Les échanges commerciaux entre la Chine et la Russie ont atteint un niveau record en 2023, tandis que ceux avec les Etats-Unis étaient en repli pour la première fois depuis 2019, selon des chiffres officiels chinois publiés vendredi.
La Chine et la Russie, deux pays voisins, se sont notoirement rapprochés sur les plans politique et économique depuis l’invasion russe de l’Ukraine engagée en 2022, que Pékin n’a pas condamnée.
L’an dernier, la Chine et la Russie ont ainsi échangé pour 240,1 milliards de dollars de biens et services, selon les Douanes chinoises.
Ce chiffre est en hausse de 26,3% sur un an.
Pékin et Moscou avaient fixé à 200 milliards de dollars leur objectif annuel, ce qui constituait déjà un record historique. Ce seuil a été franchi en novembre.
A l’inverse, le commerce entre la Chine et les Etats-Unis a connu l’an dernier son premier repli depuis 2019, dans un contexte de tensions géopolitiques entre les deux premières puissances économiques.
En 2023, Chine et Etats-Unis ont échangé pour 664,4 milliards de dollars de biens et services.
Il s’agit d’un repli de 11,6% sur un an.
La dernière contraction annuelle remontait à 2019, conséquence de la guerre commerciale lancée contre Pékin par l’ancien président américain Donald Trump.
Les échanges commerciaux entre les deux pays ont par la suite bondi durant la pandémie, la Chine étant alors le principal fournisseur mondial de produits contre le Covid-19.
En 2022, le commerce entre Pékin et Washington avait atteint un niveau record à 759,4 milliards de dollars.
– Croissance molle –
Les exportations sont historiquement un levier de croissance clé pour la Chine et leur performance a un impact direct sur l’emploi pour des milliers d’entreprises du secteur.
L’an dernier a été marqué par neuf mois de repli des exportations chinoises.
Logiquement, sur l’ensemble de l’année 2023 la totalité des exportations du géant asiatique se contractent (-4,6%), d’après les chiffres en dollars des Douanes.
Il s’agit de leur premier repli depuis 2016.
En 2022, les ventes de produits et services chinois dans le monde avaient encore progressé de 7%.
La menace de récession en Europe, combinée à une inflation élevée, a contribué à affaiblir la demande internationale en produits chinois.
Les tensions géopolitiques et la volonté de certains pays occidentaux de réduire leur dépendance à la Chine ou de diversifier leurs chaînes d’approvisionnement expliquent également cette baisse.
La publication des chiffres du Commerce intervient avant ceux très attendus de la croissance la semaine prochaine.
Pékin visait pour 2023 une hausse “d’environ 5%” du Produit intérieur brut (PIB), un objectif qui pourrait être difficile à atteindre, estiment certains économistes.
Signe de la fragilité de la reprise, le pays était en déflation en décembre pour le troisième mois consécutif, selon des données officielles publiées vendredi. Une situation qui tranche avec l’inflation en cours dans les grandes économies.
En 2022, le PIB du géant asiatique avait progressé de 3%, loin de l’objectif officiel de 5,5%, et à l’un des rythmes les plus faibles enregistrés par le pays depuis quatre décennies.