L’Organisation mondiale de la Santé a officiellement annoncé, ce jeudi, la fin de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Une annonce à prendre avec prudence puisque l’on a appris depuis que la Sierra Leone enquêtait sur un décès suspect, une jeune fille victime d’une fièvre hémorragique rappelant Ebola. Les habitants des trois pays touchés, Guinée, Sierra Leone et Liberia, restent donc sur leurs gardes et se méfient toujours.
La peur n’a pas complètement disparu comme le constatent les survivants d’Ebola. Alvin Davis est l’un d’entre eux et il raconte que les personnes guéries d’Ebola sont souvent victimes de discrimination : « Beaucoup de survivants ont vécu la même expérience quand ils sont sortis de l’hôpital et qu’ils sont rentrés chez eux. Ceux qui louaient leur maison, leur propriétaire avaient peur qu’ils soient encore contagieux et leur ont demandé de partir. Ceux qui ont des commerces, notamment ceux qui vendent de la nourriture, les gens avaient peur de leur acheter à manger, ils ont perdu leurs clients. Presque tous les survivants, quand ils sont retournés travailler, on leur a dit : rentrez chez vous, on vous appellera si nécessaire ».
A cause de cette discrimination, ceux qui ont pu guérir d’Ebola ont souvent honte. Beaucoup préfèrent ne pas parler de la maladie, cacher le fait qu’ils ont été contaminés. Ebola complique tout, y compris les relations familiales et intimes. Le virus peut rester présent dans le sperme pendant plusieurs mois et cela inquiète beaucoup. Il est très difficile de nouer une relation amoureuse en ce moment au Liberia, où la fin de l’épidémie vient d’être annoncée.