Election Présidentielle en Cote d’Ivoire : Pas de SMS jusqu’à Mardi

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Lors de sa dernière conférence de presse, à l’hôtel du Golf le Samedi dans l’après midi, le Premier Ministre Soro Guillaume a appelé l’ensemble des Ivoiriens à la discipline et au calme afin de vivre un scrutin sans encombres.

 L’ancien secrétaire général des forces nouvelles a tenu à rappeler, pour éviter les amalgames, anticipait peut être les responsabilités, les prérogatives et obligations de chacune des parties engagées dans cette élection clarifiant son rôle de chef de gouvernement assumant la sécurisation et non le processus électoral confié uniquement et totalement à la commission électorale indépendante (CEI). « Le 31 octobre 2010 est, pour moi, une date historique. Et je pèse mes mots. C’est cette date qui a été convenue pour que tous les citoyens ivoiriens en âge de voter se rendent dans les bureaux de vote pour choisir librement leur Président. Cet acte est quelque chose de fort pour une nation dans le système démocratique que nous entendons pratiquer dans notre pays », a dit Guillaume Soro.

Le Dimanche 31 Octobre, plus de 5 725 000 Ivoiriens se sont rendus dans les urnes, décidés de mettre définitivement fin à la crise qui secoue ce pays depuis 10 ans. Vendredi dernier, à deux jours du scrutin, les candidats  s’étaient jetés dans la bataille pour convaincre les indécis.

L’ultime combat des 14 candidats se faisait avec, en toile de fond, des craintes lors de la collecte et la centralisation des résultas : en un mot, la gestion de l’après élection.

Des suspicions grandissaient de part et d’autre, comme l’a démontré la polémique née de la décision de procéder au comptage des bulletins de vote. Ce problème tranché à la faveur du comptage couplé (manuel et électronique) sous la supervision de la Primature, une    autre polémique a vu le jour la veille du scrutin, à savoir la décision prise par l’Agence des Télécommunications de Côte d’Ivoire (ATCI), de suspendre les SMS du Dimanche à 17 heures GMT au Mardi 02 Novembre 2010.  Interrogé sur les raisons d’une telle décision, un proche de l’agence s’est contenté de dire : « ce sont des ordres reçus ». En plus de l’interdiction des SMS, le téléphone aussi été  interdit dans tous les bureaux de vote.

Selon certains proches du RHDP que nous avons joints, le problème méritait en effet, d’être bien analysé de près.

Selon un membre influent du PDCI-RDA à Treichville, qui a requis l’anonymat, « l’exemple du Sénégal, qui est encore frais dans nos mémoires, ne pourra être réédité en Côte d’Ivoire, parce que, dit-il, ceux qui sont en face sont très futés et ils pensent qu’ils vont gagner avec les stratégies dissimulées. Pour moi, continue-t-il, jusqu’à Mardi, nous resterons vigilants.

 

Nous ne doutons point que la décision de suspendre les SMS sur toute l’étendue du territoire, du Dimanche au Mardi, soit l’œuvre du camp présidentiel. Mais c’était inutile, à mon avis, de nous détourner de notre objectif principal, celui de permettre au plus grand nombre de voter pour nous et compter sur la vigilance de nos représentants dans les différends organes de contrôle des élections et à l’intérieur de la Cei ». 

Pour cette dame qui roule pour ADO, «  nous avons laissé des consignes dans chaque bureau de vote contre le bourrage d’urne », dit-elle. « L’heure a sonné pour que Gbagbo quitte le pouvoir, nous ne craignons rien du tout. Il partira car son Clan est minoritaire, pour nous les résultats vont parler le Mardi prochain » affirme-t-elle, très sûre de son candidat.

Deux jours avant le scrutin, Soro Guillaume, face à la presse, avait déclaré qu’il était serein parce que « la campagne électorale s’est déroulée dans de très bonnes conditions. On aurait pu craindre le pire. Mais aujourd’hui, les 14 candidats et leurs états-majors de campagne ont sillonné l’ensemble du territoire dans de très bonnes conditions. On ne pouvait pas espérer mieux. Notre pays se relève d’une situation de guerre. Et le fait que nous ayons eu la capacité d’assurer la sécurité de tous les candidats et leur permettre d’avoir accès aux Ivoiriens sur l’ensemble du territoire me paraît être une bonne chose.

  Naturellement, tout ne peut pas être rose. Je reconnais qu’il y a eu ça et là quelques échauffourées mais sans gravité. Car on n’a pas déploré d’affrontements entre militants, partisans ou sympathisants des candidats. Oui, ça et là, il y a eu des affiches déchirées, il y a eu du chahut, il y a eu quelques incompréhensions. Mais cela est tout à fait normal et nous rappelle que la démocratie a aussi ses difficultés ».

Depuis 1990, année à laquelle notre pays est revenu au multipartisme, c’est la première élection grandeur nature sans boycott actif comme ce fut le cas en 1995, sans exclusion de candidats comme en 2000, a souligné Guillaume Soro.

De Gildas, correspondant du Républicain à Abidjan               


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