Certes, la Coupe du monde 2022 a mis le Qatar sous les projecteurs du monde entier, mais cet émirat du Moyen-Orient d’une superficie de 11 586 km2 était déjà suffisamment placé dans le concert des grandes puissances grâce notamment à ses énormes potentialités dans tous les secteurs d’activités. Le Qatar est situé sur une petite péninsule s’avançant dans le golfe Persique et reliée à la péninsule Arabique au sud, où elle a une frontière terrestre avec l’Arabie saoudite. Sa capitale est Doha, sa langue officielle l’arabe, et sa monnaie le riyal qatarien. Le Qatar est le cinquième producteur de gaz naturel du monde après la Russie, les Etats-Unis, le Canada et l’Iran ; il est devenu le premier exportateur de gaz naturel liquéfié. Le pays est aussi un producteur de pétrole étant membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) entre 1961 et 2018. Là, le PIB par habitant est l’un des plus développé du monde et le secteur des transports est très développé, à l’image de Qatar Airways, élue meilleure compagnie aérienne au monde cinq fois entre 2011 et 2019. Autre secret à savoir : dans ce pays, le cheval est très adulé et il s’érige comme un animal incrusté dans les mœurs et source de développement économique et culturel. A ces atouts s’ajoutent l’Histoire millénaire et la géographie impressionnante de ce pays où le tourisme, le parc hôtelier, l’environnement, la culture, l’éducation, la mode, l’art culinaire en font un paradis sur terre. Nous vous proposons un dossier exclusif à l’occasion de la fête nationale du Qatar célébrée le 18 décembre.
L’appel pédagogique qui fait saliver : le Qatar est un pays de la péninsule Arabique qui se compose d’un désert aride et d’un long littoral avec plages et dunes au bord du golfe Persique (Arabique). La côte est également dotée de la capitale Doha, connue pour ses gratte-ciels futuristes et ses autres éléments architecturaux ultra-modernes inspirés par le design islamique d’autrefois, comme le Musée d’art islamique de Doha, en calcaire. Ce musée est installé sur la promenade maritime de la Corniche de la ville.
Histoire millénaire
Les traces d’habitation humaine au Qatar remontent à 50 000 ans. Des colonies et des outils datant de l’âge de pierre ont été mis au jour dans la péninsule. Des objets mésopotamiens, datant de la période d’Obeïd (vers 6500-3800 av. J.-C.), ont été découverts dans des établissements côtiers abandonnés.
En 224 après J.-C., l’empire sassanide prend le contrôle des territoires entourant le golfe Persique. Les territoires de l’actuel Qatar ont joué un rôle dans l’activité commerciale des Sassanides, contribuant notamment à l’apparition de deux produits : les perles précieuses et les colorants.
En 628, le prophète de l’islam Muhammad envoie un émissaire musulman à un dirigeant en Arabie orientale nommé Munzir ibn Sawa Al Tamimi et demande que lui et ses sujets acceptent l’islam. Munzir accepte et, par conséquent, la plupart des tribus arabes de l’est se convertissent. Après l’adoption de l’islam, les Arabes mènent la conquête musulmane du Moyen-Orient, notamment de la Perse, causant la chute de l’Empire sassanide.
Par la suite, le Qatar fera systématiquement partie des différents empires arabes qui se succéderont : Califat des bien guidés, Califat omeyyade, Califat abbasside, etc.
Malgré un climat aride et difficile, le Qatar a toujours connu une présence humaine durant des milliers d’années. Cette présence est le fait de plusieurs tribus nomades ou sur les côtes avec de petits villages de pêche. Les tribus ont longtemps combattu pour les terres les plus riches, formant et cassant ainsi des coalitions.
Au XVIe siècle, les Portugais occupent le détroit d’Ormuz, puis Mascate et Bahreïn, d’où ils sont en concurrence avec l’Empire ottoman. En 1517, ils prennent le Qatar et imposent leurs contrôles maritimes et commerciaux dans le Golfe. En 1538, le Qatar a été rattaché à l’Empire ottoman, rattachement qui a duré quatre siècles.
Les Ottomans n’imposent pas la langue turque aux habitants, cette langue restant l’apanage de la seule administration ; de même leur domination demeure relativement lointaine et surtout administrative. Au cours du XVIIe siècle, le pays est marqué par de violentes rivalités entre les tribus désirant contrôler le territoire. Ces conflits se poursuivent jusqu’au début du XIXe siècle, quand les Britanniques décident d’intervenir.
Les Britanniques considèrent tout d’abord le Qatar et le golfe Persique comme une position intermédiaire stratégique pour leurs intérêts coloniaux en Inde, mais la découverte de pétrole et d’hydrocarbures cent ans plus tard change cette vision.
Pendant le XIXe siècle, période de développement des entreprises britanniques, la famille Al Khalifa règne sur la péninsule qatarienne et l’île de Bahreïn. Bien que le Qatar soit une possession légale, des contestations naissent, le long du littoral oriental dans les villages de pêche de Doha et d’Al Wakrah, contre la domination des Bahreïniens Al Khalifa.
En 1867, les Al Khalifa lancent une offensive massive contre les rebelles qatariens en envoyant une force navale à Wakrah. Malgré le succès de l’opération, l’agression bahreïnienne viole un traité de 1820 entre le Royaume-Uni et les Bahreïniens. La réponse diplomatique britannique ne se fait pas attendre, le colonel Lewis Pelly, responsable du protectorat, commence des pourparlers avec un responsable du Qatar.
Ces pourparlers aboutissent à une séparation tacite du statut du Qatar d’avec celui de Bahreïn. L’homme choisi pour négocier avec le colonel Pelly est un entrepreneur respecté et un résident de longue date de Doha : Mohammed Ben Thani. La famille Al Thani a jusqu’alors été relativement inactive dans la politique du Golfe, mais cet événement lui assure l’ascendant sur le Qatar en tant que famille régnante, toujours en place à ce jour.
L’année 1971 : l’Indépendance
La Seconde Guerre mondiale remet en cause l’emprise des Britanniques sur leur Empire, particulièrement quand l’Inde devient indépendante en 1947. L’incitation à un retrait semblable des émirats du Golfe s’accélère pendant les années 1950, et les Britanniques accueillent bien la déclaration d’indépendance du Koweït en 1961.
Sept ans plus tard, ils annoncent officiellement qu’ils se désengagent (politiquement, mais pas économiquement) du Golfe dans un délai de trois ans.
Le Qatar, Bahreïn et sept autres Etats forment une fédération. Néanmoins, des conflits régionaux amènent le Qatar à déclarer son indépendance vis-à-vis de la coalition qui devient les Emirats arabes unis. L’année 1971 marque la naissance du Qatar comme Etat souverain, qui devient membre de l’Organisation des Nations unies.
De 1995 à 2013, le Qatar est dirigé par l’émir Hamad ben Khalifa Al Thani, qui a pris les commandes du pays à la place de son père Khalifa ben Hamad Al Thani.
Sous l’émir Hamad ben Khalifa Al Thani, le Qatar semble enregistrer des réformes sociales (droits des femmes) et politiques ; le nouvel émir dote aussi le pays d’une nouvelle constitution, et il crée Al Jazeera, la CNN arabe, qui est pour beaucoup dans la notoriété du pays.
Le 2 décembre 2010, le Qatar est désigné pour organiser la Coupe du monde de football 2022, et, le 27 janvier 2011, il est désigné pour organiser le championnat du monde masculin de hand-ball 2015.
En 1999, les premières élections pour un Conseil communal sont organisées, candidature pour tous les adultes, femmes comprises, et en avril 2003 le pays se dote d’une constitution, dont la rédaction a duré quatre ans. Sa principale nouveauté : l’institution d’un Majlis Al-Choura (conseil consultatif) dont trente des quarante-cinq membres seront élus au suffrage universel direct, les quinze autres étant nommés par l’émir (article 77). La première élection de ce Parlement a eu lieu en 2004. La nouvelle Constitution n’autorise pas pour autant la formation de partis politiques.
L’un des articles les plus novateurs est celui qui garantit la liberté de culte, sans la restreindre aux religions monothéistes.
Après avoir progressivement préparé sa succession pendant deux ans en l’impliquant dans les dossiers les plus importants, l’émir Hamad ben Khalifa Al Thani, quitte le pouvoir le 25 juin 2013 en faveur de son fils Tamim ben Hamad Al Thani qui devient, à 33 ans, le plus jeune chef d’État du monde arabe.
Une armée bien dotée
Bien que le Qatar soit un très petit pays, il possède une armée importante, et détient même le record mondial des armements toute catégorie, par rapport à son nombre d’habitants. Outre ses 27 500 soldats, le Qatar a entamé en 2018 l’embauche de 25 000 mercenaires contractuels étrangers, venus essentiellement du Pakistan, de Turquie et de quelques autres pays amis. Hormis les officiers supérieurs, la grande majorité des forces armées qatariennes sont composées de soldats étrangers.
L’armée qatarienne est surtout pourvue d’un équipement extrêmement sophistiqué, constitué notamment d’avions français et américains, de chars Leopard allemands, et de missiles chinois.
Le pays abrite une énorme base militaire américaine à Al-Udeid, et constitue le siège de l’United States Central Command.
Les importations d’armes au Qatar ont augmenté de 166 % entre 2013 et 2017 comparativement à la période 2008-2012.
Un climat désertique
Le Qatar est limitrophe de l’Arabie saoudite au sud et est bordé par le golfe de Bahreïn à l’ouest, il partage une frontière maritime avec Bahreïn au nord-ouest. Le pays s’étend sur 160 km de longueur et 80 km dans sa plus grande largeur. Ses 563 km de côtes furent jusqu’au XXe siècle la source de ses principales richesses, tirées de la pêche et des huîtres perlières.
La majeure partie de la péninsule qatarienne est une plaine stérile recouverte de sable. Au sud-est se trouve Khawr al Udayd ou “la mer intérieure”. Le pays est très majoritairement plat. Son point culminant est le Qurayn Abu al Bawl. Il est situé dans le Jebel Dukhan et ne dépasse guère 90 m. C’est dans ce secteur que l’on trouve les principaux gisements terrestres de pétrole du Qatar, alors que les gisements de gaz naturel sont en mer, au nord-ouest de la péninsule.
Le climat du Qatar est désertique, chaud en été et très doux en hiver. Pendant l’été, les températures varient de 40 à 50 °C. Les averses hivernales sont minimes et la pluviométrie n’excède pas 75,2 mm par an. La végétation du Qatar est typique d’un tel climat : maigre, éparse, constituée de quelques broussailles épineuses et de quelques arbres d’espèces peu variées (parmi lesquelles prédominent les palmiers…). Les pluies d’hiver et de printemps viennent chaque année reverdir le désert, mais seulement pendant quelques semaines.
La température moyenne a augmenté de deux degrés depuis la période préindustrielle et peut dépasser 46 degrés en été. En raison de la chaleur extrême, les rues sont climatisées, aggravant encore le réchauffement. Alors que 60 % de la consommation d’électricité est destinée à la climatisation, la consommation électrique pourrait presque doubler au cours de la décennie 2020 selon certaines projections.
Doha, la capitale du Qatar, est aussi sa principale ville. Elle concentre la moitié de la population qatarienne et la quasi-totalité des infrastructures hôtelières et sportives du pays, et abrite le Palais royal (Diwan Emiri).
Pendant l’été 2018, l’Arabie affirme sa volonté de construire le Canal Salwa qui transformerait le pays en île.
Le Qatar a peu de terres cultivables sur son territoire et importe 90 % de ses besoins alimentaires. Il met en place en 2009 le Programme national pour la sécurité alimentaire. Par ailleurs, le Qatar crée en 2012 l’Alliance mondiale des pays désertiques, une coalition de gouvernements de pays secs, dont font partie l’Algérie, l’Egypte, l’Irak et le Mexique.
Revalorisation de l’utilisation de la langue arabe
Selon l’Institut national de statistiques, la population du Qatar est estimée à 2 561 643 habitants en 2018. Le Qatar ne publie toutefois aucune statistique sur le nombre de ses ressortissants, qui représenteraient selon des organismes indépendants 10 % de la population en 2018. La densité de population est de 185 habitants au kilomètre carré. La majorité de la population est concentrée dans la capitale, Doha ; Al Rayyan est la deuxième ville du pays ; ces deux villes concentrent environ 80 % de la population.
Les habitants du Qatar se nomment les Qatariens et Qatariennes, les Qataris et Qataries (selon une variante acceptée par la commission de terminologie de l’ONU) ou les Qatariotes (ou encore les Katariens et Katariennes, les Kataris et Kataries ou les Katariotes (formes précédentes déclinées avec un K d’après la variante orthographique “Katar”).
L’arabe sert comme langue officielle mais l’anglais est largement utilisé. Le Qatar est une véritable mosaïque culturelle, du fait de l’important poids des étrangers. L’industrie pétrochimique attirant des gens du monde entier, la population du Qatar est composée à 65 % d’ouvriers immigrés. La plupart des immigrants viennent du sous-continent indien et des proches pays arabes qui ne sont pas riches en pétrole.
En raison de la grande quantité d’expatriés, majoritairement masculins, le Qatar a l’une des plus grosses différences de ratio entre les sexes dans le monde, avec environ trois hommes pour une femme.
Il existe au Qatar une triglossie linguistique institutionnelle, celle-ci comprenant l’arabe littéraire, l’arabe dialectal qatarien et la langue des signes qatarienne.
L’anglais est fréquemment usité dans les rapports commerciaux. Non seulement, il a tendance à s’imposer comme une langue véhiculaire entre les différentes communautés culturelles qui composent le pays, mais également à devenir une langue de communication privilégiée pour l’importante diaspora d’expatriés que compte le pays. Face à ce tout-à-l’anglais en nette expansion, le gouvernement qatarien a mis en œuvre des mesures ayant pour but la revalorisation de l’utilisation de la langue arabe dans le pays.
Le persan (ou farsi) est la seconde langue étrangère importante, du fait que l’Iran est proche, et que ce pays est un important partenaire économique, surtout pour des ventes concernant l’alimentation (viandes, laitages, fruits et légumes, etc.). De plus, le Qatar a une minorité musulmane chiite dont une grande partie de ce groupe confessionnel parle couramment le farsi.
En 2012, notamment pour des raisons de proximité géopolitique avec l’Afrique francophone, le Qatar adhère à l’Organisation internationale de la francophonie en tant que membre associé. Une position que l’Organisation a justifiée à l’époque par le nombre non négligeable de francophones dans le pays : 200 000 expatriés parleraient ainsi français, soit le dixième de la population qatarienne. Conséquence de la mosaïque multiculturelle du pays, de nombreuses autres langues y sont parlées telles que l’hindi, l’ourdou, le tamoul, le népalais ou encore le tagalog.
L’islam d’obédience wahhabite est la religion d’Etat du Qatar. En dehors de l’Arabie saoudite, le seul autre pays “dont la population indigène est wahhabite et qui adhère à la croyance wahhabite”, est la petite monarchie du Golfe du Qatar, mais le wahhabisme au Qatar est moins strict. Contrairement à l’Arabie saoudite, le Qatar a apporté des changements significatifs dans les années 1990. Les femmes sont désormais autorisées à conduire et voyager seules ; les non-musulmans sont autorisés à consommer de l’alcool et du porc. Le pays parraine un festival de cinéma, a des “musées d’art de classe mondiale”, abrite la chaîne d’informations Al Jazeera et accueille la Coupe du monde de football 2022. Des Qatariens attribuent leur interprétation différente de l’islam à l’absence d’une classe cléricale indigène et à l’autonomie de la bureaucratie (vis-à-vis de l’autorité des affaires religieuses, des dotations, du Grand Mufti), et au fait que les dirigeants qatariens ne tirent pas leur légitimité d’une telle classe.
En revanche, il y a des fidèles d’autres religions, notamment des chrétiens, parmi les nombreux travailleurs étrangers.
Selon le recensement de 2004, 77,5 % de la population est musulmane, 9 % sont hindouistes, 8,5 % sont chrétiens et 5 % sont adeptes d’autres religions. La plupart des Qatariens sunnites sont wahhabites, soit 46,87 % de l’ensemble des Qatariens.
D’importants flux touristiques
Le secteur du tourisme n’occupe à ce stade qu’une place de second plan dans l’économie qatarienne (toujours dominée par le secteur des hydrocarbures) et souffre de la crise régionale depuis le 5 juin 2017. Il constitue toutefois l’un des piliers de la stratégie de diversification de l’économie et les autorités mettent les moyens pour développer ce secteur.
Les citoyens des pays faisant partie du Conseil de coopération du Golfe (Bahreïn, Koweït, Oman, Arabie saoudite et Emirats arabes unis) n’ont pas besoin de visa pour entrer au Qatar.
Les flux touristiques à destination du Qatar ont connu une forte hausse sur la période 2010-2016 (+ 10,5 % par an en moyenne) notamment grâce au développement rapide de la compagnie nationale Qatar Airways, qui dessert plus de 160 destinations à travers le monde, et à la mise en service du nouvel aéroport international de Doha en 2014. Ces flux sont néanmoins sur une tendance baissière dans le contexte de crise régionale depuis juin 2017, la frontière terrestre avec l’Arabie saoudite étant fermée et les vols en provenance des Emirats arabes unis, de l’Arabie saoudite, de Bahreïn et de l’Egypte suspendus.
Le trafic passager à l’aéroport de Doha a ainsi été ramené de 37,3 millions de personnes en 2016 à 34,5 millions en 2018. Dans ce contexte, le Qatar a accueilli 1,8 million de visiteurs en 2018 (contre 2,3 millions en 2017 et 2,9 millions en 2016), la voie aérienne constituant le premier point d’entrée suivie de la voie maritime.
La provenance des touristes a par ailleurs quelque peu évolué. Les ressortissants des pays du CCEAG représentaient 48 % des visiteurs en 2016, ceux d’Asie 22 % et ceux d’Europe 15 %. En 2018, ceux d’Asie (41 %) et de l’Europe (29 %) sont en revanche majoritaires devant ceux des pays du CCEAG (11 %).
Le parc hôtelier a connu une croissance rapide, le nombre de chambres étant passé de 15 900 en 2014 à 25 900 en 2018 (dont 80 % de chambres quatre et cinq étoiles).
Ce programme de développement devrait se poursuivre à un rythme soutenu ces prochaines années, les établissements en projet représentant un stock supplémentaire de plus de 23 000 chambres. Environ 50 000 chambres devraient ainsi être disponibles pour 2022. Cette hausse de l’offre ne s’accompagne pas à ce stade d’une hausse comparable de la demande si bien que les performances du secteur hôtelier se sont dégradées.
En 2014, une campagne est lancée pour rappeler aux touristes l’importance de l’aspect vestimentaire au Qatar. Les touristes de sexe féminin sont tenues de ne pas porter de leggins, minijupes, hauts sans manche, ni de vêtements courts ou moulants dans les espaces publics. Les touristes de sexe masculin sont tenus de ne pas porter de shorts ou de débardeurs.
L’un des principaux axes de développement du secteur est le tourisme d’affaires, qui passe par l’accueil d’évènements d’affaires d’envergure internationale. Le Qatar dispose d’une surface d’exposition de plus de 70 000 m2, répartie entre le Qatar National Convention Center (QNCC), le Doha Exhibition and Convention Center (DECC) et les nombreux hôtels de la ville, qui lui permet d’accueillir plus de cent forums d’affaires chaque année.
Le sport constitue le deuxième axe structurant de la stratégie du Qatar en matière de tourisme. Sous l’impulsion de Hamad ben Khalifa Al Thani, père de l’actuel émir du Qatar, le pays s’est lancé dans une politique de rayonnement par le sport, qui lui a permis de remporter l’organisation de prestigieux tournois internationaux : Jeux asiatiques de 2006, championnats du monde de hand-ball de 2015, championnats du monde de cyclisme sur route en 2016, championnats du monde de gymnastique artistique en 2018, championnats du monde d’athlétisme en 2019, et Coupe du monde de football 2022. Le pays a également mis l’accent sur la formation et la médecine sportives, avec pour objectif de faire du Qatar une destination prisée des athlètes internationaux.
Le Qatar met l’accent sur la promotion de Doha comme escale pour les croisières qui parcourent la région en hiver. Vingt-deux paquebots ont ainsi fait escale au Qatar pour la saison 2017 (soit 66 000 passagers). La saison 2018-2019 devrait constituer un record avec 43 paquebots et 140 000 visiteurs.
Enfin, le Qatar investit dans le développement de son patrimoine culturel et dispose aujourd’hui de plusieurs musées phares (notamment le Musée national conçu par Jean Nouvel et inauguré le 27 mars 2019, le Musée d’art islamique conçu par l’architecte chinois I.M. Pei, d’un “village culturel” ou encore d’un vaste souk, entièrement remis à neuf en 2008. Le musée d’Art islamique de Doha est le plus grand musée de Doha, devant le Musée national du Qatar. Il dispose d’une collection d’œuvres d’art islamique datant du VIIe au XIXe siècle.
En 2015 est paru La Politique culturelle du Qatar, vers une légitimation identitaire ? (Lorraine Engel-Larchez, l’Harmattan), seul ouvrage en français à ce sujet, faisant l’état des lieux de la politique culturelle du micro-émirat.
Riche culture d’une société patriarcale
L’islam est la religion officielle de l’Etat du Qatar. On y compte plus de mille mosquées. La majorité des Qatariens sont des musulmans sunnites.
L’Ardha est la danse traditionnelle du pays ; elle est effectuée par l’émir lors des évènements majeurs, comme le jour de l’indépendance ou le jour de l’Aïd. Les chanteurs qatariens sont peu nombreux, et peu connus dans le monde arabe, à part Ali Abdel Sattar, mais ce dernier n’est apprécié que par les habitants du Golfe.
Le plat traditionnel qatarien est à base de riz et d’épices : le majbouss.
Le Qatar comporte aussi une francophonie qui se manifeste dans des festivités annuelles, sur un site internet et grâce à une station de radio. Doha compte également un Institut français. Le Qatar investit également beaucoup dans la culture en général (la salle de cinéma numérique du Royal Monceau à Paris, par exemple) et en particulier dans les arts plastiques arabes : peinture, sculpture, photographie…
Son premier musée d’art moderne et contemporain, le Mathaf, ouvre ses portes en décembre 2010. Il existe également, à Doha, un musée des Arts islamiques, construit sur la baie, selon une architecture moderne ; il rassemble de nombreuses œuvres, poteries, etc. du monde arabe.
Le Qatar demeure une société patriarcale où l’homme décide de tout. Ainsi, dans certaines familles, les femmes ne sont pas encore autorisées à sortir seules. Les mariages restent souvent arrangés. Quant à la mixité, elle est loin d’être la norme : à l’université du Qatar par exemple, filles et garçons étudient sur deux campus séparés. Ces règles sont si profondément ancrées que beaucoup de jeunes y adhèrent.
Al Jazeera, la vitrine
Certains journaux qatariens sont rédigés en arabe Al-Raya, Al-Sharq et Al-Watan et d’autres sont en anglais Gulf Times (version anglaise de Al-Raya) et The Peninsula (version anglaise de Al-Sharq).
La première chaîne de télévision qatarienne, Qatar Television, a été lancée en 1970. Après quatre ans en noir et blanc, les retransmissions en couleur ont commencé en 1974. Une deuxième chaîne, principalement en anglais, a été inaugurée en 1982 et diffuse un hebdomadaire en français le lundi (vers 18 h 45). La chaîne de télévision Al Jazeera, première chaîne d’informations en continu du monde arabe, est basée à Doha et est entièrement financée par l’Etat du Qatar. Elle est diffusée via satellite et regardée par près de 45 millions d’arabophones dans le monde. Le président du Conseil d’administration d’Al Jazeera est un membre de la famille royale. Présente dans 35 pays, la chaîne de télévision Al Jazeera s’est imposée comme un véritable outil d’influence médiatique et diplomatique. Elle a permis de faire connaître le Qatar au reste du monde. Elle a aussi offert à l’émir une légitimité sans précédent, pour se positionner dans les négociations internationales. Ainsi, depuis 2007, peu de discussions géopolitiques ont lieu sans que le Qatar soit présent. Au point que l’émir est désormais surnommé le “Kissinger arabe”.
Enseignement gratuit et obligatoire…
L’enseignement au Qatar est gratuit et obligatoire à la fois pour les enfants qatariens et pour ceux des travailleurs. Au cours des dernières années, le Qatar a donné une grande importance à l’éducation. Au même titre que les services de soins de santé gratuits pour tous les citoyens, chaque enfant a droit à l’éducation gratuite à partir de la garderie jusqu’à la fin du collège. Chaque communauté du pays a une école qui suit le programme de son pays d’origine.
Le pays a une université, l’université du Qatar, et un certain nombre d’institutions permettant la poursuite d’études supérieures. De plus, avec le support de la Fondation du Qatar, des universités américaines réputées ont ouvert des campus dans la Cité de l’éducation. Celles-ci incluent l’université Carnegie-Mellon, l’université de Georgetown, l’université A&M du Texas, l’université du Commonwealth de Virginie, le collège médical Weill de l’université Cornell, l’University College de Londres et HEC.
En 2004, le Qatar a établi le Parc des Sciences et Technologies du Qatar dans la Cité de l’éducation pour relier ces universités avec l’industrie.
En novembre 2002, l’émir Hamad ben Khalifa Al Thani a créé, par le décret numéro 37, le Conseil d’Éducation Suprême, qui inclut, parmi les membres de sa famille, la femme de l’émir, Sheikha Moza bint Nasser al-Missned, ambassadrice de l’Unesco pour l’éducation de base et l’enseignement supérieur, et qui a pour but de superviser la réforme complète du système de l’enseignement public au Qatar.
Le Conseil dirige et contrôle l’éducation pour tout âge, à partir du préscolaire jusqu’au niveau universitaire, incluant la réforme de l’Education pour une Nouvelle Ere. Des écoles indépendantes financées par l’Etat ont été créées au cours des années qui ont suivi la création du Conseil. Ces établissements scolaires seront guidés par de nouveaux programmes d’enseignement en arabe, en anglais, en mathématiques et en sciences.
En 2005, 3,3 % du PIB du Qatar était consacré aux dépenses d’éducation.
Réalisé par El Hadj A.B. HAIDARA