Il est difficile de savoir, ce jeudi 14 mai, quelle est la situation exacte à Bujumbura après la tentative de coup d’Etat lancée la veille en début d’après-midi et qui serait toujours en cours. Des tirs ont été entendus ce matin dans la capitale burundaise. Le coup d’Etat est conduit par le général Godefroid Niyombaré, ex-chef d’état-major. Mais l’actuel chef de l’état-major de l’armée a assuré, il y a quelques heures, que les loyalistes occupaient les points stratégiques de Bujumbura et que le putsch avait échoué. Editions spéciales ce matin sur RFI.
Le récit des événements avec nos correspondants et notre envoyée spéciale. Les heures sont données en temps universel (TU). Cliquer pour rafraîchir
9h15: face à face sur la RN7 entre un détachement de loyalistes sur le pont Kinanira II et un blindé putschiste, à quelques centaines de mètres d’écart.
8h25 : trois points sont à cette heure clairement tenus par les loyalistes : la présidence, la RTNB et le siège du parti au pouvoir. Un large périmètre est en place autour de ces bâtiments. Tôt ce matin, une attaque des putschistes a eu lieu contre la RTNB mais elle a été repoussée.
8h00 : la situation est plutôt calme depuis une heure et demie environ même si on entend encore des tirs sporadiques dans la rue du Commerce, nous explique notre envoyée spéciale. On ne connaît évidemment pas l’origine de ces tirs, on ne connaît même pas les forces en présence. Parmi les policiers que l’on rencontre, certains on l’air d’être d’être proches des loyalistes, d’autres des putschistes. Ils se trouvent à quelques rues d’écart sans qu’il y ait des affrontements, hormis les accrochages du début de matinée.
7h50 : les putschistes disent contrôler la « majorité » de la capitale Bujumbura.
7h20 : la RPA est en flammes et des parties du bâtiment menacent de s’écrouler. La Radio Renaissance a aussi été en partie incendiée par des forces identifiées comme des policiers, selon des témoins. Une technicienne qui était sur place a été gravement blessée au ventre, d’après le directeur de cette radio. La station Bonesha a aussi été attaquée à la grenade. Tous les médias attaqués avaient diffusé les messages des putchistes. Il n’y a plus que deux radios qui émettent: la RTNB et Radio Isanganiro.
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7h15 : au bord des routes, rapporte notre correspondant à Bujumbura, des soldats sortent des casernes. La plupart des gens sont terrés chez eux parce que, pour le moment, nul ne peut dire qui est en train de prendre le dessus. Dans le camp des putchistes, on assure que Nkurunziza ne peut plus compter que sur la brigade spéciale de protection des institutions, qui lui est très fidèle et qui protège la radiotélévision nationale. Aucun loyaliste ne répond au téléphone pour le moment. C’est très clair, les médias burundais sont l’un des principaux enjeux de cette bataille.
7h00 : le président Nkurunziza serait à nouveau en Tanzanie, rapporte notre correspondant à Dar es Salaam. D’après nos sources, il s’est entretenu avec le président tanzanien Jakaya Kikwete. On ne sait pas ce qu’ils se sont dit, mais il est très probable que les Tanzaniens aient posé comme condition au président burundais de se faire discret. Mercredi soir au Sommet des chefs d’Etat, personne n’a parlé de tentative de coup d’Etat et le Sommet de l’Afrique de l’Est considérait que le renversement du président burundais avait déjà eu lieu. Mais vu la situation qui règne à Bujumbura ce matin cela semble beaucoup moins clair.