Estimant les questions “difficiles”, Donald Trump met fin à une interview

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Après un entretien musclé mené par Lesley Stahl, Donald Trump n’est pas revenu pour la deuxième partie de l’interview. Il s’est plaint de questions «difficiles».

Une interview tendue et écourtée. Dimanche, CBS News a diffusé la célèbre émission «60 Minutes», dont le numéro était consacré à l’élection présidentielle. Elle devait inclure une interview commune de Donald Trump et Mike Pence, mais le premier a refusé de revenir après son entretien individuel. Le passage montrant le départ du président américain a été diffusé à l’antenne : on le voit se plaindre du fait que Lesley Stahl, la journaliste chevronnée à la tête du programme, lui a posé des «questions difficiles». «Vous avez évoqué beaucoup de sujets qui ont été évoqués de façon inappropriée», assure Donald Trump, qui a notamment été interrogé sur la pandémie de Covid-19 et les slogans scandés par ses partisans, lors de meetings, appelant à l’emprisonnement d’Hillary Clinton.

«Je vous ai dit que j’allais vous poser des questions difficiles», lui rappelle la journaliste. «Elles ont été amenées de façon inappropriée. Votre première question était : “Ca va être des questions difficiles”. Vous ne demandez pas ça à Joe Biden, j’ai vu votre interview avec Joe, l’interview avec Joe Biden», poursuit-il, répétant ses doléances avec la presse qu’il estime liguée contre lui face au démocrate. «Je n’ai jamais fait d’interview de Joe Biden», se défend Lesley Stahl, dont la réponse ne semble pas arrêter le milliardaire : «C’était n’importe quoi. L’interview de “60 Minutes”. Je vois Joe Biden, qui reçoit question facile après question facile. J’ai vu toutes ses interviews. On ne lui pose jamais de question dure.» «D’accord, mais oubliez-le pendant une minute, vous êtes le président», tente de rebondir Lesley Stahl, en vain. «Je pense qu’on a assez d’interview là, Hope, dit-il, s’adressant vraisemblablement à sa conseillère Hope Hicks. Allons-y, allons-y. On se voit pour deux secondes, ok?»

“Regardez les partis pris, la haine et l’impolitesse de 60 Minutes et CBS”

Après le départ du président américain, la porte-parole de la Maison-Blanche Kayleigh McEnany a déposé à Lesley Stahl un volume relié imposant, contenant selon elle le plan de Donald Trump pour le système de santé qui doit succéder à l’Obamacare, qu’il souhaite abroger. «C’était lourd. Rempli de décrets, d’initiatives du Congrès, mais aucun plan précis pour le système de santé», a remarqué la journaliste. Donald Trump, sensé revenir pour la suite du programme avec une interview commune avec Mike Pence, n’est pas revenu. «Le président Trump est un homme qui parle franchement. Je pense que c’est une de ses grandes forces en tant que président des États-Unis, le peuple américain sait toujours sa façon de penser», l’a défendu son vice-président. «Et il est toujours prêt. Le peuple américain le sait. C’est moins à propos d’un échange avec les médias, c’est vraiment davantage à propos de la façon dont nous allons redresser ce pays», poursuit-il, recentrant l’entretien sur la politique de l’administration pour relancer le pays pendant la pandémie.

Avant la diffusion de l’entretien, enregistré cette semaine à la Maison-Blanche, Donald Trump en avait dévoilé jeudi une version sur les réseaux sociaux : «Regardez les partis pris, la haine et l’impolitesse de 60 Minutes et CBS. La présentatrice de ce soir, Kristen Welker, est bien pire!», avait-il écrit à quelques heures du débat face à Joe Biden, avant que le travail de la journaliste de NBC News ne soit salué par les deux camps. La chaîne avait critiqué cette «décision sans précédent de ne pas respecter l’accord» entre les deux parties, qui «n’empêchera pas “60 Minutes” à diffuser un reportage entier, juste et contextualisé auquel les présidents ont participé depuis des années».

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