Europe, Iran, Russie et … Trump à la Maison blanche : Une autre guerre froide ou une troisième guerre mondiale

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Face au revirement des États-Unis dans le dossier ukrainien et la posture toujours militaire de la Russie, l’Europe ne voit d’autres options que de se réarmer afin de faire face au péril meurtrier qui viendrait de l’Est. L’allié d’hier n’en est plus un, et il faudrait désormais compter sur ses propres capacités, et ce de manière exclusive. Un peu plus bas, au Moyen et Proche-Orient, de nombreux rapports et articles de presse affirment que l’Iran, ennemi affirmé d’Israël, n’a jamais été aussi proche de posséder l’arme nucléaire. Avec l’installation de Trump à la Maison Blanche, il semblerait que les velléités militaires des uns et des autres se soient éveillés. Et les pourparlers de paix annoncés, çà et là, buteront tôt ou tard, sur un certain entêtement des USA.

Qu’il est inconfortable d’être à la tête d’un pays qui, au vu de la guerre qui lui ai imposée, n’ayant pas les moyens d’y faire face, devient de facto, un instrument sur l’échiquier international ! Le président ukrainien aura sûrement vécu en l’espace d’une journée, le principe de la raison du plus fort. En somme, il lui a été intimé, « soit vous signez, soit vous dégagez». Et malheureusement pour lui, sa posture ne lui permet pas de marge de manœuvre en l’état. Trump et son vice-président l’ont  pris en tenailles dans le bureau ovale au point que l’on aurait cru qu’ils ne s’adressaient pas à un chef d’État. La dizaine de minutes qu’aura duré le court extrait tristement célèbre réunissant le président ukrainien Volodymyr Zelensky avec le président américain Donald Trump et son vice-président D.J a fait les choux gras de la presse internationale. Pour le nouveau locataire de la Maison Blanche, le président ukrainien pourrait être le déclencheur   d’une troisième guerre mondiale.

De leurs côtés, constatant que leur allié de tous les temps   ne compte plus s’investir dans le dossier ukrainien sur les plans militaire et financier, les européens se fédèrent. On pourrait voir naitre une force militaire européenne avec son propre  parapluie nucléaire  portée par les puissances du continent que sont la Grande Bretagne, la France et l’Allemagne entre autres. Le Canada, très en froid avec l’Administration Trump est aussi présent sur le plan diplomatique. S’agit-il alors d’une escalade militaire, et si oui, jusqu’où s’arrêtera-t-elle ? Les inquiétudes sont légitimes, d’autant que l’ONU, très dépendante des USA, est très affaiblie par les nombreux conflits que le Conseil de Sécurité n’arrive pas à résoudre.

Pour rappel, Trump a promis lors de sa campagne présidentielle qu’il mettrait fin à la guerre russo-ukrainienne dès le « Day one ». Pour cela, tout comme pour le dossier de Gaza, lui et son équipe auraient préparé un plan. Et on  remarque que l’argent est toujours au centre des discussions. Sauf que les résolutions de conflit que son Administration propose ressemble plus à un alignement sur les intérêts du plus fort au détriment du faible. Dans le dossier russo-ukrainien, si le plan américain venait à se concrétiser, les russes en sortiraient grand vainqueur. Les territoires sous occupation et annexés par la Russie ne seraient pas rendus. Et Poutine se sera fait une virginité juridique. Le mandat d’arrêt international lancé à son égard, s’il était extrêmement difficile de mettre en œuvre, sera devenu totalement caduc et même ridicule. Puisque de fait, même les européens qui pour beaucoup sont États parties au Statut de Rome, ne pourraient plus aller dans le sens de la CPI, paix et sécurité oblige.

Souverainisme et national-populisme, fonds de commerce politique efficace mais épuisable

Avec l’élection d’un souverainiste affirmé à la Maison Blanche doublé d’un populiste décomplexé, le monde  va changer, et ce de manière plus ou moins durable. Au demeurant la question serait la suivante : verra-t-on de plus en plus de dirigeants occidentaux adeptes  d’une telle idéologie être élus à la magistrature suprême ? D’autant plus que dans  différentes parties du globe, le national-populisme est devenu  un fonds de commerce sur lequel nombres de politiques n’hésitent pas à surfer. Sauf que, ces derniers auront beau occulter les  sujets réels et brûlants de leurs pays, ils reviendront toujours sur la table.

La sortie des Etats Unis  de l’Accord sur le nucléaire iranien en 2018 et sa mise en veilleuse aura donné une occasion aux scientifiques iraniens pour enrichir leur uranium jusqu’à un taux qui frôlerait désormais l’arme nucléaire. Dans le dossier ukrainien, il n’est pas exclu la naissance d’une autre feuille de route différente de celle de Trump, concoctée par les européens afin de mettre fin à la guerre. Et dans le dossier de Gaza, les pays arabes rejetant en bloc la proposition américaine, ont élaboré  une contre-proposition qui semble avoir   l’assentiment des Européens. Des équations à plusieurs inconnues donc. Bien malin qui pourra prédire l’issue de tous ces processus en gestation.

Ahmed M. Thiam

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