Les hommes armés qui ont enlevé plus de 100 élèves d’un lycée dans le nord-ouest du Nigeria dans la nuit de dimanche à lundi, ont demandé des dons pour pouvoir les nourrir en attendant de les libérer contre rançon, ont révélé mercredi les responsables de l’établissement scolaire.
“Les ravisseurs ont pris contact avec l’école, assurant qu’ils détenaient encore 121 élèves”, contrairement au premier bilan faisant état de 140 lycéens enlevés, a déclaré Wakili Madugu, le proviseur adjoint du lycée Bethel, dans la localité de Chikun, dans l’Etat de Kaduna.
“Ils ont aussi demandé de la nourriture, du riz, des haricots, de l’huile pour pouvoir nourrir les adolescents pendant leur détention”, a-t-il ajouté, indiquant que les responsables de l’école étaient en discussion avec les agences de sécurité pour déterminer leur stratégie d’action.
“Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour les faire libérer”, a déclaré M. Magudu.
Des groupes criminels, communément appelés “bandits” par les autorités, terrorisent les populations du nord-ouest et du centre du Nigeria. Ils attaquent des villages, volent du bétail et enlèvent sur les routes des personnalités locales ou des voyageurs contre rançon.
Ils opèrent notamment à partir de camps situés dans la forêt de Rugu, qui s’étend sur les Etats nigérians de Zamfara, Katsina, de Kaduna et du Niger.
Récemment, ces groupes criminels se sont lancés dans des attaques contre des écoles et des universités, pratiquant des enlèvements de masse d’élèves contre rançon, et demandant des sommes pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers de dollars pour chaque groupes d’élèves.
L’insécurité grandissante est devenue un véritable fléau ces derniers mois dans le nord du Nigeria. Depuis début décembre, plus de 1.000 enfants, adolescents et étudiants ont été enlevés et certains d’entre eux sont toujours aux mains de leurs ravisseurs. Aucun responsable de ces actes n’a été ni arrêté ni jugé devant un tribunal.
Le président nigérian Muhammadu Buhari a ordonné lundi à l’armée, à la police et aux services de renseignement d’oeuvrer à la libération rapide de toutes les victimes enlevées mais le chef de l’Etat est fortement décrié pour sa gestion catastrophique du pays le plus peuplé d’Afrique et la détérioration de la situation économique et sécuritaire.
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