Des machines qui auraient « changé » les votes pour Trump en voix pour Biden, les suffrages de personnes décédées… Deux semaines après l’élection du 3 novembre, le président sortant affirme toujours qu’il a gagné et fait état, sans la moindre preuve, d’ irrégularités lors de l’élection.
I won the Election!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 16, 2020
Dans cette démarche, il est contredit par ses propres agences, qui ont déclaré que la présidentielle avait été « la plus sûre de l’histoire des Etats-Unis ». Le limogeage, mardi, de Chris Krebs, directeur de l’agence de cybersécurité et de sécurité, qui s’efforçait ces derniers jours à rejeter les accusations de fraude électorale de grande ampleur, était attendu.
Il a été annoncé par Donald Trump par un bref message sur son réseau social favori. « La récente déclaration de Chris Krebs sur la sécurité des élections de 2020 était très inexacte, puisqu’il y a eu des irrégularités et des fraudes massives », a écrit le président sur Twitter. « C’est pourquoi Chris Krebs a été démis de ses fonctions […] avec effet immédiat. »
The recent statement by Chris Krebs on the security of the 2020 Election was highly inaccurate, in that there were massive improprieties and fraud – including dead people voting, Poll Watchers not allowed into polling locations, “glitches” in the voting machines which changed…
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 18, 2020
« Ce fut un honneur », a réagi l’intéressé dans un tweet assorti du mot-dièse #Protéger2020.
Honored to serve. We did it right. Defend Today, Secure Tomrorow. #Protect2020
— Chris Krebs (@C_C_Krebs) November 18, 2020
Son agence avait souligné dans un communiqué publié la semaine dernière, et signé par d’autres organismes américains, qu’ il n’y avait « aucune preuve d’un système de vote ayant effacé, perdu ou changé des bulletins, ou ayant été piraté de quelque façon que ce soit ».
« Pathétique »
L’annonce de Donald Trump a immédiatement été dénoncée par l’opposition démocrate qui appelle à accélérer le processus de transition vers la présidence de Joe Biden. « Il est pathétique, mais tristement prévisible, que le maintien et la protection de nos processus démocratiques soient une cause de licenciement », a dénoncé le chef démocrate de la puissante commission du Renseignement de la Chambre des représentants, Adam Schiff. L’ancienne candidate à la présidentielle, la sénatrice Elizabeth Warren a qualifié pour sa part le limogeage « d’abus de pouvoir » par un président « faible et désespéré ».
Christopher Krebs got fired because he did his job to protect our elections and stood up to Trump’s conspiracy theories. This is a disgusting abuse of power by a weak and desperate President who undermines our democracy and national security. https://t.co/T6MTiNfvbs
— Elizabeth Warren (@SenWarren) November 18, 2020
Si une poignée d’élus républicains du Congrès ont rapidement reconnu la victoire du démocrate, de nombreux autres sont restés silencieux ou ont soutenu publiquement les accusations de fraudes lancées par Donald Trump.
Des recours pour la plupart rejetés par les tribunaux
Le 45e président des Etats-Unis, qui a échoué à se faire réélire, contrairement à ses trois prédécesseurs directs Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton, a dès le jour de l’élection, adopté une posture très belliqueuse, promettant une véritable guérilla judiciaire.
Depuis l’annonce, le 8 novembre, de la victoire de Joe Biden, la plupart des dirigeants de la planète l’ont félicité, renforçant l’idée que personne – ni aux Etats-Unis, ni ailleurs – ne prenait véritablement au sérieux les actions en justice engagées par l’équipe Trump.
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En l’absence d’éléments probants accréditant l’hypothèse de fraudes électorales massives, la plupart de ces recours ont d’ailleurs depuis été rejetés par les tribunaux. Comme dans une réalité parallèle, ses ministres et conseillers les plus fidèles assurent pourtant préparer le terrain pour « un second mandat Trump ».
Et les partisans du président, une marée de casquettes rouges « Make America Great Again », auprès de qui Donald Trump n’a cessé de s’entourer dans les dernières heures de sa campagne, continuent d’être bombardés de demandes de participation financière pour « défendre l’élection ».
En face, Joe Biden poursuit ses préparatifs pour son futur mandat. L’ancien vice-président démocrate a nommé mardi une dizaine de membres de son équipe de campagne, dont une moitié de femmes et un influent élu noir, pour l’entourer à la Maison Blanche, où il prendra ses fonctions le 20 janvier.
Our White House senior staff is composed of individuals who demonstrate the President-elect’s commitment to building an administration that looks like America, has expertise in governing, and will be ready deliver results for working families on Day One.https://t.co/MXnMExXAFp pic.twitter.com/DaWmRI8PRk
— Biden-Harris Presidential Transition (@Transition46) November 17, 2020