En Angola, le MPLA, le parti État, a remporté les législatives. Si l’on en croit les résultats provisoires proclamés par la commission électorale, le MPLA devrait placer son candidat Joao Lourenço à la tête de l’Etat avec 64,57% des suffrages. L’Unita, l’opposition historique, recueille 24,04%. La Casa-Ce, la toute dernière coalition de l’opposition, 8,56%. L’Unita et la Casa-Ce contestent ces chiffres. Ils accusent la commission électorale de les avoir manipulé et promettent de publier leurs propres résultats.
En Angola, le MPLA va conserver le pouvoir d’après les chiffres donnés par la commission électorale. Des scores que l’opposition rejette. La question de la fraude était au cœur de toutes les conversations avant même la publication des résultats. L’opposition l’avait dénoncée par avance.
Dans les meetings, reprenant les discours de leurs leaders, les militants de l’opposition annonçaient un hold-up électoral du MPLA. Ils se montraient tous persuadés que la crise économique avait sérieusement entamé la popularité du vieux mouvement de libération. Mais ils disent aussi s’être organisés pour prouver la tricherie. L’un d’eux affirme qu’ils sont « beaucoup de gens » qui « collaborent avec tous les partis pour que les choses puissent être sur la table ».
Dans la capitale, Luanda, où la commission électorale a annoncé l’un des scores les plus bas du MPLA – autour de 50 % – l’Unita, le parti d’opposition historique, revendique la victoire. Quoi qu’il en soit, beaucoup d’électeurs y souhaitent voir l’opposition jouer un rôle croissant, notamment dans les quartiers populaires, particulièrement touchés par la crise. Ils constatent néanmoins « des changements au niveau de la ville de Luanda ». Le parti État MLPA y a multiplié les rénovations et inaugurations avant l’élection : il « y a de nouvelles routes, qui sont bien construites ».
« Le MPLA s’ouvre. C’est lent, mais il s’ouvre », commente un jeune électeur d’un quartier favorisé. Il comptait s’abstenir en signe de protestation. Mais la rénovation de la route devant chez lui l’a convaincu d’aller voter.