Ebola : la Guinée ferme ses frontières, le Nigeria fait appel aux volontaires

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La Guinée a annoncé, samedi 9 août, la fermeture provisoire de ses frontières terrestres avec le Liberia et la Sierra Leone pour tenter d’enrayer la propagation de l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola affectant ces pays d’Afrique de l’Ouest.

 

Des médecins accompagnent la missionnaire américaine atteinte par le virus Ebola, le 5 août.
Des médecins accompagnent la missionnaire américaine atteinte par le virus Ebola, le 5 août. | REUTERS

Le porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara, a évoqué une éventuelle instauration de l’état d’urgence sanitaire dans son pays, où 367 personnes sont mortes de cette maladie. Une mesure d’exception déjà en vigueur en Sierra Leone, au Liberia et au Nigeria, quatrième pays affecté par l’épidémie qui s’est déclarée en début d’année en Guinée.

L’épidémie actuelle d’Ebola, la plus grave de l’histoire du virus depuis sa découverte en 1976 en Afrique centrale, a fait au total plus de 960 morts sur près de 1 800 cas confirmés, probables et suspects dans les quatre pays touchés. Elle a été classée vendredi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en« urgence de santé publique de portée mondiale ».

  • Le Tchad suspend les vols en provenance du Nigeria

Même crainte de propagation du côté du Tchad, où, à l’inverse, il n’existe actuellement aucun cas de virus Ebola. Les autorités ont décidé de suspendretous les vols en provenance du Nigeria voisin pour se préserver de l’épidémie.

  • Le Nigeria sollicite des volontaires

De nouveaux cas ont été signalés samedi par le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique. Treize cas, dont deux mortels, ont déjà été enregistrés dans la capitale Lagos en moins de trois semaines.

Pour lutter contre la flambée, l’Etat de Lagos a fait appel samedi aux volontaires, reconnaissant être confronté à un manque de personnel. Le pays a décidé d’accorder plus de 8,6 millions d’euros à la lutte contre l’épidémie, et les Etats-Unis ont annoncé le renforcement de leur assistance à ce pays, dans le cadre de leur aide aux Etats affectés, d’un montant total de près de 9 millions d’euros.

  • La Sierra Leone déploie plus de 1 500 policiers et militaires

En Sierra Leone, plus de 1 500 policiers et militaires sont en cours de déploiement pour faire respecter les restrictions de déplacement dans les zones en proie à l’épidémie. La moitié sont à Kailahun et Kenema, deux villes de l’est du pays mises en quarantaine jeudi en vertu de l’état d’urgence sanitaire, en vigueur depuis le 1er août dans le pays. Le reste des effectifs doit rejoindre les régions de l’Ouest, comprenant la capitale Freetown, et du Nord. Pour la Sierra Leone, le dernier bilan de l’OMS est de 717 cas, dont 298 mortels.

  • Décès d’une religieuse non évacuée du Liberia par Madrid

La missionnaire congolaise Chantal Pascaline, l’une des deux compagnes des religieux espagnols évacués jeudi du Liberia, est décédée samedi à Monrovia de cette fièvre hémorragique.

Le prêtre espagnol Miguel Pajares, qui fait partie du même ordre religieux, a été le premier malade infecté par le virus à être rapatrié en Europe. Il était arrivé jeudi enEspagne à bord d’un avion militaire médicalisé, avec une autre religieuse de nationalité espagnole, qui travaillait avec lui dans l’hôpital Saint-Joseph de la capitale libérienne.

L’ordre de Saint-Jean de Dieu, responsable de l’ONG qui gère l’hôpital, avait également demandé au ministère espagnol des affaires étrangères l’« expatriation en urgence » de Chantale Pascaline, ainsi que de la religieuse guinéenne Paciencia Melgar, atteintes par le virus. Mais la directrice générale de la santé publique espagnole avait répondu que l’Espagne envisageait seulement le« rapatriement des Espagnols ».

  • Un cas suspect à l’isolement au Canada

 

Un patient de retour du Nigeria et présentant des symptômes de fièvre Ebola a été placé vendredi à l’isolement dans un hôpital de la banlieue de Toronto, où il subit actuellement des tests.

 

  • Un vaccin préventif en 2015 ?

 

Un vaccin préventif contre le virus Ebola pourrait faire l’objet d’essais cliniques dès le mois prochain pour, si les résultats sont concluants, être disponible dès 2015, a indiqué le directeur du département vaccination, vaccins et produits biologiques de l’OMS samedi.

 

Il n’existe pour l’instant aucun traitement spécifique sur le marché permettant detraiter ou de prévenir la fièvre hémorragique Ebola, provoquée par un virus très virulent qui peut tuer en quelques jours. Le taux de létalité (rapport entre le nombre de morts et le nombre de cas) est supérieur à 50 %. Plusieurs vaccins en sont au stade des essais, tandis qu’un traitement expérimental prometteur, le ZMapp, vient d’être testé sur des Américains infectés en Afrique, après avoir donné d’excellents résultats sur des macaques.

 

Le Monde.fr avec AFP | 

 

 

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