Donald Trump fait marche arrière sur plusieurs promesses dès sa 1re interview en temps que président élu et demande aux Américains de “ne pas avoir peur”

Alors que les manifestations ne dégonflent pas, le milliardaire a voulu montrer une facette plus apaisante pendant son entretien avec "60 Minutes".

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Donald Trump

ÉTATS-UNIS – Donald Trump s’en était fait une spécialité tout au long de la campagne présidentielle, rien de bien surprenant qu’il continue donc sur la même voie maintenant élu: durant sa première interview depuis sa victoire face à Hillary Clinton mardi 8 novembre, le milliardaire new-yorkais a montré qu’il avait changé d’avis sur plusieurs des promesses qu’il avait scandées pendant les 17 derniers mois.

Interrogé pendant trois quarts d’heure dans “60 Minutes”, programme hebdomadaire de la chaîne CBS, celui qui deviendra le 45e président des États-Unis le 20 janvier 2017 a modifié son discours cette fois non pas pour le durcir, mais au contraire pour renvoyer une image plus apaisée, moins catégorique. “N’ayez pas peur”, a-t-il lancé aux Américains inquiets de son élection –et qui manifestent par milliers depuis plusieurs jours– avant de faire marche arrière sur les cinq propositions rassemblées ci-dessous.

Un rétropédalage qui s’annonce cependant très superficiel. Trump n’a en effet pas bougé d’un pouce sur d’autres sujets comme la nomination à la Cour suprême de juges anti-avortement et favorables au port d’armes à feu et a demandé dimanche à Steve Bannon, ex-patron du site d’informations ultra-conservateur Breitbart News qui entretient des liens avec des mouvements d’extrême droite européens, de devenir son “haut conseiller et chef de la stratégie” pour le début de sa présidence.

Un procureur spécial pour envoyer Hillary Clinton en prison

“Si je gagne, je vais donner l’ordre à mon ministre de la Justice de nommer un procureur spécial pour faire la lumière sur votre situation, parce qu’il n’y a jamais eu autant de mensonges, autant de choses cachées.”
(2e débat Clinton/Trump le 9 octobre 2016)

Finalement, cette promesse qui avait laissé quasiment tout le monde sans voix n’a plus vraiment l’air d’être une priorité. “Je vais y réfléchir. Je veux me concentrer sur l’emploi, l’immigration, la santé. Elle a fait des mauvaises choses mais je ne veux pas blesser (les Clinton). Ce sont des gens bien, je ne veux pas les blesser. Je vous donnerai ma réponse définitive la prochaine fois que l’on se verra pour une interview”, a assuré dimanche Donald Trump après avoir appelé son adversaire Crooked Hillary (“Hillary la crapule”, en français) tout au long de la campagne.

Construire un mur tout le long de la frontière

“Construire un mur physique et impénétrable tout au long de la frontière sud.”
(Promesse de campagne officielle sur son site officiel)

Alors qu’il a été question pendant l’intégralité de la campagne d’un mur, au sens premier du terme, le républicain s’est montré bien plus flexible dimanche. “Il pourrait s’agir de clôtures par endroits mais dans certaines zones il nous faudra un mur. J’excelle là-dedans, la construction ça me connaît.

Un tiers de la frontière entre les États-Unis et le Mexique est actuellement déjà protégé par des clôtures.

Déporter 11 millions de clandestins

“Nous avons au moins 11 millions de personnes dans ce pays qui sont arrivées illégalement. Elles vont partir. Les meilleures d’entre elles reviendront, c’est un processus. Ces personnes doivent revenir légalement.”
(débat des primaires républicaines, 26 février 2016)

Le candidat s’est montré beaucoup moins ferme dimanche. “Ce que nous allons faire c’est sortir du pays les criminels: les dealers, ceux qui appartiennent à des gangs ou ont des casiers judiciaires. Nous avons beaucoup de ces gens, deux millions, peut-être même trois. Eux vont partir ou être mis en prison. Une fois la frontière sécurisée, que la situation se sera normalisée, on prendra une décision en ce qui concerne le reste des clandestins qui sont des gens très bien”.

Une mesure considérablement revue à la baisse mais qui n’a pas manqué de tout de même générer un couac avec la majorité républicaine. Interrogé sur CNN, le chef de file des républicains à la Chambre des représentants Paul Ryan avait en effet assuré plus tôt dimanche que Trump ne prévoyait pas de créer des équipes dédiées aux expulsions de clandestins.

Abroger le mariage pour tous

“Si je suis élu, je vais nommer des juges à la Cour suprême qui pourraient bien changer ça. La Cour suprême n’aurait (pas dû légaliser le mariage sur tout le territoire) mais laisser chaque État libre de l’autoriser ou non. Je serais très favorable à la nomination de juges pour abroger la loi.”
(Interview sur Fox News, 31 janvier 2016)

Son avis “n’a pas d’importance car la Cour suprême a décidé”, a-t-il assuré dimanche, entouré de ses enfants et de sa femme Melania. “Ça a été réglé, cette affaire s’est retrouvée devant la Cour suprême et maintenant c’est la loi. Et ça ne me pose pas de problème”, a déclaré Trump bien qu’il ait répété à de multiples occasions son opposition au mariage des couples de même sexe.

Supprimer l’Obamacare

“Supprimer intégralement l’Obamacare”
(Promesse de campagne officielle sur son site officiel)

Lors de cette première interview télévisée depuis son élection, Trump a enfin montré une certaine flexibilité sur l'”Obamacare”, la loi emblématique du mandat de son prédécesseur qui permet à tous les Américains d’avoir une assurance santé mais dont le fonctionnement est très critiqué. Elle pourrait être amendée, comme le souhaitait Hillary Clinton, ou du moins conservée en partie. “Oui, elle va être abrogée et remplacée instantanément mais nous allons garder des éléments”, a-t-il expliqué dimanche.

Journaliste aux États-Unis,

Le HuffPost /14/11/2016 04:30

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1 commentaire

  1. Il ne fait pas marcche arriere .C’est une autre angle qu’il se penche .La discussion ce n’est plus lui seul qui decide tout maintenent .Il ya 40 gouverneurs republicains sur 50.Le senat ,la chambre des representant tous republicain et bientot la cour supreme avec plus de 5 republicains.je dis bientot apres les nominations..Meme president il veut respecter les ideaux du parti et la conclusion finale c’ est celui du parti.
    les paroles de du candidat durant la campagne etait comme un” j’ai” il a risque gros mais au finish ca payes bien .
    si Trump arrive a sauvegarder ce qu’il possede deja est plus grand que un salaire.
    D’autre riche feront de meme en ce qui concerne leur pension .
    En conclusion :la qu’estion peut il lutter contre la pauvrete ?

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