Un dossier judiciaire publié mardi révèle qu’un “stratagème secret de lobbying” visant de “hauts responsables de la Maison Blanche” a été mis en place afin d’obtenir “une grâce ou un sursis” d’exécution de peine de la part du chef de l’Etat.
Le ministère de la Justice des États-Unis enquête sur un système de corruption présumé qui aurait impliqué des financements de campagne électorale afin d’obtenir une grâce du président américain, révèle un dossier judiciaire publié mardi.
Le document – qui traite de la légalité de la recherche des communications et des dispositifs électroniques des individus, y compris les avocats – ne permet pas d’identifier des personnes, les noms ayant été caviardés. Il fait cependant référence à un “stratagème secret de lobbying” visant de “hauts responsables de la Maison Blanche” afin d’obtenir une “grâce ou un sursis” d’exécution de peine, de la part du chef de l’Etat, pour un individu dont le nom n’apparaît pas.
Un donateur aurait financé des campagnes politiques
Selon le rapport, les lobbyistes et avocats auraient contacté les responsables de la Maison Blanche pour demander une grâce ou un sursis présidentiel, en citant les “contributions substantielles à la campagne effectuées par le passé” et les “contributions politiques importantes prévues” par un donateur. Il laisse entendre que le donateur a présenté cette offre au nom d’une personne sollicitant la clémence présidentielle.
Plusieurs grâces accordées sous l’ère Trump
Le document n’indique pas quand les actions en cause ont eu lieu. Et dans les parties où les noms n’ont pas été expurgés, il n’y a aucune référence au président actuel, Donald Trump, ni à sa campagne.
Mais le document a été révélé dans une période délicate aux Etats-Unis, alors qu’on y spécule sur le fait que Donald Trump – auquel il reste six semaines à la Maison Blanche après avoir perdu l’élection du 3 novembre – pourrait accorder la grâce présidentielle à davantage de personnes, après en avoir fait bénéficier son ancien conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn mercredi dernier.
Le président sortant a accordé des grâces ou des réductions de peine à plusieurs alliés politiques, dont son ancien conseiller de campagne Roger Stone, un ex-shérif controversé de l’Arizona Joe Arpaio, et le militant républicain Dinesh D’Souza. Il existe aussi un débat public sur le fait que Trump pourrait s’accorder une grâce lui-même, pour tout ce qui pourrait lui être reproché en justice en lien avec son mandat.