PARIS (France) – Les violences en Egypte créent une situation très inquiétante pour l’ensemble de la région, avec le risque que ce soient des mouvements extrémistes qui récupèrent toute la tension, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie français Laurent Fabius.
Quand vous mettez bout à bout, même s’il ne faut pas tout confondre, ce qui se passe en Syrie, en Egypte, au Liban, en Irak, et l’incidence que ça peut avoir sur le conflit israélo-palestinien (…), c’est effectivement très, très, très inquiétant, a souligné Laurent Fabius sur la radio RTL.
L’Egypte est un pays absolument déterminant dans le monde arabe, a ajouté le ministre.
C’est une raison supplémentaire pour laquelle il faut demander, comme les Nations unies l’ont demandé à l’appel de la France hier, une décélération, une retenue maximale. Sinon le risque c’est que ce soient des mouvements extrémistes qui récupèrent toute la tension, a-t-il fait valoir.
Il faut absolument aller vers une décélération (en Egypte) et que le pouvoir fasse des gestes, et en même temps les manifestants eux ont un devoir de manifester pacifiquement, a-t-il insisté.
Le président français François Hollande a appelé jeudi à tout mettre en oeuvre pour éviter la guerre civile en Egypte, après les violents affrontements qui ont fait près de 600 morts mercredi, et a demandé un arrêt immédiat de la répression.
Une réunion du conseil de sécurité de l’ONU s’est tenue jeudi à l’initiative conjointe de la France, du Royaume-Uni et de l’Australie; Les 15 pays membres ont déploré les pertes humaines et souhaité la fin de la violence et des progrès vers la réconciliation nationale, dans des commentaires qui n’avaient pas valeur de déclaration officielle.
Le ministre français a dit s’être entretenu par téléphone avec ses homologues de nombreux pays arabes, européens, ainsi que ceux des Etats-Unis et d’Egypte. Nous faisons le maximum de ce que nous pouvons faire mais la tension est extrême, a-t-il souligné.
Selon Laurent Fabius, il y a trois temps à obtenir: aujourd’hui si c’est possible, je dis bien si c’est possible, obtenir qu’il y ait une diminution des tensions (…), ensuite arriver à renouer le dialogue entre les parties, et puis dans un troisième temps aller vers la solution politique et des élections. Mais c’est terriblement difficile, a-t-il reconnu.
Il a indiqué qu’aucun ordre d’évacuation des ressortissants français en Egypte n’a été donné pour l’instant, nous allons voir comment la situation évolue. Mais les Français ont l’instruction très ferme de rester chez soi. Cela vaut pour l’ensemble du pays, a-t-il dit en mentionnant les troubles qui ont éclaré dans diverses région d’Egypte.
(©AFP / 16 août 2013 09h29)