Au Niger, le parti au pouvoir a désigné Mohamed Bazoum, actuel ministre de l’Intérieur comme candidat du PNDS pour les présidentielles de 2021. Une décision qui indique le respect de Mahamadou Issoufou envers la construction qui limite le mandat présidentiel à deux. Déjà ils sont trois favoris affichés. Quant au candidat de l’opposition, son sort paraît incertain.
Le dimanche 31 mars 2019, le parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), a positionné son candidat pour succéder à Mahamadou Issoufou, président en exercice dont le deuxième mandat prend fin en 2021. Un signe indiquant la volonté du président en exercice de respecter en toute légalité la limite annoncée par les textes en vigueur dans le pays. Il s’agit du très puissant ministre de l’Intérieur Mohamed Bazoum qui a été investi par le PNDS ce dimanche au palais des congrès de Niamey et devant les milliers de militants du parti aussi bien que ceux de la cinquantaine autres partis de la coalition présidentielle. Issu de la région de Diffa, une localité très hostile qui est le théâtre des opérations du groupe Djihadiste Boko Haram depuis 2015, ce représentant de l’ethnie minoritaire arabe a été ministre de l’Intérieur depuis 2016, plusieurs fois député et ministre des Affaires étrangères. Le désormais candidat Mohamed Bazoum a déjà en face de lui deux poids lourds dans la course pour la magistrature suprême, dont Seïni Oumarou qui a été investi le 23 mars. Il est le dirigeant du mouvement national pour la société de développement (MNSD), le parti de l’ex-président Mamadou Tandja renversé par un putsch militaire en 2010 après 10 ans au pouvoir. Il y a également l’ex grand opposant de 1993 et 1996, Mahamane Ousmane qui a lui aussi annoncé sa candidature pour la présidentielle prochaine. Deux habitués de la course qui sont arrivés respectivement troisième et quatrièmelors de la présidentielle de 2016. Quant au parti de Hama Amadou, principal parti d’opposition arrivé deuxième en 2016, celui-ci refuse d’abord de siéger à la commission électorale nationale indépendante (CENI), puisque selon lui, « sans sa participation », le code électoral de 2017 serait « non consensuel ». À noter que M. Amadou est par ailleurs condamné pour une affaire de trafic international de bébés d’où son exile à l’étranger. Donc un risque il fait face à un risque fort d’être écarté de la course.
ISSA DJIGUIBA