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Etats-Unis : malgré le blocage de Trump, Biden dévoile une partie de son futur gouvernement

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Aux Etats-Unis, la transition politique connaît une nouvelle étape, en dépit des contestations persistantes de Donald Trump sur l’issue de la présidentielle du 3 novembre. Joe Biden a annoncé lundi soir les premières nominations de son administration amenée à diriger les Etats-Unis à partir du 20 janvier, 24 heures plus tôt que ce qui était prévu. “Il faudra attendre que le président élu le fasse lui-même mardi”, avait ainsi prévenu dimanche sur ABC son futur chef de cabinet, Ron Klein, qui a pour sa part été nommé il y a dix jours avec d’autres conseillers qui épauleront le futur président à la Maison-Blanche.

Dans le communiqué diffusé lundi, six noms ont été dévoilés. Plusieurs d’entre eux avaient été donnés ce week-end par des médias américains :

  • Le francophile Anthony Blinken, 58 ans, sera le prochain secrétaire d’Etat, c’est-à-dire le chef de la diplomatie américaine. Cet ardent partisan du multilatéralisme (à l’inverse de l’isolationnisme pratiqué par Trump) avait été le numéro deux du département d’Etat sous la présidence de Barack Obama. Celui qui a également été le plus proche conseiller de Biden au Sénat a vécu une partie de son enfance en France. Le JDD l’avait interrogé plusieurs fois pour analyser la diplomatie de son pays sous le mandat de Donald Trump.
  • Alejandro Mayorkas, un avocat de 60 ans né à Cuba, est nommé secrétaire du à la Sécurité intérieure. Il devient le premier hispanique à accéder à ce poste, lui qui avait déjà été numéro deux de ce Département de 2013 à 2016.
  • Jake Sullivan, 43 ans et proche de Biden, devient son conseiller à la sécurité nationale, une fonction stratégique qu’il a déjà occupée auprès du démocrate lorsque ce dernier était vice-président.
  • John Kerry, ex-secrétaire d’Etat et candidat malheureux à la présidentielle de 2004, devient le représentant spécial de Joe Biden pour le climat. Il siègera au conseil de sécurité nationale, précise le communique de Joe Biden, ce qui sera une première pour un poste consacré à la lutte contre le changement climatique. Francophone comme son successeur Anthony Blinken, John Kerry sera donc en première ligne pour faire revenir les Etats-Unis dans l’accord de Paris obtenu après la COP21 en 2015.
  • Avril Haines, 51 ans, va devenir directrice du renseignement national, après avoir été directrice adjointe de la CIA et conseillère adjointe à la sécurité nationale de Barack Obama à la Maison-Blanche.
  • Linda Thomas-Greenfield, femme noire de 68 ans et ancienne secrétaire d’Etat adjointe pour l’Afrique sous Obama, est nommée au poste d’ambassadeur américain à l’ONU. Ce choix se ferait au détriment de Pete Buttigieg, la révélation des primaires démocrates l’hiver dernier, dont le nom était évoqué pour ce poste.

Des femmes attendues aux postes clés

“J’ai besoin d’une équipe prête au premier jour”, a écrit dans son communiqué Joe Biden, en faisant le choix de la continuité en faisant confiance à des hauts-responsables de la présidence Obama. Le démocrate avait également promis que son gouvernement aurait l’ambition de “représenter l’Amérique”, avec davantage de femmes et de personnalités issues des minorités.

Joe Biden a prévenu la semaine dernière qu’il avait également choisi son secrétaire au Trésor. Une femme devrait occuper cette fonction, pour la première fois depuis la création du poste en 1789. La favorite se nomme Lael Brainard, 58 ans, une économiste actuellement membre du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale. Sont également citées Janet Yellen, ancienne présidente de la Fed, et Sarah Bloom Raskin, ancienne adjointe au Trésor.

Le secrétariat à la Défense devrait lui aussi revenir à une femme. Michèle Flournoy est pressentie pour prendre la tête du Pentagone, elle qui a déjà été numéro trois de la Défense au début de la présidence Obama. Gina Raimondo, ex-ministre des Finances et gouverneure de Rhode Island, et la sénatrice Tammy Duckworth sont deux autres noms évoqués. J

Le blocage de Donald Trump n’est pas sans conséquence

Le démocrate veut également montrer à travers ces nominations qu’il reste imperméable aux attaques de Donald Trump, qui refuse toujours de reconnaître sa défaite et donc d’enclencher la véritable transition telle qu’elle est définie par la loi. Cette attitude est “nocive”, a dénoncé dimanche Ron Klain, “mais cela ne changera pas le résultat de ce qui arrivera le 20 janvier à midi : Joe Biden deviendra le prochain président des Etats-Unis”, a-t-il lancé. Avant cela, chaque Etat doit certifier ses résultats – ce qui est habituellement une formalité – puis les grands électeurs éliront officiellement Joe Biden le 14 décembre et le décompte de ce vote sera officiellement annoncé le 6 janvier.

Dans le camp Trump, on ne compte toujours aucune victoire judiciaire malgré les multiples recours déposés par ses avocats. Le dernier revers en date est intervenu samedi : en Pennsylvanie, l’un des Etats clés de cette élection, un juge a rejeté les allégations de fraude en estimant que l’équipe du président sortant avait présenté “des arguments juridiques sans fondement et des accusations hypothétiques”. Les avocats du président sortant ont “épuisé toutes les options judiciaires pour contester les résultats” dans cet Etat, a ainsi constaté le sénateur républicain de Pennsylvanie, Pat Toomey, qui a par conséquent reconnu la victoire de Joe Biden.

Une quinzaine d’Etats doit encore certifier définitivement leurs résultats, dont les Etats clés du Michigan (où les républicains demandent un audit complet), de l’Arizona et du Nevada. En l’état, rien ne semble plus empêcher la victoire du démocrate. Mais la résistance de Donald Trump n’est pas sans conséquence sur cette transition, puisqu’elle bloque notamment le versement d’environ 10 millions de dollars à l’équipe démocrate, contrainte à la place de faire des levées de fonds. Cette situation empêche également Joe Biden de recevoir les comptes-rendus quotidiens de sécurité, en premier lieu sur la pandémie de Covid-19.

Source: https://www.lejdd.fr/

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