L’Organisation mondiale de la santé a annoncé officiellement ce samedi la fin de l’épidémie d’Ebola au Liberia. La dernière victime du virus a été enterrée il y a exactement 42 jours, soit deux cycles d’incubation complets. Durement touché humainement, économiquement et psychologiquement, le pays mettra du temps à se relever.
Paradoxalement, c’est peut-être l’ampleur du désastre qui a sauvé le Liberia, aujourd’hui officiellement débarassé du virus. A l’été 2014, le virus atteint Monrovia, la capitale, où vit une grande partie de la population. Dès lors, c’est l’explosion. Le virus tue à grande échelle et le crématorium municipal brûle des corps par dizaines chaque jour. Des gens meurent dans la rue, les centres de traitement saturés refoulent des malades, les soignants sont décimés et les hôpitaux ferment les uns après les autres.
Pour Brice De Le Vingne, directeur des opérations pour Médecins sans frontières, cette violence de l’épidémie a entraîné « une prise de conscience brutale ». Selon lui, les habitants ne pouvaient plus être dans le déni et devaient appliquer les mesures d’hygiène. La flambée du mois d’août 2014 a également entraîné une réponse massive de la communauté internationale. Mi-septembre, Barack Obama a décidé d’envoyer 3 000 militaires au Liberia notamment pour construire des centres de traitement.
Pour Brice de Le Vingne, la réponse américaine toutefois a été trop tardive car les équipements n’ont ouvert que fin 2014 alors que la crise s’apaisait. Néanmoins, selon lui, l’annonce de Washington a quand même servi à stimuler l’intervention humanitaire internationale. Et même si le gouvernement a été paralysé un temps, il a réussi à coordonner l’action des partenaires pour éviter l’anarchie. « Il a été transparent, professionnel et n’a pas politisé l’épidémie » se félicite Brice de Le Vingne.
Un impact considérable