pour vous remercier de la collaboration que nous avons développée durant ces nombreux mois afin d’étudier un financement pour le CAPEX et de pouvoir lancer notre réseau ATEL-Mali . Mais c’est avec regret aujourd’hui que je dois vous annoncer ma démission de mon poste de Directeur Général d’ATEL-Mali. >>
Les nuits ont été longues et difficiles pour le franco-tunisien, Moncef Mettiji, qui, au gré des vagues agitées et sans eau dans les veines, a osé sauter le pylône. Extraits de son courriel adressé aux partenaires engagés dans la mobilisation des fonds pour l’établissement d’Atel- Mali.
« Cela a été une décision difficile à prendre mais les divergences de stratégie et de visions pour l’établissement d’ATEL-Mali, le déploiement du réseau et le lancement des services commerciaux de télécommunications au Mali (entre Mr. Apollinaire Compaore et moi) étaient beaucoup trop larges. J avais dans un premier temps présenté ma démission en Avril dernier à Mr. Compaore, mais suite à ses demandes expresses j’avais décidé de différer mon départ. Devant le constat de nos divergences persistantes, qu’il ne m’est plus permis de subir, j’ai déposé ma démission avec effet immédiat cette semaine. >> En vérité, de plus en plus, on découvre dans cette affaire d’Atel-Mali, des faits récurrents de conflits d’intérêts et de manœuvres insoupçonnées en haut lieu comme à l’interne, qui précipitent la métastase de l’opérateur de téléphonie, dont le lancement officiel a connu plusieurs reports. Que peut bien cacher Appolinaire Compaoré ? Le gouvernement malien est plus qu’interpellé à prendre ses responsabilités devant ce dossier qui agace et indispose. De trop !
Par ISMAEL AIDARA
Confidentiel Afrique