Election en Côte d’Ivoire : . Laurent Gbagbo mal élu . Paul Yao N’Dré l’ennemi de la paix sous régionale

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L’élection de la honte, la démocratie ivoirienne la honte de l’Afrique, confusion, doute, anxiété les mots manquent pour décrire ce qui se passe actuellement en Côte d’Ivoire. Du jamais vu ! Un second tour gagné par Alassane Dramane Ouattara avec 54,10% et 45,9% pour Laurent Gbagbo selon les résultats proclamés par la Commission Electorale Indépendante (CEI) certifiés par l’ONU dont l’un des mandants en Côte d’Ivoire est la certification des élections.

 

Surprise, vingt quatre heures plus tard, le Conseil Constitutionnel dirigé par un certain Paul Yao N’Dré, un juge malhonnête à la solde de Laurent Gbagbo sort des chiffres montés de toute pièce : (51,45% pour le candidat de la majorité présidentielle et  48,55% pour le candidat du RHDP). Ses résultats à lui seul ont surpris tous les observateurs de la scène politique en RCI. Il ne mérite pas son diplôme de juriste, il jette un froid sur toute une profession à travers son acte ignoble.

 

La Côte d’Ivoire est aujourd’hui la risée du monde entier. Depuis la mort du vieux Félix Houpheït Boigny, les acteurs politiques de la RCI nous ont habitués à tout. Nous avons assisté à tous les scénarios. Des retournements de situations fréquentes. Tous les observateurs pensaient qu’avec les Accords Politiques de Ouagadougou, les différents protagonistes allaient accorder leurs violents. Mais c’était sans compter sur la mauvaise foi de Laurent Gbagbo entouré par l’aile dur du FPI à savoir sa femme Simone Gbagbo, le président de l’Assemblée Nationale, Mamadou Coulibaly, l’ancien premier ministre, Pascal Affi N’Guessan, le leader des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé. Ils ont berné pendant une dizaine d’années la classe politique, les citoyens ivoiriens, la communauté internationale en refusant de créer les conditions pour aller aux élections (des élections reportées à plusieurs reprises). Avec les différentes pressions à l’interne comme à l’externe, une dernière date a été fixée. Toutes les conditions ont été réunies pour des élections libres, transparentes et démocratiques. Le premier tour s’est bien déroulé les résultats ont été proclamés. Un second tour a opposé Laurent Gbagbo à Alassane Dramane Ouattara, le 28 novembre dernier. C’est à partir de ce moment que d’autres faux problèmes ont été crées sentant la victoire prochaine de l’ancien premier ministre du vieux président (un couvre feu qui n’avait pas sa raison d’être, des communiqués contradictoires, empêchement du porte parole de la CEI de proclamer les résultats par les représentants de la supposée majorité présidentielle LMP au sein de la CEI devant les cameras des chaînes de télévision du monde entier, des intimidations etc.)

 

Tous les observateurs présents le dimanche 28 novembre en RCI ont conclu que le second tour s’est déroulé dans les conditions démocratiques. Malgré quelques incidents par-ci par-là. Des incidents d’ailleurs qui n’étaient pas de nature à entacher la crédibilité du scrutin. L’Onu, l’UE, l’UA, la CEDEAO , la RADHO etc. Toutes les organisations internationales et africaines ont qualifié les élections de démocratiques, transparentes.

Les arguments avancés par le camp Gbagbo ne tenaient pas à savoir qu’il a eu des bourrages d’urne, l’établissement des faux PV, soutient des Forces Nouvelles. Malheureusement ce sont ces mensonges qui ont été pris en compte par le Conseil Constitutionnel. Selon l’ONU, les arguments de fraude massive au Nord sont des pures inventions. Les juges à la solde de Gbagbo ont passé sous silence le fait que des électeurs ont été psychiquement empêchés d’aller accomplir leur devoir civique dans les zones proches de Laurent Gbagbo aidés en cela par les forces armées de la RCI.  Malgré tous les empêchements, Alassane Dramane Ouattara a gagné le second tour des élections. Mais Paul Yao N’Dré, le président du Conseil Constitutionnel de la RCI est parti contre la volonté du peuple. Il est le garant du méchant langage véhiculé par une certaine catégorie d’ivoiriens à savoir qu’un étranger à plus forte raison un « Mossi » ne sera jamais le président de la RCI. Le Conseil a accédé à la fausse requête de Laurent Gbagbo

 

Paul Yao N’Dré : une honte pour les juristes du monde contemporain

 

Difficile de mentir, de travestir des faits aussi palpables que les résultats du scrutin à l’élection présidentielle du 28 novembre dernier. Le samedi dernier le président du Conseil Constitutionnel, Paul Yao N’Dré s’est adonné à un exercice à la dois fastidieux et affligeant. Sans honte, il a inversé les résultats du second tour de la présidentielle, remportée par le candidat du RHDP, Alassane Ouattara, en faveur de son « patron » Laurent Gbagbo battu. Paul Yao N’Dré, le président du Conseil Constitutionnel de la RCI est entré dans l’histoire tout en sortant par la petite porte. Ce proche de Laurent Gbagbo est une honte pour les juristes du monde contemporain. Même ceux du Moyen Age ne rendaient pas une telle décision. Une décision qualifiée de partisane. Il a foulé à pieds tous les principes du droit constitutionnel. Il a jugé en ne tenant pas compte de la volonté de l’écrasante majorité des ivoiriens. Il a annulé les suffrages des milliers d’électeurs dont le seul malheur est d’avoir des noms à consonance nordique. Comme si ces populations du Nord sont des ivoiriens de seconde zone. Paul Yao N’Dré a invalidé les résultats proclamés par la CEI qui donnaient ADO gagnant. Son argumentaire, visiblement, était léger. Sinon comment est-ce possible de pouvoir éplucher en quelques heures les 20 000 procès-verbaux, issus des bureaux de vote. Manifestement aux ordres de Laurent Gbagbo, Paul Yao N’Dré a invalidé à l’aveuglette, sept départements des zones CNO (Bouaké, Korhogo, Boundiali, Dabakala, Katiola, Sakassou, Ferké). Doit-on invalider parce qu’il y a eu quelques incidents dans un bureau de vote à Bouaké, le vote à Tafiré, qui est à plus d’une centaine de kilomètre de cette ville ; ou encore à Kani, parce que qu’il y aurait eu des anomalies à Séguéla ? Paul Yao N’Dré, faut-il le rappeler, est un militant politique déguisé en magistrat. Député FPI et Président du Conseil général de Divo et membre influent du FPI, jusqu’à sa nomination au Conseil Constitutionnel.

 

De toutes les façons, il a posé un acte qui sera un précédent très  fâcheux. Il a divisé davantage un pays, déjà « partagé ». A travers sa décision, les clivages ethniques, régionaux, religieux vont crescendo. Tous les efforts fournis ces dernières années par la communauté nationale et internationale allant dans le sens de la réunification du pays et de la réconciliation ont été voués en échec à travers le comportement irresponsable et partisan du juge constitutionnel. Paul Yao N’Dré a semé la confusion et a basculé le pays dans une violence sans précédent. Elle sera pire que celle des dix dernières années.

 

L’ONU qui certifie les élections en RCI selon les accords signés, à travers son représentant M. Choï, n’a pas reconnu les résultats proclamés par le Conseil Constitutionnel. Selon lui, les résultats du conseil ne correspondent pas aux faits. « On ne peut pas changer les faits. Il faut respecter la volonté du peuple », disait-il et de mettre en garde : « nous avons tellement investi dans les élections en RCI donc nous ne pouvons pas laisser les choses se passer comme ça » A rappeler que l’ONU a vérifié tous les PV et est arrivée à la conclusion que c’est le candidat du RHDP qui a gagné les élections. Pour sa part, le président de la RADHO , Alioune Tine a qualifié la situation de coup d’état électoral mis en place froidement depuis la veille des élections avec le couvre-feu. Pour lui, les élections en RCI sont l’une des plus sécurisées du monde.

 

A la lumière du déroulement des récents événements, la communauté africaine et internationale craint le pire. La RCI est un pays avec deux présidents de la République puisque ADO dit ne pas accepter les résultats publiés par le Conseil Constitutionnel. Ce bicéphalisme, dans un pays jusqu’à présent divisé, vient grossir le lot des divergences dans ce pays jadis très tranquille et respecté à l’échelle africaine et internationale. Ces divisions sont à la fois ethniques, religieuses, régionales.

Moussa Mamadou Bagayoko

 

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