Etats-Unis: communication cacophonique de l’administration Trump sur Comey ex-FBI

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Donald Trump sur la base Marine One d'Andrews Base dans Maryland, le 13 mai 2017 / © AFP / Brendan Smialowski
Le limogeage du patron du FBI James Comey ne provoque pas seulement une onde de choc politique à Washington. Il révèle aussi une communication cacophonique de l’administration de Donald Trump.

La semaine a été particulièrement compliquée pour le nouveau président américain qui est allé jusqu’à menacer sur Twitter – son canal de communication préféré – de supprimer le sacro-saint briefing de la Maison Blanche suivi tous les jours à la télévision et sur internet.

Devant la tempête déclenchée mardi par le renvoi brutal de James Comey, la presse américaine et l’ancienne équipe de communicants de l’ex-président Barack Obama, que Donald Trump accuse de lui être hostile, ont dénoncé ces couacs et le manque supposé de “crédibilité” du milliardaire, qui a fait fortune dans l’immobilier et la télé-réalité.

Il faut dire que la Maison Blanche s’est enferrée dans des explications hasardeuses et contradictoires du limogeage, rarissime, du chef du FBI.

Le président l’a d’abord justifié par le comportement de M. Comey à la fin de l’enquête sur les emails de Hillary Clinton, avant la présidentielle de novembre.

“Histoire inventée”

Mais il a ensuite brutalement changé de version en affirmant qu’il avait de toute façon l’intention de se séparer du premier policier des Etats-Unis. Il a même lié sa décision à l’affaire de la collusion supposée de la Russie avec son entourage sur laquelle le FBI enquête.

“Une histoire inventée”, selon M. Trump.

Il a aussi sommé sur Twitter l’ex directeur du FBI de se taire, de ne pas faire fuiter d’informations sur son limogeage. Le président l’a menacé en évoquant des “enregistrements” de leurs “conversations”.

Mal à l’aise vendredi, le porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer n’a pas voulu dire si Donald Trump enregistrait ses discussions dans le Bureau ovale, mais il a nié toute “menace” présidentielle contre James Comey.

Reste que M. Trump a reconnu lui-même une communication confuse.

Il a d’ailleurs prévenu qu’il pourrait supprimer le point de presse quotidien de la présidence, une institution pour les médias américains et internationaux, suivi en direct à la télévision bien au-delà de Washington. Ce briefing est animé depuis fin janvier par Sean Spicer, secondé par Sarah Huckabee Sanders.

Se décrivant comme un “président très actif”, l’homme d’affaires a concédé vendredi que ses substituts ne pouvaient pas toujours être parfaitement précis sur le podium.

“Annuler” les briefings

Et il a menacé sur Twitter “d’annuler tous les +points de presse+ à l’avenir et de remettre des réponses par écrit pour davantage d’exactitude”.

Samedi, Donald Trump a enfoncé le clou sur FoxNews: “Nous n’aurons plus de conférences de presse à moins que je les fasse moi-même toutes les deux semaines. Je pense que c’est une bonne idée”, lance-t-il dans un entretien diffusé dans la soirée et dont la chaîne a dévoilé des extraits.

Le septuagénaire dénonce “le niveau d’hostilité incroyable et très injuste” contre “Sarah Huckabee (Sanders), une jeune femme charmante (et) Sean Spicer, un être humain merveilleux et un homme gentil”.

Quant au briefing quotidien du département d’Etat, également très suivi par la presse diplomatique et les chancelleries du monde entier, il n’a toujours pas repris depuis fin janvier, hormis durant quelques jours en mars.

Manque de “crédibilité”

Si bien que l’équipe de communication sous l’ère Obama est sortie du bois pour tacler l’absence supposée de “crédibilité” de l’équipe Trump.

“L’administration n’a pas encore été confrontée à une crise de sécurité nationale. Quand cela arrivera, l’opinion publique et la communauté internationale regarderont si le président, le vice-président et la Maison Blanche parlent d’une seule voix”, souligne auprès de l’AFP Jennifer Psaki, qui dirigea la communication de la Maison Blanche de 2015 à janvier dernier.

A ses yeux, “ce qui s’est passé cette semaine soulève davantage de questions sur leur préparation et sur la valeur qu’ils attachent à la crédibilité et à l’honnêteté”. “C’est inquiétant, non seulement pour les Etats-Unis, mais aussi pour le monde”, critique Mme Psaki, qui fut aussi porte-parole du secrétaire d’Etat John Kerry.

De son côté, l’ancien porte-parole du président Obama, Josh Earnest, a dénoncé sur MSNBC le fait que si son successeur “Sean Spicer n’a pas accès au Bureau ovale avant de faire son briefing (…) c’est de la faute du président des Etats-Unis”.

“Rien n’est plus facile ou pathétique que de critiquer”, a répliqué Donald Trump devant des milliers de partisans en Virginie.

(©AFP / 13 mai 2017 21h28)

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Trump veut nommer “rapidement” le nouveau directeur du FBI

Washington – Le président américain Donald Trump a déclaré samedi vouloir agir “rapidement” pour nommer le nouveau directeur de la police fédérale (FBI), après qu’il a renvoyé brutalement mardi le titulaire du poste James Comey.

Enferrée dans une crise politique après le renvoi de M. Comey, pour laquelle l’administration Trump a livré des explications pour le moins confuses, la Maison Blanche devait commencer à interviewer les premiers candidats samedi, selon des médias américains.

“On peut prendre une décision rapidement”, a déclaré le président à bord de son avion Air Force One qui l’emmenait en Virginie (est) où il a prononcé un discours dans une université.

L’exécutif américain n’a pas fourni de calendrier précis, mais interrogé pour savoir si la décision pourrait intervenir avant son départ pour l’Arabie saoudite vendredi, M. Trump a noté que “même ça, c’est possible”. “Je pense que le processus va aller très vite”.

Il a décrit les candidats possibles pour succéder à James Comey comme des “gens fantastiques”, “très connus” et “du plus haut niveau”.

Le ministre de la Justice Jeff Sessions et son adjoint Rod Rosenstein devaient interroger samedi le directeur du FBI par intérim, Andrew McCabe, le sénateur du Texas John Cornyn, le juge de la cour d’appel de New York Michael Garcia, et une juriste, Alice Fisher, selon le New York Times qui citait des sources proches du dossier.

Fox News évoquait un cinquième candidat, Adam Lee, directeur du bureau du FBI à Richmond, en Virginie.

Ces cinq personnes font partie d’une dizaine de personnalités dont les noms ont été avancés pour prendre la tête du FBI.

Pour ce poste, normalement complètement indépendant de la Maison Blanche, le choix sera scruté, alors que Donald Trump fait face à une avalanche de critiques pour avoir renvoyé M. Comey au milieu d’une enquête du FBI sur les liens possibles de son équipe de campagne avec la Russie.

Le candidat retenu devra ensuite être confirmé par le Sénat, où les élus démocrates et plusieurs républicains ont critiqué le renvoi de James Comey.

Donald Trump lui aurait demandé à l’occasion d’un dîner après son investiture en février s’il pouvait compter sur sa loyauté. Mais M. Comey avait seulement promis son honnêteté, selon le New York Times. Une version que le milliardaire républicain a niée lors d’une interview à Fox News vendredi.

S’adressant samedi aux étudiants de la conservatrice Liberty University, M. Trump a semblé vouloir défendre ses choix, affirmant que faire “ce qui est bien” requiert une volonté de “faire face aux critiques de ceux qui manquent du même courage”.

“Rien n’est plus facile ou pathétique que de critiquer”, a-t-il ajouté, parce que ceux qui critiquent “sont des gens qui ne peuvent pas faire le boulot”.

(©AFP / 13 mai 2017 20h17)

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