Aux États-Unis, le second tour des élections sénatoriales en Géorgie doit attribuer, mardi, deux sièges cruciaux. L’issue du scrutin pourrait faire basculer le contrôle du Sénat dans les mains des démocrates. Raphael Warnock, l’un des candidats du parti de Joe Biden, attire tous les regards. Ce pasteur pourrait devenir le premier sénateur noir de cet État réputé conservateur. Portrait.
La Géorgie est au cœur de toutes les attentions politiques cette semaine aux États-Unis. Le président sortant Donald Trump et le président élu Joe Biden convergent tous les deux, lundi 4 janvier, dans cet État pour soutenir leurs candidats à la veille d’une double élection sénatoriale décisive.
Deux mois après le scrutin présidentiel, deux sénateurs républicains sortants, David Perdue et Kelly Loeffler, doivent passer par un second tour face à leurs adversaires démocrates respectifs, Jon Ossoff et Raphael Warnock.
Avec 50 sièges contre 48 pour les démocrates et indépendants, le Parti républicain n’a besoin que d’un seul succès dans ces deux scrutins pour conserver sa majorité au Sénat. Il pourrait dès lors faire obstacle aux objectifs législatifs ambitieux du futur 46e président des États-Unis en matière de lutte contre la pandémie de coronavirus, de climat ou d’économie.
Mais si les démocrates prennent ces deux sièges, les deux camps seront à égalité parfaite et la future vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, détiendra la voix prédominante en vertu de son statut de présidente du Sénat. Joe Biden et son administration disposeraient ainsi de la majorité tant au Sénat qu’à la Chambre des représentants.
“Géorgie, mets tes chaussures et tiens-toi prête !”
Raphael Warnock, qui affronte la républicaine Kelly Loeffler, a dès lundi appelé les électeurs à se déplacer pour l’ouverture du vote par anticipation. “Géorgie, mets tes chaussures et tiens-toi prête !”, a-t-il lancé sur Twitter.
Particulièrement charismatique, ce pasteur noir âgé de 51 ans attire tous les regards, bien plus que l’autre candidat démocrate, Jon Ossoff. Raphael Warnock dit lui-même qu’il est le disciple en chair et en os de Martin Luther King. Il officie d’ailleurs à Atlanta dans le temple baptiste Ebenezer, l’église où le défenseur des droit civiques fut baptisé et dont il fut le pasteur jusqu’à son assassinat en 1968.
Aujourd’hui aux portes du Sénat, ce révérend vient d’un milieu modeste. Onzième d’une famille de 12 enfants, il grandit dans un logement social à Savannah, une grande ville côtière de l’est de la Géorgie. Ses parents, tous deux pasteurs, lui inculquent la foi et le goût de l’effort. Comme le raconte le New York Times, c’est son père qui le lève tôt le matin pour l’inciter à s’habiller, mettre ses chaussures et “se tenir prêt”, quel que soit le programme de la journée.
À 11 ans, le jeune garçon donne son premier sermon. Très tôt, il trouve sa voie et se tourne vers la religion. On le surnomme déjà “The Rev”. Il suit les pas de Martin Luther King en intégrant le Morehouse College, une université d’Atlanta créée afin d’offrir une éducation supérieure aux Afro-Américains.
Après avoir décroché plusieurs diplômes dont un doctorat en philosophie, il déménage dans les années 1990 à New York, où il devient pasteur à l’église baptiste abyssinienne de Harlem. Il n’hésite pas à prendre la parole et à s’opposer publiquement au maire de l’époque, Rudolph Giuliani, qu’il accuse de ne pas se préoccuper des plus démunis.
Des positions progressistes
Tout au long de son parcours, il se fait connaître en affichant des positions progressistes. Il incite les gens à se faire tester pour le VIH, soutient l’avortement et le mariage gay. Il s’oppose aussi à la peine de mort et dénonce la surpopulation carcérale. Il connaît personnellement la justice américaine et ses contradictions. L’histoire de son frère Keith, qui a passé vingt-deux ans en détention, pour un délit non violent lié à une affaire de drogue, l’a profondément marqué. Raphael Warnock a lui-même déjà été arrêté, notamment pour avoir manifesté en faveur du programme Medicaid.
Devenu une personnalité qui compte, il rejoint en 2005, en tant que pasteur, l’église baptiste Ebenezer, l’ancienne congrégation de Martin Luther King. Il continue d’y faire entendre sa voix. “Après que Trayvon Martin, un adolescent noir vêtu d’un sweat à capuche, s’est fait mortellement tirer dessus près de chez lui en Floride, M. Warnock est arrivé en haut de sa chaire vêtu de la même tenue”, décrit notamment le New York Times.
Une campagne semée de coups bas
Dix ans plus tard, en 2015, il envisage pendant un temps de se présenter au Sénat. Pour lui, l’église doit aussi s’engager, à l’image de son modèle, Martin Luther King. “La politique est un outil pour effectuer les changements que je veux voir dans le monde”, avait-il déclaré à l’Atlanta Journal-Constitution. Mais ce n’est qu’en janvier 2019 qu’il décide finalement de faire le grand saut.
La campagne qui démarre est semée de coups bas. Son adversaire, la sénatrice sortante Kelly Loeffler, une fervente supportrice de Donald Trump, aime le qualifier de “dangereux radical” et de “socialiste”. Comme l’explique le Washington Post, elle raconte à ses électeurs lors de ses meetings que “Raphael Warnock a célébré Castro dans son église”, en faisant référence à une visite du dirigeant communiste à New York, lorsque le candidat démocrate était un jeune pasteur.
Certains républicains l’accusent aussi d’avoir défendu des leaders religieux qui avaient critiqué les États-Unis. “J’ai passé ma carrière et mon temps en tant que pasteur de l’église baptiste Ebenezer à essayer de rassembler les gens”, déclare-t-il en guise de réponse. Sa vie privée n’est pas non plus épargnée. Une vidéo montrant une altercation avec son ex-femme est également diffusée par la chaîne Fox News durant la campagne.
Malgré ces attaques, l’héritier de Martin Luther King a devancé Kelly Loeffler au premier tour de plus de 300 000 voix. Cette dernière devrait toutefois récupérer les voix qui étaient allées à un candidat républicain dissident, désormais hors course.
Mais même si les républicains partent vainqueurs sur le papier, les démocrates n’ont pas perdu espoir pour le second tour. Galvanisés par la victoire de Joe Biden dans cet État qui n’avait pas voté pour un candidat de leur parti depuis la présidentielle de 1992, ils espèrent surfer sur cette mobilisation d’un électorat désormais plus jeune et plus divers.
N’est-il pas temps que les Républicains acceptent que sans les noirs ce pays ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui? Pourtant l’histoire le prouve à suffisance, c’est dommage pour ces colons anglais.
accepter ? accepter quoi ??? ———————————-> RIEN DU TOUT !!!
Le pouvoir n’accepte rien, le pouvoir n’accepte qu’un autre pouvoir !!!
Les républicains et les demoncrates sont tous pareil !!! Ils s’en foutent des noirs !
C’est aux noirs de se prendre en charges !!!
Et puis ce type ne fait trembler personne !!! C’est juste un candidat, c’est tout ! Il n’a aucun pouvoir !!!
Parce qu’ils se prennent en charge?
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