États-Unis : Donald Trump au Texas pour vanter le mur frontalier avec le Mexique

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Alors que les démocrates s’apprêtent à lancer une procédure de destitution historique contre le président, Donald Trump, plus isolé que jamais, se rend ce mardi 12 janvier au Texas pour vanter sa politique d’immigration et la construction du mur frontalier avec le Mexique. Sans doute l’un de ses derniers déplacements pour un président qui sera particulièrement scruté pour sa première apparition publique après son discours de mercredi dernier lors duquel il a galvanisé ses partisans, dont des centaines avaient ensuite attaqué le Capitole. 

Avec sa visite au Texas, Donald Trump poursuit un double objectif. Face aux appels qui demandent sa démission, il montre sa détermination à rester à la Maison Blanche jusqu’à la fin de son mandat le 20 janvier prochain. Privé depuis quelques jours de son canal de communication préféré, à savoir Twitter qui a fermé son compte, il profitera aussi de son déplacement pour s’adresser directement à ses sympathisants.

« Il ne va pas lâcher l’affaire et il va continuer jusqu’à la fin de ses jours à prétendre que l’élection lui a été volée par je ne sais quelle fraude, soutient James Cohen, professeur à l’université Sorbonne Nouvelle et spécialiste des affaires d’immigration et de frontières aux États-Unis, au micro de Jelena Tomic, du service International de RFI. Il va essayer de faire exister une base militante à droite ou dans les marges de la droite du parti républicain. Il y a aussi des sénateurs et des représentants qui sont encore en exercice et qui vont eux aussi essayer de consolider cette frange extrémiste du parti républicain. »

Un discours est prévu ce mardi à Fort Alamo pour fêter la construction du 450e mile de ce mur toujours en construction sur la frontière mexicaine, rapporte Éric de Salve, notre envoyé spécial à Harlingen dans le sud du Texas. C’était l’une des promesses phares de sa campagne électorale de 2016. Une promesse réalisée à moitié.

Loi détournée

Contrairement à ce que Donald Trump avait réclamé à l’époque, le Mexique n’a jamais payé pour le mur qui a coûté environ 18 millions de dollars aux contribuables américains. La plupart des nouvelles sections du mur n’ont fait que remplacer ou fortifier des portions déjà existantes. Seulement 12 kilomètres de nouveau mur ont été érigés sur du terrain vierge.

« Il n’a pas réussi à obtenir du Congrès les fonds qu’il voulait, rappelle James Cohen. Il a fallu qu’il se batte et qu’il détourne un peu la loi pour faire payer les militaires à hauteur de 10 milliards de dollars peut-être. Trump a toujours prétendu que le mur servait à bloquer les immigrés et les demandeurs d’asile, et à bloquer aussi le trafic de drogue. Mais en réalité, on sait que la plupart de la drogue qui entre aux États-Unis en quantité massive, passe dans des véhicules qui pénètrent dans le pays par la grande porte. Quant aux migrants, ce qui les a le plus bloqués, c’est la politique de Trump qui les a obligés à rester au Mexique. Ce qui est parfaitement contraire à la loi américaine et au droit international. »

Avec le départ de Donald Trump, la construction du mur s’arrêtera aussi. Le nouveau président Joe Biden ne souhaite pas poursuivre ce projet controversé. Mais les 500 kilomètres de barrière en métal déjà posées ne seront pas démolies.

Par: RFI

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