«Nous assistons à la mise en place, surfant sur des réalités préalables, d’une opération structurée de déstabilisation d’un Sud moins global qu’on ne le dit, mais bien plus instable qu’on ne le pensait»
Alain Bauer, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) et responsable du pôle Sécurité Défense Renseignement Criminologie Cybermenaces Crises. Il vient de publier Au commencement était la guerre (Fayard).
La théorie des dominos, ou l’effet domino, constitua la colonne vertébrale de la politique étrangère des Etats-Unis après la Seconde Guerre mondiale, afin d’éviter que la « chute » d’un Etat pro-occidental au profit du bloc communiste (russe ou chinois) ne précipite la chute des Etats amis voisins. Elle a été utilisée pour la première fois par le président Truman afin de justifier une aide militaire à la Grèce et à la Turquie, mais surtout lorsque le président Eisenhower l’a appliquée à l’Asie du Sud-Est, en particulier au Vietnam.
Alors que le conflit en Ukraine hésite entre l’exacerbation et l’enlisement, les démocraties occidentales vont de crise sanitaire en crise économique, sociale, citoyenne, policière… sans pouvoir, déboussolées par cette multiplication de phénomènes simultanés, affaiblies par les illusions de la collecte annoncée des « dividendes de la paix » qui avaient remplacé la pensée stratégique après la chute du mur de Berlin, répondre décemment à toutes. L’Occident est le plus souvent surpris ou ralenti par ses processus de décision, aveuglés par la « peur de l’escalade » et ne comprenant pas la logique ou les doctrines de ses ennemis proclamés.
Ce qui se produit lentement, mais irrésistiblement en Afrique, notamment dans l’ancienne zone « d’influence » devrait grandement préoccuper les responsables politiques. Après la République centrafricaine, le Mali et le Burkina, le Niger semble en passe de tomber. S’il n’est pas indispensable de voir la main de Wagner (et de la Russie) partout, cet épisode, en plein sommet Russie-Afrique, ne peut laisser indifférent. On ne saurait non plus voir Wagner nulle part.
Or, la situation du Niger est d’une tout autre importance stratégique que les pays précédents. En termes de ressources, d’implantations militaires, d’enjeux régionaux. Seul le Tchad, souvent perturbé au fil des dernières années est au cœur de la stabilité de son Lac également bordé par le Niger, le Nigeria et le Cameroun. Au nord, l’Algérie, immense puissance régionale d’un point de vue sécuritaire, militaire et de renseignement, est très largement active et sa réorientation diplomatique peut peser sur la stabilité de la Mauritanie.
Les “gendarmes du monde” ont le plus grand mal à le rester dans ce qu’ils considéraient encore il y a quelques années, comme leur zone naturelle d’influence, de repli ou de reconquête
Insécurisation. Les évolutions de la situation en Libye restent marquées par de nombreuses incertitudes. Le marasme économique égyptien inquiète partout et particulièrement les pétromonarchies. Boko Haram n’a pas disparu, ni au Nigeria, ni au Cameroun, pays pour lequel la succession du chef de l’Etat se pose depuis longtemps, sans réponse claire.
Les acteurs maliens (et russes) peuvent être intéressés par un processus d’insécurisation accélérée de l’espace Sénégal, Gambie et Côte d’Ivoire. La crise politique au Sénégal fragilise le pays et nul ne sait encore aujourd’hui comment elle pourrait déboucher. Il y a des incertitudes de succession en Côte d’Ivoire et l’existence d’opérations de déstabilisation sont murmurées à Bamako, Ouagadougou ou Moscou. Plus au sud, les deux Congo sont loin d’avoir retrouvé le sentiment d’une tranquillité de développement. Les deux Soudan sont en plein effondrement. La liste n’est pas exhaustive.
Nous assistons à la mise en place, surfant sur des réalités préalables, d’une opération structurée de déstabilisation d’un Sud moins global qu’on ne le dit, mais bien plus instable qu’on ne le pensait, ce qui nécessiterait soit des opérations de retrait pour sanctuariser les territoires essentiels, soit un nomadisme auquel les forces occidentales, surtout américaines et françaises, n’étaient plus habituées dans ce secteur géographique.
Les « gendarmes du monde » ont le plus grand mal à le rester dans ce qu’ils considéraient encore il y a quelques années, comme leur zone naturelle d’influence, de repli ou de reconquête. La guerre revient, sous toutes ses formes, un peu partout. Quatre dominos sont déjà tombés. Le temps presse.
Source: https://www.lopinion.fr/
Alain BAUER est gros CALIFRANÇAIS!
https://www.youtube.com/watch?v=flvslGoTCX8 kan tu peux ecouter ce discours de Mubutu Seseko, nous disons adieu a la maudite France et que meurt l’Occident unipolaire esclavagiste, colonialiste et imperialiste!
La maudite France, le pays du colonel Sadio Camara ministre malien. Quel paradoxe ?
Je m’en branle de ta France chérie
KInguiranke tu aimes ce dictateur sanguinaire qui a dirigé dans le sang son pays et érigée la kleptocratie en mode de gestion de son Etat ? Tu es un drôle de type , vraiment….
Pour le reste ta France chérie , je m’en branle poulet
kan tu broutes encore l’herbe que la maudite France a mis sous tes pattes! Dommage!
“Après la République centrafricaine, le Mali et le Burkina, le Niger semble en passe de tomber.”
Un autre “analyste” français dans la vieille mentalité coloniale, comme si le Mali et ses voisins étaient jusqu’à présent “tenus” par la France et ne pourraient que “tomber” maintenant que ces pays africains réorientent leur politiques et leur partenariats étrangers dans le sens de leurs intérêts nationaux et de leur souveraineté.
Exacte analyse de la situation , il est grand temps que l’occident quitte l’Afrique , coupe les passerelles (toutes les passerelles) et laisse les africains choisir leurs amis.
C’est à la fin du bal qu’on paye les artistes
https://www.youtube.com/watch?v=bxw1NL4yHkY
Toutes les passerelles
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